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Rentrée parlementaire - La relance économique, le tourisme et la CSG : les priorités

Du pain sur la planche pour les parlementaires.

Les travaux parlementaires reprennent ce mardi 3 novembre. Trois observateurs économiques et politiques nous donnent leurs avis sur les sujets qui doivent être traités en priorité. 

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Après un temps de répit, l’Assemblée nationale sera de nouveau animée avec la reprise des travaux parlementaires ce mardi 3 novembre. Au vu de la conjoncture actuelle et des récents événements dans le pays, les sujets d’intérêt national et de discorde risquent d’entraîner des échanges houleux. Rajiv Servansingh, observateur politique et économique, est d’avis que les parlementaires s’intéresseront aux mesures qui ont été et qui seront prises par le gouvernement pour relancer l’économie locale. « L’économie domine l’actualité en ce moment », avance-t-il. 

L’économiste Pierre Dinan souligne, lui, l’importance de définir les idées pour une reprise de l’économie sur de bonnes bases. Il fait ressortir que la Covid-19 doit enclencher une bonne réflexion : « A-t-on mis en place une stratégie d’avenir pour notre économie en général ? » demande-t-il.   

Une stratégie qui serait grandement utile au moment où les secteurs clés de l’économie locale, comme le tourisme, sont asphyxiés. L’observateur politique et économique Lindsay Rivière affirme, pour sa part, que le débat sur le secteur touristique devrait être prioritaire au Parlement. « Le tourisme est l’enjeu économique le plus important. Le reconfinement en Europe va aggraver la situation pour le secteur et tuer les espoirs de redémarrage. Le tourisme ne va pas repartir avant plusieurs mois. Il faut clarifier la situation sur la réouverture de nos frontières et la promotion de Maurice », soutient-il.

D’ailleurs, le ‘ripple effect’ atteindra l’ensemble de l’économie et plus particulièrement les hôtels et les emplois directs et indirects. Lindsay Rivière explique aussi que la principale source de devises étrangères, soit le tourisme, subit les répercussions de la pandémie. Ajoutés à cela, une baisse des réserves et un impact négatif sur la valeur de la roupie mauricienne et la balance des paiements. 

Autre sujet qui devrait, selon les observateurs, faire l’objet de discussions à la rentrée parlementaire est la réforme de la pension. Rajiv Servansingh est d’avis que les parlementaires voudront poser des questions à ce propos d’autant plus que le secteur privé mène une campagne contre la Contribution Sociale Généralisée (CSG) actuellement. De son côté, Pierre Dinan affirme que ce n’est pas le moment d’introduire une telle réforme, car des discussions n’ont pas eu lieu en amont avec les parties prenantes. 

Pour Lindsay Rivière, c’est la Mauritius Investment Corporation (MIC) qui sera sujette à des interrogations. « Rs 80 Md sont engagées dans cette opération, ce qui a affaiblit la Banque centrale. L’usage de ce montant requiert un grand débat et de la transparence, car c’est d’intérêt national », dit-il. Par ailleurs, selon Pierre Dinan, l’accent devra également être mis sur d’autres sujets économiques comme le Portable Retirement Gratuity Fund (PRGF), l’énergie, l’économie circulaire, la protection de l’environnement ou encore la gestion des déchets.

L’opposition pour plus de séances les mardis 

Les membres de l’opposition sont pour des séances parlementaires jusqu’à l’année prochaine, surtout les mardis où ils peuvent poser des questions ayant trait à des sujets d’intérêt national. Pour la rentrée, les trois partis de l’opposition sont prêts et se sont déjà concertés vendredi dernier. « Nous souhaitons qu’il y ait le plus de séances possibles les mardis, car c’est le seul jour où nous pouvons poser des questions au Premier ministre et aux ministres. On ne veut pas non plus de vacances pour les fêtes de fin d’année. On souhaite que les séances se poursuivent jusqu’à l’année prochaine, car on est en situation de crise tant sur le plan économique qu’écologique », lance l’Acting Whip de l’opposition, Patrick Assirvaden.

Quant à la Chief Whip, Naveena Ramyad, elle soutient que les membres du gouvernement sont prêts également et que ce mardi sera une séance « normale ». Est-ce que les séances parlementaires seront longues ou courtes ? À cette question elle répond : « tout dépendra des Bills à passer, du nombre de députés qui souhaitent intervenir… C’est tout cela qui déterminera la durée des séances. Les mardis, le Premier ministre et les ministres répondent à la PNQ et aux PQ. Il ne faut pas oublier que les ministres ont des ministères à gérer. On doit trouver le juste équilibre », estime-t-elle. 

Fabrice  Larétif

 

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