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Santé : comités d’enquête sur deux décès maternels

Anousha Mootien et Amber Kurmally sont mortes cette année alors qu’elles donnaient la vie. Afin de faire la lumière sur les circonstances entourant leur décès, le ministère de la Santé a créé un comité d’enquête sur chaque cas.

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Anousha Mootien avait 33 ans quand elle est décédée à l’accouchement, le 3 février 2019, à l’hôpital Victoria. Amber Kurmally en avait 42. Elle est décédée le 25 juin à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Plusieurs mois après, le ministère de la Santé a décidé de constituer deux comités d’enquête. L’objectif : comprendre les circonstances ayant conduit à la fin tragique de ces deux femmes. 

Le ministère n’a pas souhaité donner de précisions sur le cas d’Anousha Mootien. Amber Kurmally, dont nous avons fait état dans nos colonnes, était d’origine pakistanaise. Mariée à un Mauricien, elle devait donner naissance à son troisième enfant. 

Mais les circonstances en ont décidé autrement. Conduite à l’hôpital par une ambulance, elle n’a pas survécu à l’intervention chirurgicale qui a dû être pratiquée en toute urgence. Ce drame est survenu quelques jours après le décès de Beendeeah Jhugroo à l’hôpital SSRN de Pamplemousses. Cette dernière avait eu plusieurs complications durant l’accouchement.

Le ministère explique que tout décès maternel fait l’objet d’une enquête, selon les règlements de la Public Service Commission (PSC) concernant les médecins du service public. Idem pour les plaintes liées à des cas présumés de négligence médicale. « Les plaintes sont déposées au ministère qui ouvre une enquête préliminaire. S’il s’avère qu’il n’y a pas eu négligence médicale, les proches en sont informés et l’affaire est classée », indique une source proche du dossier. 

En revanche, s’il est prouvé qu’il y a eu négligence médicale, des mesures sont prises en vertu des règlements de la PSC. « L’affaire est alors confiée au Medical Council pour une enquête approfondie. » Selon notre source, si le Medical Council constate qu’il n’y a pas eu de négligence médicale, aucune suite n’est donnée à l’affaire. Cependant, s’il est prouvé qu’il y a eu négligence médicale, le cas peut soit être renvoyé au ministère de la Santé pour des actions disciplinaires, soit être adressé au Disciplinary Tribunal ou encore à la police. 

Le comité d’enquête sur le décès d’Amber Kurmally est présidé par le Dr Rajendranath Goordoyal de l’hôpital Jawaharlal Nehru. Il est assisté de deux consultants en gynécologie. Le comité d’enquête sur le décès d’Anousha Mootien est, quant à lui, constitué du Dr Ismet Nawoor, Regional Health Director à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, et de deux consultants en gynécologie. Chaque comité dispose aussi d’un Office Management Assistant.


Quatre à dix cas chaque année 

Selon les chiffres du ministère, entre quatre et dix décès maternels ont été enregistrés par an au cours de ces dernières années. Les chiffres de 2019 ne sont pas disponibles. Le ministère nous a informés que la compilation des données est en cours. En nous basons sur les cas mentionnés, nous pouvons dire qu’il y en a trois pour l’heure. L’année 2017 a été la plus tragique avec 10 cas enregistrés. En 2018, il y a eu cinq décès maternels. En 2016, le chiffre s’élevait à six. Il était de quatre en 2015 et de sept en 2014. 


Causes multiples

Une des causes de décès maternel est l’éclampsie. Il s’agit d’une grave affection survenant généralement en fin de grossesse. Elle est caractérisée par des convulsions associées à une hypertension artérielle. Une autre cause est l’hémorragie qui survient durant la grossesse et qui est parfois due à la malposition du placenta près du col de l’utérus. Le décès maternel peut également être causé par des problèmes de coagulation.

L’hémorragie après l’accouchement peut aussi être mortelle.

 

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