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Saisie de 446 singes : Shafeek Jhummun adresse une mise en demeure à l’Agro-industrie

Les cages à l’extérieur à Jin Fei.

Le directeur de Hammerhead International Ltd, Shafeek Jhummun, contre-attaque. Après la saisie par les autorités de 446 macaques à longue queue sur le site de sa société à Jin Fei, l’exportateur entend bien récupérer ses singes. Accusé de cruauté envers les animaux, il s’en défend et se dit victime d’une manœuvre orchestrée par des concurrents.

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«Je vais me défendre », lance Shafeek Jhummun, directeur de Hammerhead International Ltd. Le 17 mars dernier, des officiers du National Parks and Conservation Service et du ministère de l’Agro-industrie ont décidé, lors d’une descente sur les lieux à Jin Fei, Riche-Terre, de saisir 446 macaques à longue queue, qui y étaient détenus dans des bâtiments et des cages.

Arrêté pour cruauté envers les animaux puis relâché contre le paiement d’une caution, Shafeek Jhummun a décidé de se battre pour récupérer les singes. À la mi-semaine, il a adressé une mise en demeure au ministère de l’Agro-industrie dans le but de défendre à ce dernier de se débarrasser de ces animaux. Il explore aussi la possibilité de poursuivre en justice les autorités concernées et de demander des dommages et intérêts pour les préjudices qu’il considère avoir subis.

« Il n’y a rien eu d’illégal », soutient Shafeek Jhummun, estimant être victime d’un « complot de la part des gros exportateurs de macaques et de certains officiers du ministère car il s’agit d’un business lucratif ». Son client étranger est prêt à acheter au moins 2 000 macaques par an. Il nie aussi être proche du gouvernement car sinon il n’aurait « pas été victime de ce hold-up ».
Les singes saisis à Jin Fei n’étaient pas dans un bâtiment désaffecté, mais se trouvaient dans des espaces aménagés spécialement pour eux et étaient bien traités, selon lui. « Ils y étaient de manière temporaire avec des soignants. Un vétérinaire s’occupait aussi d’eux », explique le directeur de Hammerhead International Ltd.

Il dit également posséder une « lettre d’intention » des autorités qui lui aurait permis de commencer son activité. « Ces singes étaient là pour être testés et soignés car beaucoup de singes à Maurice sont atteints de tuberculose. Il n’était pas question de les exporter pour le moment, car sans les papiers nécessaires, c’est tout bonnement impossible », souligne-t-il en précisant que les démarches étaient enclenchées pour obtenir tous les documents nécessaires.

D’ailleurs, le ministère de l’Agro-industrie était parfaitement au courant, poursuit Shafeek Jhummun. « Depuis septembre, je loue à bail un terrain agricole de 234,3 arpents à Le Val auprès de Rose-Belle Sugar Estate (Ndlr : une compagnie sucrière appartenant à l’État et placée sous la responsabilité du ministère de l’Agro-industrie). Ce terrain servait à l’élevage de vaches de la compagnie Surat. J’ai racheté à Surat le bâtiment qui s’y trouvait et j’étais en train de le convertir pour pouvoir abriter les singes. »

Shafeek Jhummun affirme avoir investi Rs 50 millions jusqu’à présent pour son entreprise. Il s’agit d’un bail de 10 ans renouvelable. Le Défi Quotidien est en présence d’un document provenant de Rose-Belle Sugar Estate, signé par son directeur général, qui indique en effet que le conseil d’administration a approuvé, le 20 septembre dernier, la demande de Hammerhead International Ltd pour la location à bail du terrain. Le loyer pour la première année est de Rs 4 millions. Le montant augmente graduellement pour arriver à Rs 14 millions par an pour la neuvième et la dixième année. Selon ces conditions, la compagnie aura payé Rs 96 millions pour le terrain en 10 ans. Le promoteur dit avoir déjà effectué le premier paiement.

Shafeek Jhummun montre également la « covering letter » du business plan qu’il a envoyé le 27 novembre 2020 au directeur du National Parks and Conservation Service, où il précise qu’au lieu de payer la taxe spéciale de 125 dollars américains, soit Rs 5 668 selon le taux de change du jour, par macaque exporté, il paiera « volontairement 200 dollars américains », soit Rs 9 070. Le 13 août 2021, il a reçu la « letter of intent » de ce département du ministère de l’Agro-industrie.

Depuis leur saisie, les 446 singes sont accueillis à la ferme de Biosphere Trading Ltd, l’une des six grandes fermes du pays, où ils sont nourris et soignés. Ils sont devenus la propriété du ministère de l’Agro-industrie et donc de l’État, qui rémunère Biosphere Trading Ltd pour ses services. Au niveau des autorités, on précise qu’un permis EIA (Environment Impact Assessment) est nécessaire pour ce genre de business.

 

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