Réunion du PPC prévue cette semaine : une baisse des prix des carburants vivement attendue

C’est la question que se posent de nombreux Mauriciens en ce début d’année. Avec la baisse du tarif du baril sur le marché mondial, peut-on s’attendre à un recul des prix des carburants à Maurice ? La décision du Petroleum Pricing Committee (PPC) est attendue avant la fin de cette semaine. 

Des rumeurs circulaient à l’effet que le PPC allait se réunir le lundi 9 janvier pour annoncer une éventuelle baisse des prix des carburants. Or, le directeur général de la STC, Rajiv Servansingh, a tenu à préciser qu’ « aucune rencontre du PPC n’a été prévue pour le lundi 9 janvier. Mais je peux dire que de par la loi, il faut que la réunion soit faite avant le 13 janvier ».  

Par ailleurs, il avance qu’il faut voir la disponibilité des membres de ce comité. « Il y a six à sept personnes qui font partie de ce comité », soutient-il. Interrogé sur la possibilité d’une éventuelle baisse des prix des carburants, le directeur général concède qu’il n’est pas en mesure de se prononcer sur cette question. « Cependant, il faut comprendre que le Price Stabilisation Account est toujours déficitaire et c’est un facteur déterminant dans la prise de décision du PPC », avance-t-il.  

Fret en baisse 

Pour l’économiste Takesh Luckho, la décision la plus probable du PPC serait une baisse du prix du diesel et de l’essence. « Une baisse des prix serait certainement logique dans le contexte actuel », dit-il. Il fait ressortir que le prix du baril au niveau mondial a baissé de plus de 35% en six mois. « À juin 2022, il fallait compter 126 dollars le baril alors que tout récemment pendant la période festive, le prix était à 82 dollars le baril, voire 76 dollars sur certains jours », indique notre interlocuteur. D’ailleurs, il estime que le PPC aurait dû revoir le prix à la baisse lors de la dernière réunion. Selon l’économiste, une réduction d’au moins 20% aurait été appropriée. 

Ce dernier soutient qu’en sus d’une baisse du prix du pétrole à l’international, le coût du fret et la roupie sont en train de se stabiliser. « Tous ces facteurs doivent se répercuter sur le prix à Maurice. Cependant, le PPC préconise une révision du prix de 10% maximum lors d’une réunion. Seul le Conseil des ministres a la prérogative d’appliquer un pourcentage plus élevé », explique notre interlocuteur. 

Taux de change favorable 

Une baisse du prix de l’essence est aussi très attendue par le président de l’Association pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs (APEC), Suttyhudeo Tengur. « Il y a trois facteurs qui expliquent l’obligation de baisser les prix. D’abord, le prix à l’international poursuit une tendance à la baisse. Deuxièmement, le fret est à la baisse et troisièmement, la roupie est dans une position favorable face au dollar », explique-t-il.  Selon lui, si le PPC n’annonce pas une baisse des prix, ce sera de la mauvaise foi. « Il faut agir de manière logique et responsable.

Les consommateurs ne doivent pas être pénalisés davantage. Par ailleurs, avec une réduction des prix des carburants, il y aura un effet boule de neige sur d’autres produits », fait ressortir le président.

Les augmentations des prix des carburants 

Questions à…Bhim Sunnassee, président de la Petrol Retailers Association : «Nos ventes ont baissé entre 20% et 25%»

La prochaine réunion du PPC devrait avoir lieu d’ici la fin de cette semaine. Qu’attendez-vous de cette réunion ?
Comme tout le monde, nous nous attendons à une baisse des prix des carburants. D’ailleurs, cela est attendu depuis assez longtemps. Sur le marché mondial, les tarifs sont déjà à la baisse. Qu’attend la STC pour répercuter cette baisse à Maurice ? J’espère que le PPC prendra la bonne décision. Selon son calcul et ses règlements, le changement du prix doit être de l’ordre de 10%. Donc, on s’attend à une baisse de 10% sur le prix. Même si cela n’est pas conséquent, ce sera toujours un soulagement pour les Mauriciens.

Quel a été l’impact de la constante hausse des prix des carburants sur les activités des stations-service jusqu’ici ?
Les opérateurs des stations-service en général ont subi une baisse entre 20% et 25% sur la vente. Avec la cherté des prix des carburants, de nombreux automobilistes ont décidé de voyager dans les transports en commun. C’est tout à fait normal car ils sont déjà impactés par la cherté de la vie. Par conséquent, nous enregistrons une baisse du chiffre d’affaires. Une baisse du prix à la pompe nous permettra ainsi de compenser le manque à gagner.

Quelles sont vos prévisions pour ce secteur d’activité en ce début d’année ?
Un autre défi principal auquel font face les opérateurs est la compétition féroce.  Il est désormais de plus en plus facile d’obtenir un permis d’opération.  Uniquement pour l’an dernier, il y a eu quatre nouvelles ouvertures.  Aujourd’hui, il faut compter quelque 150 stations-essence qui sont en opération. Du coup, le gâteau est partagé et en même temps le marché de l’automobile est restreint.  On s’attend à ce que le gouvernement mette un frein à l’octroi de nouveaux permis.