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Prison de Melrose - soins ou grève : les proches des détenus posent un ultimatum

Les proches de détenus blessés se sont rendus à l’IPCC lundi avec Me Pravesh Nuckcheddy pour porter plainte.

Les familles des détenus de la prison de Melrose montent au créneau. Après les allégations de brutalités policières, elles dénoncent l’absence de soins médicaux pour leurs proches blessés. Lundi, elles ont porté plainte auprès de la National Human Rights Commission et de l’Independent Police Complaints Commission. 

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Elles ne reculeront pas. Après quatre jours de silence institutionnel, les familles des prisonniers, qui auraient été victimes de brutalités policières à la prison de Melrose le jeudi 17 juillet 2025, posent un ultimatum. « Si demain (mardi), les prisonniers blessés ne reçoivent pas de soins, nous ferons grève devant la prison », déclarent-elles. 

« Nou pa pe demann privilez. Nou dakor zot inn fer enn erer. Zot pe fini pey so konsekans. Me zot ena drwa gagn swin. Nou bizin lazistis », ajoutent-elles. Plus de trente proches de détenus se sont rendus au siège de l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) le lundi 21 juillet 2025 pour porter plainte. Ils ont aussi porté plainte auprès de la National Human Rights Commission (NHRC). 

Me Pravesh Nuckcheddy, qui défend les intérêts de quatre familles dans cette affaire, fustige le silence jugé inadmissible des responsables pénitentiaires : « Jeudi, j’avais écrit à M. Jokhoo après avoir eu l’information. Je lui avais demandé, sur une base humanitaire, que les blessés soient transférés à l’hôpital. Il m’avait répondu qu’il n’était pas informé », explique-t-il.

Samedi, il a enfin pu s’entretenir avec Brad Hendrick Julien Ross, un de ses clients. L’urgence de la situation lui est alors apparue évidente. « J’ai envoyé une autre lettre, mais toujours aucun suivi », déplore-t-il. 
« Jusqu’à maintenant, aucun soin n’a été prodigué. Où sont les droits de ces détenus ? Le nombre de personnes battues et la gravité des blessures sont inquiétants. »

Les témoignages, eux, se multiplient. Margaret Soodun, mère d’un des détenus blessés, fond en larmes en évoquant son fils : « Linn gagn boukou bate. Mo dakor li dan prizon, me pa gagn drwa bat dimounn koumsa. Zot pa bann lisien. Zot bann imin. Mo finn pran li swin depi tipti. Bizin aret fer sa bann zafer-la. Bann lotorite osi ena zanfan, ena fami. » 

Mushra Deenmohamed tremble de colère en décrivant l’état de son époux : « Gramatin mo inn al vizit li. Linn gagn mari bate. Pa zis bate. Zot inn menas zot. Inn koz bann koze indesan. Inn dir zot pa koz laverite sinon zot pou gagn ankor bate. Ziska ler zot pann gagn okenn swin medikal. Ena plis ki 100 dimounn ladan. Ena bann ki blese grav, me zero priz an sarz. Nou’nn vini pou asire ki zot gagn swin. »

Une autre mère raconte la voix brisée : « Mo garson pa kapav marse. Pou lev so triko li bizin led so kamarad, ki li osi finn gagn bate. Li ranpli ar disan. Linn gagn bate ziska li pipi dan so pantalon. Linn tom san konesans. Zot inn bate san pitie, enn apre lot. » 


Dev Jokhoo : « Les prisonniers se sont battus entre eux »

Le commissaire des prisons, Dev Jokhoo, rejette toute allégation de violences policières. Selon lui, les blessures auraient été causées par des affrontements entre détenus. Le jeudi 17 juillet, explique-t-il, en raison d’un mouvement de contestation dans l’enceinte pénitentiaire, une équipe du CERP a été dépêchée en renfort. « Un ACP et un ASP ont été dépêchés et m’ont informé que des meneurs empêchaient d’autres détenus de coopérer », ajoute-t-il.

Face à cette tension, Dev Jokhoo dit avoir sollicité un appui limité de la Special Mobile Force (SMF) : 
« J’ai appelé le commissaire de police pour demander le soutien de 23 soldats, pas plus. » Il insiste : « Les soldats n’ont jamais eu à intervenir. Ils étaient présents uniquement en soutien, pour dissuader les meneurs. Dès qu’ils ont été vus, la fouille des cellules a pu être menée. Il n’y a jamais eu d’usage de la force. » Concernant les traces suspectes observées sur certains prisonniers, Dev Jokhoo répond : « Savez-vous que les détenus eux-mêmes disposent de bâtons de serpillères ? Ils se battent entre eux. » Il soutient qu’aucune intervention musclée n’a été menée par ses hommes ou par la SMF, et que les incidents récents à Melrose relèveraient avant tout de tensions internes entre prisonniers.

 

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