Repas de fêtes : de la modération au menu

Les fêtes de fin d’année riment avec repas copieux et convivialité. Il faut toutefois éviter les excès. La nutritionniste Nuzhah Dhookhun conseille de faire plaisir aux papilles tout en appréciant les aliments et boissons en modération. 

Les fêtes réunissent la famille. L’hôte met les petits plats dans les grands pour épater ses convives. Des recettes originales et uniques sont élaborées pour stimuler l’appétit des invités. Mais comment éviter que les lendemains ne déchantent pas ? La nutritionniste Nuzhah Dhookhun avance plusieurs aspects. 

Les fêtes sont d’abord une occasion pour se retrouver. Certains proches se revoient après plusieurs semaines. Et les repas servent d’élément fédérateur. De plus, l’hôte sort le grand jeu avec des ingrédients spéciaux pour faire plaisir aux invités. « Ces repas sociaux sont donc copieux. Les épices, le gras et le sel stimulent le goût et donnent envie d’en manger plus », soutient la nutritionniste. 

Elle recommande d’emblée de ne pas se priver avant un repas festif. « Si nous sommes invités à un dîner, nous avons tendance à penser que ‘nou bizin gard nou vant vid’. » Pour Nuzhah Dhookhun, c’est à proscrire. « Sinon, nous risquons de surconsommer pendant le dîner parce que nous avons tellement faim. » 

Elle conseille de miser sur des aliments nourrissants pour le petit déjeuner et le déjeuner. Les repas de la journée peuvent être riches en fruits et légumes comme une salade. 

Fruits et légumes frais

Les hôtes peuvent faire la part des choses. Ils peuvent intégrer plus de fruits de saison et de légumes frais dans les recettes afin de rendre les assiettes colorées. Une salade de fruits ou des sorbets à partir des fruits de saison peuvent être préparés en dessert. Des noix peuvent être servies comme apéritifs. « Les noix sont riches en fibres. Ces fibres contribuent à faire baisser l’index glycémique », dit la nutritionniste. Les fibres ralentissent l’absorption du glucose dans le sang. 

Au chapitre du sucre, Nuzhah Dhoo conseille de le combiner au repas. Le dessert, par exemple, peut être apprécié trente à soixante minutes après le plat principal. Cela ne tarde pas le rythme de la digestion et évite le risque d’hyperglycémie en soirée. Cette pratique convient surtout aux diabétiques. 

Il est conseillé aux hôtes de privilégier des protéines maigres, par exemple en enlevant les excès de graisses visibles sur la viande. Ils peuvent également diminuer la quantité d’huile et de sel dans une recette. Des méthodes de cuisson saines comme cuire les aliments au four, les griller ou les faire cuire à la vapeur sont à privilégier. C’est une alternative à la friture. 

À l’écoute de son estomac

Les invités doivent être à l’écoute de leur estomac. Ils doivent manger quand ils ont faim. Cela s’applique aussi pour les boissons. Il faut développer la pleine conscience, dit-elle. « Il faut boire quand la sensation de soif se fait sentir. Si la bouteille de jus ou de boisson gazeuse est visible sur la table, cela ne veut pas dire qu’on doit en boire automatiquement », fait ressortir Nuzhah Dhookhun. Dans la foulée, il est mieux de consommer de l’eau que des boissons sucrées. Elle rappelle qu’il est important de s’hydrater régulièrement, surtout en été. 

Le risque de suralimentation pendant les fêtes est réel. Cela survient quand on consomme plus de calories que l’on en dépense. Le corps stocke alors cet excès de calories sous forme de graisses. « La suralimentation entraîne le surpoids ou l’obésité. Il y a donc un risque de développer des maladies non-transmissibles comme le diabète ou l’hypertension », met en garde Nuzhah Dhookhun. 

Le seuil de calories pour une femme adulte est de 1 800 par jour et de 2 000 pour un homme adulte. Ce seuil repose sur plusieurs critères dont l’intensité de l’activité physique de la personne, sa santé, son métabolisme et son poids. 

Barbecue 

À ceux souhaitant accueillir des proches autour d’un barbecue, il est conseillé de mariner la viande au frais. « Mariner les ingrédients à température ambiante augmente le risque de prolifération des bactéries comme la salmonelle. Elles sont responsables de la gastro-entérite. Faites des incisions profondes dans la chair comme le poulet pour s’assurer d’une cuisson uniforme », poursuit la nutritionniste. 

La mayonnaise doit être gardée au frais. « Vous pouvez la sortir du réfrigérateur au moment de servir. » Elle conseille aussi d’éviter de trop cuire la viande sinon elle risque de se noircir. Des substances potentiellement cancérigènes peuvent se former. 

« On ne mange pas que pour se nourrir ou rester en bonne santé. On doit aussi se faire plaisir. Ne vous privez pas pendant les fêtes car elles ne durent que quelques jours. Éviter de cultiver la culpabilité. Mangez toutefois avec modération », conclut Nuzhah Dhookhun.