SBM : Ramgoolam réclame une enquête

Le leader du Parti travailliste (PTr), Navin Ramgoolam, réclame «l’ouverture d’une enquête pour établir les responsabilités des décideurs, des dirigeants ainsi que de la Banque de Maurice (BoM) pour éclairer le peuple sur le sort de la State Bank of Mauritius (SBM), en toute transparence pour la pérennité de ce pilier économique». 

« Aujourd’hui, nous assistons à son ébranlement, dû à une gestion catastrophique de ses affaires. La SBM se retrouve avec Rs 15 millions en 2019, après avoir réalisé des profits après impôts de Rs 3,2 milliard en 2014 ! Entre-temps, Rs 7,7 milliards sont parties en fumée durant les 3 dernières années sous forme de 'bad debts'», a-t-il écrit sur sa page Facebook ce dimanche 3 mai.
«Qui sont les bénéficiaires de ces 'write-offs' de Rs 7,7 milliards ? Devons-nous nous attendre à encore plus de 'write-offs' qui vont plomber encore plus le bilan de la SBM durant l’année en cours ? Le 'loan book' nous réserve-t-il d’autres mauvaises surprises ?».... Autant de questions soulevées par Navin Ramgoolam. 

Selon le leader du PTr, alors que la barque prenait l’eau, la SBM (Mauritius) a vu ses dépenses liées au personnel augmenter de Rs 500 millions, passant de Rs 1,2 milliards en 2018 à Rs 1,7 milliards en décembre 2019. Idem au niveau du groupe SBM, avec une hausse de Rs 1 milliard.

« Un autre ratio utilisé par les analystes financiers, et qui a grimpé drastiquement, c’est le 'cost-to-income' qui était jadis sous la barre des 35 % pour en arriver à 64 % en 2019 ! Ceci démontre que les coûts d’opérations ont presque doublé par rapport aux revenus. Les salaires et autres bénéfices offerts à certains privilégiés du pouvoir sont tout simplement ahurissants !  Avec une accumulation de plus Rs 7,7 millards de 'wrîte-offs' de 2016 à 2019, le capital de la banque a été lourdement impacté. Cela forcera bientôt les actionnaires à injecter du capital pour préserver la stabilité de cette banque d’État », affirme le leader des rouges.

Pour Navin Ramgoolam, «alors que la plupart des économistes respectés, prédisent un scénario catastrophique pour l’économie mauricienne, qui découle non seulement de la pandémie frappant le monde mais aussi d’une gestion hasardeuse et sans vision depuis 2015, la SBM se retrouve de plain-pied dans la tourmente, avec des fondamentaux rongés et affaiblis.»

« Le secteur bancaire représente l’épine dorsale de notre économie et c'est sur cette même base, de confiance et de bonne gouvernance, que s’est construit notre secteur financier. Si la SBM continue sur cette trajectoire, nous dirigeons-nous tout droit vers une catastrophe d’une ampleur inimaginable, avec un effet contagion sur le secteur financier et par ricochet l’économie mauricienne dans son ensemble ? »

Selon le leader du PTr, la déroute d’Air Mauritius et de la SBM démontre un profond mal enraciné dans les fondamentaux. Il se pose les questions suivantes : 
1. Qui était Premier Ministre et ministre des Finances de 2017 à 2019 ?
2. Qui était responsable des acquis de l’État et de l’argent public ?
3. Qui était responsable de la nomination du Chairman, du Chief Executive Officer ainsi que du conseil d'administration à Air Mauritius et à la SBM ?
4. Qui a nommé Sattar Hajee Abdoula à la SBM et comme « asset stripper » à Air Mauritius ?