Les élections générales du jeudi 7 novembre 2019 constitueront la quatrième « Three-Cornered Fight » de notre histoire électorale. La première lutte à trois avait eu lieu en 1976 entre l’Independence Party (PTr et ses alliés), le PMSD et le MMM. La deuxième s’était jouée en 1982 entre l’alliance MMM-PSM, Parti de l’alliance nationale (PTr et ses alliés) et le PMSD. La troisième avait eu lieu en 1995 entre l’alliance PTr-MMM, l’alliance MSM-RMM et le Parti Gaëtan Duval.
On a davantage tendance à comparer la lutte à trois de 2019 à celle de 1976 car elle s’annonce tout aussi serrée. Dans les deux autres cas, la course était gagnée d’avance et les deux outsiders devaient se battre pour leur survie. C’étaient les deux 60-0 de notre histoire électorale avec le MMM comme dénominateur commun. Cependant, le contexte de la joute de 1976 est différent de celui de 2019. Quarante-trois ans séparent ces deux luttes. Entre-temps, le paysage politique a subi d’importants changements. De nouveaux contours ont été dessinés. De nouveaux acteurs ont fait leur entrée sur la scène politique. En guise de comparaison, il faut retenir deux éléments-clés. Primo, le MSM n’existait pas en 1976. D’ailleurs la plupart de ses fondateurs étaient dirigeants et candidats du MMM. Secundo, en 1976, le MMM était une équipe musclée en pleine ascension. Alors qu’en 2019, le parti de Paul Bérenger qui est relativement squelettique bat de l’aile.
Une cruelle réalité que la direction du MMM n’occulte pas tout en présageant que le parti jouera le rôle de joker à la suite de la proclamation des résultats le vendredi 8 novembre. En d’autres mots, le MMM n’a pas de grandes chances de former seul le gouvernement. Dans l’après-midi du vendredi 8 novembre, on saura si le MMM rééditera l’exploit du PMSD de 1976. Avec ses sept élus, le PMSD avait privé le MMM du pouvoir bien qu’il ait fait élire 30 candidats contre 25 au PTr. Après la nomination des « Best Losers », le rapport de force était le suivant : MMM (34 députés), PTr (28) et PMSD (8). Ces deux derniers partis avaient contracté une alliance post-électorale.
Pour que le MMM puisse incarner le rôle de joker à l’issue des résultats, il faut que la lutte soit serrée entre l’Alliance Morisien (MSM-ML) de Pravind Jugnauth et l’Alliance Nationale (PTr-PMSD) de Navin Ramgoolam. Et qu’aucune alliance n’arrive à récolter la majorité minimale de 36 sièges – incluant les « Best Losers » – pour former le gouvernement. Sans l’ombre d’un doute, ces deux alliances se livreront une bataille acharnée, surtout dans les circonscriptions rurales. L’alliance qui arrivera à y faire le plein sera bien placée pour former le gouvernement tout en triomphant dans certaines circonscriptions urbaines. En revanche, la condition sine qua non de ce succès n’est autre que le « vote bloc ». Depuis les élections de 1976, les électeurs des circonscriptions rurales optent rarement pour le « vote panaché ».
Qui de Pravind Jugnauth et de Navin Ramgoolam parviendra à séduire cet électorat ? Il y a trois éléments importants à retenir des élections du jeudi 7 novembre par rapport aux leaders politiques. Primo, sir Anerood Jugnauth a tiré sa révérence. Secundo, Pravind Jugnauth se présente pour la première fois comme candidat au poste de Premier ministre. Tertio, Navin Ramgoolam est bel et bien candidat après avoir bravé une série de mésaventures.
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