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Reconversion d’une aile de la prison : le centre de réhabilitation de Petit-Verger opérationnel dans une semaine

La prison à sécurité moyenne de Petit-Verger est à l’aube d’un nouveau chapitre.

Environ cinquante prisonniers feront l’objet d’un transfert. L’enjeu : désintoxication médicamenteuse ou substitutive, soutien psychologique, mais aussi préparation à la sortie de prison.

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À Petit-Verger, l’atmosphère est à la fois tendue et pleine d’espoir. Une aile de la prison de sécurité moyenne, située dans l’Ouest du pays, est en pleine transformation. D’ici une semaine, elle accueillera un centre de détoxification et de réhabilitation pour détenus toxicomanes.

Le Défi Quotidien du 3 juillet avait révélé pour la première fois le projet de reconversion d’une aile de la prison de Petit-Verger, désormais sur le point d’aboutir. Selon des renseignements très fiables provenant de sources internes, le centre de traitement et de réhabilitation sera opérationnel vers le 22 septembre. En attendant, les travaux se poursuivent, les protocoles de sélection sont affinés, les ONG mobilisées et les détenus identifiés. Pour certains, c’est une seconde chance ; pour d’autres, une occasion de vérifier si le système carcéral peut devenir non seulement un lieu de sanction, mais aussi un espace de soin.

La reconversion de la prison de Petit-Verger, apprend-on, ne concerne qu’une aile précise du bâtiment. L’établissement dans son ensemble restera opérationnel et continuera de fonctionner normalement pour les autres détenus et ses missions pénitentiaires habituelles. Dans un premier temps, environ cinquante prisonniers feront l’objet d’un transfert : ceux ayant fait preuve de bonne conduite, manifesté un sérieux évident et surtout une volonté sincère de sortir de « l’enfer de la drogue ».

Jointe au téléphone, la direction carcérale précise que ce centre, strictement encadré, comprendra des dortoirs adaptés, une salle de réunion, ainsi que des espaces d’écoute, de formation et d’accompagnement psychologique. L’enjeu est double : désintoxication médicamenteuse ou substitutive, soutien psychologique, mais aussi préparation à la sortie, afin que le retour à la société après la peine ne soit pas un précipice. Hommes et femmes seront pris en charge, mais séparément selon le genre. Les détenus sélectionnés bénéficieront d’un régime adapté.

Ce projet est directement inscrit dans le Budget 2025-2026 présenté par le Premier ministre, Navin Ramgoolam. Une enveloppe d’environ 3,8 millions de roupies a été allouée pour le fonctionnement de cette unité spécialisée. Ces fonds permettront d’assurer un traitement médical et psychologique complet, mobilisant une équipe pluridisciplinaire composée de médecins, de psychologues et de psychiatres. Le panel des intervenants ne se limite pas à l’administration pénitentiaire : des représentants d’ONG spécialisées dans la prise en charge des addictions et la réinsertion sociale participeront activement, aux côtés des gardiens de prison. Ces derniers seront impliqués non seulement dans la surveillance et la sécurité, mais aussi dans l’organisation du quotidien, la logistique et le maintien du cadre disciplinaire.

L’administration carcérale insiste sur un point : aucun nouveau détenu non concerné par le programme ne sera admis dans l’aile transformée. Le centre sera exclusivement réservé aux prisonniers en fin de peine, engagés dans un parcours de désintoxication et ayant formulé un projet concret de réinsertion.

Centre de traitement national

Cette réorientation de Petit-Verger n’est pas née de nulle part. Dès 2018, le rapport de la commission d’enquête sur la drogue, présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen, recommandait que l’ancienne prison soit transformée en « National Treatment Centre ». Mais à l’époque, l’idée avait été rejetée par le département pénitentiaire et, surtout, par le ministère de la Santé, au motif que le pays comptait déjà suffisamment de centres de traitement pour toxicomanes. La proposition avait été enterrée sans débat public.

 

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