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Rassemblements limités à 10 personnes : les responsables religieux veulent l’autorisation pour 50 personnes

Casinos bondés d’un côté, lieux de culte limités à 10 personnes de l’autre côté. C’est le paradoxe que dénoncent bon nombre de responsables religieux. Devant l’inflexibilité du gouvernement, le Diocèse de Port-Louis a décidé de fermer ses églises jusqu’à nouvel ordre, alors que la Jummah Mosque espère pouvoir faire le gouvernement changer d’avis lors d’une réunion ce lundi matin.

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Interrogé dimanche par Le Défi Quotidien, Nissar Ramtoolah, président de la Jummah Mosque, demande à comprendre. « Des gens passent la nuit dans les casinos sans restriction de nombre, alors que pour prier, on nous impose des restrictions extrêmes. C’est de l’amateurisme. Sur quels critères ont-ils décidé de nous limiter à 10 personnes, tout en autorisant l’accès à 50 personnes dans les gymnases et encore plus dans les clubs privés », demande-t-il.

Nissar Ramtoolah compte bien réclamer des explications aux représentants du gouvernement qu’il va rencontrer ce lundi matin. « Nous ne sommes pas contre le fait qu’il faut casser la chaîne de transmission de Covid-19. Nous en sommes pleinement conscients. Le débat n’est pas là. Ce que nous dénonçons, ce sont les incohérences des règlements du gouvernement. Soit, on nous dit que la situation est extrêmement alarmante et on limite à 10 pour tout le monde, soit on nous permet de passer à 50 personnes, comme les autres, soit on nous laisse avoir une personne par 4 mètres carrés, comme pour les gyms. Cela d’autant plus qu’il est facile d’appliquer la distanciation sociale dans les églises, temples et mosquées que dans les autres endroits. Que le Premier ministre vienne constater de visu comment nous faisons observer les règles sanitaires. Si rien n’est faisable, on devra convertir nos lieux de culte en gym », ironise-t-il.

Revoir sa copie

Au niveau de l’Evêché de Port-Louis, c’est le même ressenti. Dans un premier temps, vendredi, le père Jean Maurice Labour, administrateur du diocèse de Port-Louis en l’absence de l’évêque Mgr Maurice Piat, devait indiquer que conformément au premier alinéa du communiqué des autorités, émis jeudi, qui stipule « Rassemblements et réunions (publics et privés) : un maximum de 50 personnes », les messes - dominicales et en semaine – « pourront accueillir un maximum de 50 personnes ». Par contre, « un maximum de 10 personnes seront admises dans les grottes, au caveau du Père Laval, etc. » et 50 personnes aux funérailles et mariages.

Sur ordre du gouvernement, l’autorité catholique a dû revoir sa copie. Samedi, le père Labour demande à ses confrères de « fermer les églises et les chapelles jusqu’à nouvel ordre », car il n’y a pas moyens de contrôler à 10 la présence dans les églises qui restent ouvertes durant toute la journée. Toutefois, les églises seront ouvertes pour les funérailles et mariages.

« On va suivre ce que l’État demande. Comme les lieux de culte n’ont pas le droit d’accueillir plus de 10 personnes, nous fermons les églises, mais pour l’Église de l’Immaculée Conception, nous ferons les messes au centre social Marie, Reine de la Paix. Revoir cette décision de 10 personnes est une logique très simple qui devrait venir à l’esprit de toute personne responsable de cette décision. Nos églises sont très grandes et contrôler la venue à des messes est facile », explique le père Herve de St-Pern, curé à  l’Immaculée Conception, Port-Louis. 

Pour la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation (MSDTF), le problème se pose moins. « Il faut poser  la question au gouvernement sur ce qui le pousse à admettre 50 personnes dans certains endroits et que 10 personnes dans les lieux de culte. Pour nous, 10 personnes à la fois, ce n’est pas un souci en soi. Je pense même qu’il faudrait carrément éviter de sortir et cela peu importe les activités », avance Bhojraj Ghoorbin, président de la MSDTF.

 

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