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Réforme des primes policières : restaurer crédibilité et transparence

Dans le sillage du scandale du Reward Money, lié à un détournement présumé de plus de Rs 250 millions, le commissaire de police Ravine Sooroojebally a mis fin à ce système controversé. Désormais, toutes les demandes de primes seront standardisées, approuvées personnellement par le CP et versées uniquement par chèque, sous la supervision des Deputy Commissioners et avec des rapports semestriels de l’Internal Control Unit.

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Pour Roshan Kokil, ancien assistant surintendant de police, cette décision était nécessaire. « J’accueille très favorablement cette mesure. Cela ne suffira pas à restaurer à elle seule la crédibilité de la police, mais c’est un pas dans la bonne direction », souligne-t-il.

Ally Lazer, président des travailleurs sociaux de Maurice, considère, quant à lui, que le principe même du Reward Money était contraire à la vocation d’un policier. « La mission de la police est de protéger et de servir contre ceux qui ne respectent pas la loi », insiste-t-il. La lutte contre le crime ne doit pas être conditionnée par des récompenses financières, mais par un sens profond du devoir : « Kifer enn polisie bizin gagn Reward Money, alor ki so travay se konbat krim ? »

Si la réforme est saluée, Roshan Kokil rappelle que le scandale trouve son origine sous l’ère d’Anil Kumar Dip en tant que CP. « L’administration actuelle a désormais le devoir de convaincre la population que ces pratiques appartiennent au passé », insiste-t-il.

Pour lui, l’enquête de la FCC ne doit pas être considérée comme une fin en soi. « La police doit pouvoir démontrer que ce type de dérives appartient à une autre époque. » Il met l’accent sur la communication, à la fois au sein de l’institution et vis-à-vis de la population, ainsi que sur la formation. « Les changements d’attitude et l’efficacité sur le terrain doivent être visibles. »

Haniff Peerun, président du Mauritius Labour Congress, abonde dans le même sens. Dénonçant un « hold-up au sein même de l’État », il souligne que d’autres paramètres doivent être revus, notamment l’évaluation de la drogue lors des saisies, un domaine où le risque d’abus reste élevé. Une réforme en profondeur s’impose, selon lui, afin non seulement d’éviter les erreurs du passé, mais aussi de rétablir la confiance de la population envers ses institutions. « Comment redonner confiance alors que les libérations sous caution et les bals devant la FCC se poursuivent sans que l’on atteigne jamais les véritables commanditaires ? » s’interroge-t-il. Pour lui, « une politique de zéro tolérance est désormais incontournable ».

 

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