Les prévisions climatiques mondiales indique un hiver 2025 avec des précipitations normales et des températures légèrement supérieures aux moyennes historiques pour Maurice et Rodrigues. Mais attention aux effets du dérèglement climatique.
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Il s’est installé sans fanfare, mais dans les temps : l’hiver 2025 a fait son entrée vers la mi-mai, comme l’indiquent les tendances relevées par les services météorologiques régionaux. Et selon les dernières prévisions des Mauritius Meteorological Services (MMS), la saison s’annonce dans l’ensemble conforme à la normale, du moins sur le plan des précipitations, tant à Maurice qu’à Rodrigues.
À Maurice, les pluies hivernales devraient totaliser environ 600 mm, soit 90 % de la moyenne à long terme. Les averses se concentreront principalement sur le plateau central, ainsi que dans les régions est et sud de l’île. Rodrigues ne sera pas en reste, avec une prévision d’environ 490 mm, représentant également 90 % des moyennes saisonnières.
L’hiver ne sera pas forcément synonyme de froid mordant. Les températures — diurnes comme nocturnes — seront légèrement supérieures à la normale sur les deux îles.
À Maurice, les journées s’établiront autour de 24°C sur le plateau central, avec des pointes à 29°C le long des côtes. La nuit, le thermomètre descendra jusqu’à 17°C sur le plateau central et 19°C sur le littoral.
Du côté de Rodrigues, on attend environ 25°C en journée sur les hauteurs, contre 28°C sur les côtes. Les nuits, quant à elles, s’annoncent plus fraîches : 18°C sur les hauteurs et 20°C dans les zones côtières.
Mais l’hiver a parfois des soubresauts. Lorsque de puissants anticyclones viendront balayer les Mascareignes, ils pourraient faire plonger les températures diurnes de 2°C ou plus sous les moyennes. Par ciel dégagé et vents calmes durant la nuit, les minimales pourraient tomber à 9°C dans certains coins de Maurice et 13°C sur les hauteurs de Rodrigues, indiquent les services météorologiques de Maurice.
Les vents souffleront majoritairement de l’est-sud-est, oscillant entre 25 et 35 km/h. En juillet et août, les mois de pointe hivernale, le passage d’anticyclones puissants au sud de l’océan Indien pourrait créer un fort gradient de pression (NdlR, la différence de pression atmosphérique entre deux zones proches, qui entraîne des vents plus forts lorsque cette différence est importante), déclenchant des rafales dépassant les 90 km/h dans les zones les plus exposées.
Les conditions en mer s’annoncent elles aussi mouvementées. Des houles puissantes, fruits d’un cocktail entre dépressions extratropicales et anticyclones au sud des Mascareignes, viendront secouer les côtes sud et ouest de Maurice et Rodrigues. Ces vagues de haute énergie pourraient même provoquer des marées de tempête, inondant temporairement les zones côtières les plus basses.
Lors de la présentation officielle des prévisions, Prithviraj Booneeady, directeur par intérim de la station météo, a tenu à rappeler qu’en raison de la rapidité avec laquelle les conditions extrêmes peuvent se développer, des avis de mauvais temps pourraient être émis à courte échéance.
Contexte climatique global
Cette vigilance n’est pas isolée. Selon le rapport sur l’état du climat mondial 2024, publié en mars 2025 par l’Organisation météorologique mondiale, les signes du changement climatique d’origine humaine ont franchi un nouveau cap historique.
Pour la première fois, une année civile entière a dépassé de plus de 1,5°C les températures de l’ère préindustrielle, avec une moyenne de 1,55 ± 0,13 °C au-dessus de la moyenne 1850–1900. Un record lourd de conséquences, notamment sur le plan des bouleversements économiques et sociaux liés aux phénomènes météorologiques extrêmes.
Parallèlement, la chaleur océanique record et l’élévation du niveau de la mer ajoutent à la pression, surtout pour les zones côtières densément peuplées. Une réalité planétaire qui trouve un écho local dans la vigilance renforcée face aux marées de tempête et à l’érosion du littoral.
Avril et début mai 2025 : des précipitations bien au-dessus de la normale
Avril 2025 s’est classé au neuvième rang des mois d’avril les plus pluvieux de ces 25 dernières années, avec des précipitations supérieures à la normale. Un total de 251 mm de pluie a été enregistré, soit 122 % de la moyenne à long terme (voir tableau). Le plateau central a reçu la plus grande quantité de précipitations avec 352 mm, tandis que le nord de l’île a affiché le pourcentage le plus élevé par rapport à la normale, atteignant 153 %.
La première quinzaine de mai 2025 a été marquée par des conditions très humides. Un total de 201 mm de pluie a été enregistré, ce qui représente 245 % de la moyenne à long terme. Le plateau central a reçu les plus fortes précipitations avec 297 mm, tandis que le nord a enregistré la plus forte anomalie en pourcentage avec 292 % de la normale.
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