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- Celui qualifié de « Judas » par Navin Ramgoolam subit le même sort que lui dix ans après
L’heure de la revanche a sonné. Doomeshwarsing Gooljaury, aussi connu comme Rakesh, autrefois proche de Navin Ramgoolam, est aujourd’hui sous les feux de la Financial Crimes Commission (FCC). L’homme d’affaires a été arrêté le jeudi 6 février 2025 au Jet Prime Lounge de l’aéroport de Plaisance dès son arrivée après un voyage en Inde via Dubaï. Son frère, Prameshwar Gooljaury, a aussi été arrêté.
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Les deux hommes sont sous enquête pour Rs 1,5 milliard de prêts toxiques contractés par leurs sociétés auprès de la MauBank (ex-MPCB). Après leurs interrogatoires respectifs, ils ont passé la nuit de jeudi en détention policière : Rakesh Gooljaury au poste de police de Quartier-Militaire et son frère au Vacoas Detention Centre. Ils seront présentés devant la justice ce vendredi 7 février 2025. Ils seront provisoirement inculpés de blanchiment d’argent.
Interrogé « under warning »
Durant son interrogatoire mené « under warning » jeudi, Rakesh Gooljaury a fait valoir son droit au silence en présence de ses avocats Me Siddhartha Hawoldar et Me Kailash Trilochurn. Cette arrestation fait suite à une demande expresse de la FCC, dirigée par son directeur adjoint Sanjay Dawoodarry, qui avait ordonné au Passport and Immigration Office (PIO) de l’informer dès le retour de l’ancien bon ami du Premier ministre à Maurice. Chose qui s’est produite jeudi.
Quant à Prameshwar Gooljaury, il est représenté par Me Taij Dabycharan. Lors de son interrogatoire, il a nié toute implication dans les demandes de prêts bancaires contractés par les sociétés qu’il dirigeait aux côtés de son frère. Il a affirmé que les prises de décision et les procédures au sein de ces entreprises pour notamment solliciter des emprunts auprès de l’ex-MPCB incombaient uniquement à son frère.
C’est le Central Criminal Investigation Department qui avait démarré les investigations sur ces « toxic loans » en 2015. Puis la défunte Independent Commission against Corruption (Icac devenue aujourd’hui la FCC ; NdlR) avait ensuite pris le relais. L’enquête révèle que les sociétés des frères Gooljaury ont contracté des prêts qualifiés de « toxiques » d’un montant total de Rs 1,5 milliard auprès de la MauBank.
Or, les limiers disposeraient de documents indiquant que ces emprunts auprès de l’ex-MPCB avaient été effacés par la MauBank en 2016, donc des pertes pour la banque. Ce qui avait renforcé les soupçons de blanchiment d’argent.
En mars 2022, la défunte Icac avait, munie de trois ordres de la cour, mené une perquisition de 12 heures au siège de la MauBank, à Ébène. Un exercice qui avait permis la saisie de documents, de fichiers et d’informations cruciaux sur ces prêts accordés à des groupes de sociétés appartenant à Rakesh Gooljaury, à son frère Prameshwar ainsi qu’à deux autres personnes entre 2010 et 2015, d’une valeur de Rs 1,5 milliard.
Affaire Roches-Noires
Le parcours de Rakesh Gooljaury a pris un tournant décisif en 2014 lorsqu’il a « rompu » avec Navin Ramgoolam pour se rapprocher de Pravind Jugnauth et du Mouvement socialiste militant. Ce revirement politique l’a fait passer du statut d’allié à celui d’adversaire.
L’affaire sur le cambriolage du bungalow de Roches-Noires en 2011 en est un exemple. Si, au départ, Rakesh Gooljaury avait dit à la police qu’il se trouvait sur place, il avait toutefois changé sa version en 2015, après la défaite électorale de Navin Ramgoolam. Il avait affirmé, dans une déposition faite le 11 janvier 2015, que c’était ce dernier qui se trouvait sur les lieux avec Nandanee Soornack. En 2016, l’homme d’affaires s’était cependant rétracté, reconnaissant avoir menti (voir texte plus loin).
Navin Ramgoolam était monté au créneau à maintes reprises contre son ancien bon ami lors de ses sorties publiques passées, lui promettant qu’il paiera pour sa trahison. En 2019, lors d’un meeting du 1er-Mai, le leader du Parti travailliste lui avait lancé une sévère mise en garde publiquement.
« Ou konn zistwar Judas. Kan linn vanne Jésus-Christ… Sann la (Rakesh Gooljaury ; NdlR), so zistwar pou plis ki Judas sa. Li pou kone kan ler vini. Olie li asiz trankil, li kontinie amerd Parti travailliste. Be ena enn pri a peye pou sa », avait lancé Navin Ramgoolam en brandissant son index d’un air menaçant. Il avait ajouté ceci sous les acclamations d’une foule acquise à sa cause : « Pena enn dimounn la ki pou anpes mwa la in. Pa ekziste sa. Mo pou fer seki bizin fer. »
Six ans après, cette déclaration prend une tournure concrète. Avec le changement de gouvernement et l’évincement de Navin Beekharry de l’Icac, la FCC continue, sous la direction de Sanjay Dawoodarry, la FCC continue de mener des investigations pour déterminer l’implication des Gooljaury cette affaire de prêts toxiques.
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