Le Police (Membership of Trade Union) Bill a été voté sans amendements mercredi, en début de soirée. Plus d’une dizaine d’orateurs ont pris la parole. Il y avait un consensus total même si l’opposition a soulevé certains points que le Premier ministre a clarifiés.
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Lors du summing-up, sir Anerood Jugnauth (SAJ) a exprimé sa satisfaction sur le fait qu’il y ait consensus parmi les élus. « Les policiers auront droit aux négociations collectives aussi bien qu’à un accord procédural. Ils pourront exprimer leurs griefs et déposer devant le Pay Research Bureau (PRB) », a-t-il dit.
Mais vu qu’ils assurent la sécurité de la population, il n’est pas propice qu’ils s’associent avec d’autres fédérations, car certaines font des grèves, dira le Premier ministre. « On ne peut laisser cela se produire, car ils assurent un service essentiel », a-t-il dit.
SAJ a ajouté que les promotions et tout ce qui a trait à la discipline sont placés sous la tutelle de la Disciplined Forces Service Commission. Concernant le transfert des policiers, il a souligné que c’est une décision administrative qui « revient au commissaire de police ».
Un peu plus tôt, le Premier ministre a parlé de « promesse tenue » envers la force policière du pays. Selon lui, malgré les événements qui ont terni l’image de la police, le public peut toujours compter sur elle.
Pour SAJ, l’introduction de ce projet de loi représente un « tournant » pour la police. Il a, toutefois, souhaité que les policiers utilisent ce nouvel outil à bon escient et exercent leurs fonctions avec diligence et sérénité.
Intervenant après le Premier ministre, Paul Bérenger a affirmé que « le MMM est en faveur de ce texte de loi ». Pour le leader de l’opposition, « c’est un pas dans la bonne direction ». Il a précisé « ne pas être d’accord avec ceux qui prétendent le contraire ». Paul Bérenger a aussi souligné avoir pris note de l’élimination de la clause interdisant aux syndicats de la police de « s’amalgamer » avec d’autres organisations.
Les réactions
Pravind Jugnauth : «Les policiers seront sur le même pied d’égalité…»
« Avec ce projet de loi, les policiers pourront se syndiquer. Ils auront leurs représentants. Il y a plusieurs restrictions au sein de la fédération de la police. Maintenant les policiers seront sur le même pied d’égalité que les autres. Ils pourront participer aux négociations concernant leurs conditions de travail et leurs pensions. Mais ils ne pourront pas participer à des mouvements de grève. »
Alan Ganoo : «Il s’agit d’un pas en avant»
« C’est un grand pas en avant. C’est triste que les anciens gouvernements n’aient pas présenté un tel projet. C’est uniquement dans une autocratie que les policiers ne sont pas syndiqués », a déclaré Alan Ganoo. Le député du Mouvement militant mauricien Veda Baloomoody a, lui, souhaité que les policiers puissent négocier leurs conditions de travail. Stephan Toussaint, du Mouvement socialiste militant, a, pour sa part, souligné que ce n’est que maintenant que « les policiers auront leur dignité ».
Shakeel Mohamed veut des clarifications
« Bien que louable, le projet de loi nécessite quelques clarifications. Comme un syndicat doit œuvrer dans l’intérêt de ses membres, vers qui se tournera le syndicat de la police en cas de litige ? Au commissaire de police, au bureau du Premier ministre, au PRB ? »
Ivan Collendavelloo souhaite un syndicat de la police uni
Selon Ivan Collendavelloo, le commissaire de police ne devrait pas voir la création d’un syndicat comme un « embarassment ». Mais il dit craindre qu’il y ait une multitude de syndicats au sein de la police militant chacun pour sa chapelle. Cela, « en cherchant les mêmes avantages que les autres sections de la police au lieu d’agir dans l’unité ». Pour le ministre, « le syndicat devrait fonctionner comme une seule entité ».
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