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Saoud Lallmahomed : «Pas de moyens de développer le foot» 

L’expert du ballon rond, Saoud Lallmohamed, était l’invité de Radio Plus vendredi.

Saoud Lallmohamed était l’un des invités de Nawaz Noorbux et de Jugdish Joypaul dans l’émission « Au cœur de l’info » sur Radio Plus le vendredi 16 décembre 2022. 

« Au Maroc, c’est le roi lui-même qui s’est impliqué à travers un financement initial de 12 millions de livres sterling », a soutenu d’emblée Saoud Lallmohamed. A contrario, il constate que depuis l’accession de Maurice à l’indépendance en 1968, les gouvernements qui se sont succédé ont délaissé le football. « Aucun gouvernement ou parti politique n’est venu avec un budget décent pour le sport. La politique n’a pas donné les moyens de développer le foot », considère-t-il. 

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Une autre raison, selon l’expert du ballon rond, c’est le peu de considération des parents pour que leurs enfants pratiquent le foot. « Ils sont réfractaires à l’idée que leurs enfants s’entraînent régulièrement car ils estiment qu’il n’y a pas d’avenir dans le foot », a-t-il dit. 

Alain Happe, ancien assistant entraîneur du Club M, parle d’une juxtaposition de plusieurs obstacles. 

Il parle notamment d’un problème d’homme et de compétence au sein de la Fédération de football de Maurice. « À chaque fois que j’ai essayé d’aborder des problèmes de fond, je me suis heurté à un mur », décrie-t-il. Or, dans le cas de la sélection nationale, il estime que pour que cela fonctionne, les dirigeants et le sélectionneur doivent regarder dans la même direction. 

L’économiste George Chung, qui était derrière la professionnalisation du football local en 2014, a, pour sa part, indiqué que le gouvernement de 2014-19 avait dépensé environ Rs 150 millions sur trois ans pour ce projet. « Nous avions eu des résultats rapidement. Nous sommes passés de la 190e à la 142e place au classement de la FIFA », se réjouit-il. Il fait cependant comprendre que le projet a commencé à connaître des grains de sable lorsque les fonds nécessaires manquaient pour payer les salaires de joueurs, soit environ Rs 50 millions. Le secteur privé, sur lequel il comptait pour des sponsors, n’y croyait pas trop, selon lui. 

Pour l’économiste, il faudrait plutôt songer à professionnaliser dans un premier temps le Club M. « Il faut entre Rs 30 millions et Rs 40 millions par an pour pouvoir payer une trentaine de joueurs un salaire de Rs 30 000 à Rs 40 000 », suggère-t-il, estimant que l’apport du secteur privé sera essentiel.

Avis partagé par Saoud Lallmohamed. Selon lui, le foot ne doit pas se fier aux sponsors. Il préconise l’utilisation des fonds du Corporate Social Responsibility (CSR) auquel contribuent les entreprises privées. Il suggère aussi de venir avec un plan Marshall pour le foot. « Nous ne pouvons pas nous arrêter au championnat local. Il faut aller à l’international », dit-il, proposant de faire du foot une filière de travail. Selon lui, le gouvernement devrait acquérir des parts au sein des clubs étrangers de sorte à ce que les meilleurs jeunes puissent bénéficier de formations. 

Les intervenants se sont aussi exprimés sur les aspects à améliorer pour qu’une nation africaine puisse un jour soulever la Coupe du monde. Alain Happe estime qu’il faut davantage de capacité financière, de compétence et de continuité dans ce qui se fait déjà au niveau de nombreux pays africains. Saoud Lallmohamed a ajouté qu’il ne faut pas hésiter à copier ce que font d’autres pays. George Chung estime que pour attirer des investisseurs, des clubs africains devraient être plus transparents dans leur gestion. 

 

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