
Opposée à certaines réformes récentes, dont la CSG, Business Mauritius a initié des démarches juridiques et institutionnelles. L’organisation souhaite que les préoccupations du secteur privé soient mieux entendues par les autorités.
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Depuis la mise en place de la Contribution Sociale Généralisée (CSG) en 2020, Business Mauritius, qui représente les intérêts du secteur privé, n’avait cessé de rappeler son opposition à ce nouveau mécanisme de financement des pensions. L’organisation avait souligné notamment le caractère unilatéral de cette réforme, ainsi que le contexte de son application, qu’elle estime peu favorable à une concertation équilibrée entre les différentes parties prenantes.
Face à l’absence de dialogue constructif, le Conseil d’administration de Business Mauritius avait décidé de porter l’affaire devant la Cour suprême. Deux procédures ont été engagées le 5 novembre 2020, soit une plainte constitutionnelle visant à questionner la conformité de la CSG et de la suppression simultanée du National Pensions Fund (NPF) avec les principes de la Constitution, et une demande de contrôle judiciaire (Judicial Review) contestant l’étendue des pouvoirs exercés par le ministre des Finances lors de l’adoption des nouveaux règlements, promulgués le 7 août 2020.
La démarche judiciaire ne s’est pas arrêtée là. Plus récemment, Business Mauritius a décidé de s’attaquer également aux « Remuneration Regulations » ainsi qu’aux décisions du ministre du Travail concernant les ajustements liés à la relativité salariale. Cette intention, exprimée lors de l’Assemblée Générale Annuelle de l’organisation le 27 septembre 2024, a été suivie par le dépôt officiel d’une demande d’une Judicial Review le 9 octobre 2024.
Avec l’entrée en fonction d’un nouveau président à la tête de Business Mauritius depuis le 30 septembre 2025, un tournant est peut-être à prévoir dans la manière dont l’organisation poursuivra ses actions. Arnaud Lagesse, désormais président de l’association, a affirmé à la presse, espérer que la voix du secteur privé sera mieux entendue, notamment dans les discussions autour des réformes des retraites et du cadre constitutionnel.
Dialogue plus ouvert
« Je pense que l’association a toujours été consultée, mais pas toujours écoutée », a-t-il déclaré. Nous avons nos agendas pour pouvoir aider le gouvernement à réformer les secteurs qui doivent l’être, sachant qu’il y a de l’urgence à avoir des réformes importantes à divers niveaux de notre économie », a avancé Arnaud Lagesse. Il a également souligné l’importance de relancer les échanges sur des sujets comme le financement des partis politiques, qu’il considère comme une réforme nécessaire à moyen terme. Le nouveau président estime que le secteur privé peut contribuer à faire avancer plusieurs réformes économiques, dans un contexte où les défis sont nombreux.
Le président sortant, Anil Currimjee, a, quant à lui, dressé un bilan sans détour de son mandat. Il a évoqué les difficultés rencontrées par le monde des affaires, en particulier face à l’imposition d’augmentations salariales à tous les niveaux. Selon lui, ces décisions ont été prises sans égard pour les lois et les pratiques établies, et en dehors du cadre légal. Il a exprimé sa satisfaction quant au dialogue maintenu avec les nouvelles autorités, dans l’objectif de préserver l’État de droit et la cohérence du cadre réglementaire.
Alors que le climat économique reste marqué par de nombreuses incertitudes, Business Mauritius réaffirme sa volonté de participer activement aux réflexions sur les réformes structurelles. L’organisation insiste sur la nécessité d’un dialogue plus ouvert et d’une écoute accrue de la part des autorités.

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