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Prêts toxiques de Rs 1,5 Md de l’ex-MPCB à Rakesh Gooljaury : la FCC scrute le chiffre d’affaires et les stocks de Swarovski

Rakesh Gooljaury et les transactions de ses enseignes de luxe sont sous la loupe de la FCC.

La FCC s’attaque à l’empire commercial de Rakesh Gooljaury. Pandora, Swarovski, Paul… Derrière ces enseignes glamour, une enquête sur des prêts toxiques, des montages financiers douteux et une nouvelle vague de saisies ordonnées par la Cour suprême.

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Derrière les vitrines brillantes de Pandora, les cristaux de Swarovski et les viennoiseries dorées de Paul, une question brûle les lèvres des enquêteurs de la Financial Crime Commission (FCC) : d’où viennent les fonds qui ont permis l’implantation de ces enseignes internationales à Maurice ? Selon la FCC, la piste mène à des prêts toxiques de Rs 1,5 milliard accordés par l’ex-MPCB à Rakesh Gooljaury, homme d’affaires bien connu et figure controversée de la sphère politico-économique. Ce dernier se serait servi de cet argent pour acquérir des actions et représenter ces marques à l’île Maurice, via une série de compagnies locales.

Ce lundi 19 mai, l’enquête a pris un nouveau tournant. Deux proches de Rakesh Gooljaury, son ex-épouse Anishtabye Natacha Ruggoo et Neetesha Teelwah, sont désormais dans le viseur de la FCC. La Cour suprême, saisie par la commission, a émis un Criminal Attachment Order interdisant tout transfert, cession ou vente des actifs des enseignes concernées pendant la durée de l’enquête.

Les sociétés visées – Diamoda Foods Co Ltd, Goldmond Ltd, Wool Mill Co Ltd et Mafis Trading Ltd – détiennent ou opèrent les franchises de Paul, Swarovski, Pandora et Universal Fusion Foods Restaurateurs Ltd. Les liens entre ces structures et Rakesh Gooljaury, ainsi que ses deux proches, ont été établis par les enquêteurs.

La FCC passe désormais au crible les transactions financières des boutiques Swarovski de Grand-Baie, Bagatelle et de la zone aéroportuaire de Plaisance. La cour a ordonné à un huissier de dresser un inventaire complet des stocks. Goldmond Ltd et Wool Mill Co. Ltd, représentées par l’ex-épouse de Rakesh Gooljaury, devront également soumettre des rapports semestriels sur leurs chiffres d’affaires.

Pour la FCC, cet ordre judiciaire constitue une percée majeure dans l’enquête pour blanchiment d’argent. Rakesh Gooljaury, arrêté à sa descente d’avion à l’aéroport de Plaisance le 6 février, est actuellement en liberté conditionnelle. Fin mars, une seconde arrestation a suivi : cette fois, il est poursuivi pour évasion fiscale au détriment de la Mauritius Revenue Authority.

L’homme d’affaires, autrefois dans le cercle intime de Navin Ramgoolam, s’était rapproché de l’ex-Premier ministre Pravind Jugnauth après 2014. Un revirement qui n’est pas passé inaperçu. Car Rakesh Gooljaury, c’est aussi l’homme-clé dans l’affaire du cambriolage de Roches-Noires, qui avait éclaboussé Navin Ramgoolam. Présent sur les lieux dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011, il avait initialement affirmé être seul, avant de revenir sur ses déclarations et d’incriminer Navin Ramgoolam.

En 2016, il a plaidé coupable pour « public mischief », en violation de l’article 298 du Code pénal, écopant de trois mois de prison, peine commuée en travaux d’intérêt général.

Mais ce changement de camp avait un prix. Le 1er mai 2019, sur une estrade politique, Navin Ramgoolam avait adressé une sévère mise en garde à son ancien ami, le traitant publiquement de Judas : « Ou konn zistwar Judas, kan li’nn vann Jesus Christ… Sann-la so zistwar pou pir ki Judas sa. Li pou kone kan ler vini. Olie li asiz trankil, li kontinie amerd Parti Travailliste. Be ena enn pri pou peye pou sa. Pena enn dimounn la ki pou anpes mwa la, hein. Pa existe sa. Mo pou fer seki bizin fer. »

Aujourd’hui, ce « Judas » présumé est de nouveau au cœur de la tourmente judiciaire. Mais cette fois, c’est son empire commercial – et les enseignes de luxe qu’il a contribué à implanter – qui pourrait vaciller.

 

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