Saisie de 433,10 kilos de cocaïne valant Rs 6,4 Md : l’Alpha Bravery a quitté Port-Louis, son équipage reste à quai

• L’Adsu en quête d’ADN concordant entre les marins et les colis de cocaïne

Sur instruction des Casernes centrales, l’Alpha Bravery, battant pavillon grec, a repris la mer. Ce navire cargo, en provenance du Brésil et en route pour Singapour, était immobilisé depuis la découverte, le dimanche 9 novembre, de 15 colis renfermant 433,10 kilos de cocaïne dans la salle des machines. Durant toute la période d’arraisonnement dans la zone portuaire, les 24 membres de l’équipage avaient été maintenus à bord sous surveillance policière.

Le navire a pu quitter la zone portuaire, vendredi, avec sa cargaison de minerai de fer, en direction de Singapour, avant de rallier le port de Qingdao, en Chine. Les membres d’équipage du vraquier sont toujours maintenus à Maurice, logés dans un hôtel sous surveillance policière. La compagnie mère du bateau a dépêché une nouvelle équipe pour assurer le relais du trajet.

À Port-Louis, une enquête de la brigade antidrogue (Adsu) se poursuit afin de déterminer si des membres d’équipage de l’Alpha Bravery auraient manipulé les sacs de cocaïne, dont la valeur marchande est estimée à Rs 6,4 milliards. L’enquête de l’Adsu du port devra établir si certains des 24 hommes sont mêlés à la dissimulation des 15 sacs retrouvés dans la salle des machines du navire.

Une semaine après cette spectaculaire saisie réalisée le dimanche 9 novembre par l’Adsu, sur la base d’informations fournies par le capitaine du bateau, le mystère reste entier sur les dessous de ce trafic d’or blanc entre le Brésil et Singapour, destination initiale du navire. Les 15 sacs contenant la cocaïne ont déjà été examinés au Drug Chemistry Department du Forensic Science Laboratory de Réduit. Les analyses ont établi qu’il s’agissait d’un produit de forte pureté. Les experts ont constaté que les 433,10 kilos de coke étaient soigneusement conditionnés dans des sacs waterproof. Chacun de ces sacs était équipé d’un dispositif lumineux (Fishing Net Light) qui, grâce à une batterie, devait activer une lumière une fois les colis projetés en mer, en attendant leur récupération par les hommes du « drug syndicate ».

Les enquêteurs de l’Adsu, dirigés par l’assistant surintendant de police Dabeesing et le sergent Rujub, attendent maintenant les résultats des prélèvements scientifiques effectués sur les emballages. Un exercice déterminant pour la suite de l’enquête.

Les 24 membres d’équipage ont déjà été soumis à des prélèvements buccaux. Les analystes du laboratoire de Réduit tentent d’identifier un éventuel « matching ADN » entre les marins et les emballages afin d’établir si certains d’entre eux ont manipulé cette cargaison. Pour l’heure, les membres d’équipage de l’Alpha Bravery demeurent sous surveillance policière, dans l’attente des analyses d’ADN.

Du côté des Casernes centrales, les investigations se poursuivent pour déterminer si cette drogue était destinée au marché mauricien.