Live News

Pressions géopolitiques - Chagos : l’Iran et les débats à Londres, un défi pour Maurice

Un article du Telegraph soulignant les préoccupations sécuritaires des États-Unis concernant des négociations entre Maurice et l’Iran au sujet d’universités.

Les négociations sur l’avenir des îles Chagos et de Diego Garcia virent au casse-tête géopolitique. Les récents pourparlers entre Maurice et l’Iran, visant à établir des branches d’universités iraniennes sur le territoire mauricien, ajoutent une nouvelle couche de complexité à l’affaire aux revendications sur l’archipel.

Publicité

La quête de souveraineté de Maurice sur les îles Chagos, et particulièrement sur la base stratégique de Diego Garcia, se complique. Ses récentes négociations avec l’Iran pour implanter des branches d’universités iraniennes sur son territoire suscitent des inquiétudes sur le plan sécuritaire aux États-Unis. Des experts redoutent que ces initiatives ne servent de couverture à des activités d’espionnage aux abords de Diego Garcia, une base militaire stratégique conjointe avec le Royaume-Uni. 

C’est ce que rapporte la presse britannique. John Kennedy, sénateur de Louisiane, a ouvertement critiqué ces liens grandissants entre Maurice et des puissances comme l’Iran et la Chine : « Si Maurice renforce ses relations avec nos adversaires, comment pouvons-nous être certains qu’elle protégera les intérêts de nos bases militaires ? » Ces inquiétudes interviennent alors que l’Iran a déjà été accusé d’utiliser des échanges universitaires pour infiltrer des espions dans des pays comme l’Allemagne, la Suède et les États-Unis. Pour les Républicains américains, ce contexte rend encore plus problématique tout accord sur la rétrocession des îles Chagos.

Le jeudi 23 janvier 2025, la Chambre des Lords au Royaume-Uni a débattu des négociations en cours sur l’avenir des Chagos et de la base de Diego Garcia. Mais ce dossier sensible continue de diviser la classe politique britannique, qui tente d’équilibrer les intérêts stratégiques de Londres et de Washington avec les revendications mauriciennes. La baronne Chapman de Darlington, sous-secrétaire parlementaire au Foreign, Commonwealth and Development Office, a souligné que l’accord envisagé avec Maurice visait à protéger les « intérêts de sécurité nationale » du Royaume-Uni et des États-Unis. « Nous croyons qu’il est préférable de négocier avant une éventuelle décision contraignante de la Cour internationale de justice, plutôt que d’attendre une position plus défavorable », a-t-elle ajouté. Cependant, malgré cet apparent consensus au Royaume-Uni, l’accord dépend toujours de l’approbation du président américain Donald Trump, un prérequis avant tout engagement définitif. Alors que le Royaume-Uni semble vouloir avancer sur la rétrocession des Chagos, les États-Unis, sous l’administration Trump, restent sceptiques. Jim Risch, président de la Commission des relations étrangères au Sénat américain, a exprimé son opposition au projet, déclarant que cet accord serait « une erreur stratégique ».

L’attitude de Washington est également influencée par les relations croissantes entre Maurice et l’Iran, perçues comme une menace directe pour la sécurité américaine. Marco Rubio, secrétaire d’État, et d’autres membres de l’administration Trump, partagent cette réticence, renforçant la probabilité d’un veto présidentiel sur l’accord.

Pour Maurice, ces tensions internationales compliquent la réalisation de son objectif de souveraineté sur les îles Chagos. Si les décisions de la Cour internationale de justice et des Nations unies lui sont favorables, les récents rapprochements avec des puissances comme l’Iran ou la Chine risquent de ternir son image auprès de ses partenaires occidentaux. Le Royaume-Uni, quant à lui, semble pris entre ses engagements internationaux et la nécessité de ménager son allié américain. La Chambre des Lords a clairement exprimé que la priorité était de protéger les intérêts stratégiques communs à Londres et Washington. Dans ce contexte, la base militaire de Diego Garcia reste un point névralgique. Toute instabilité politique ou diplomatique dans la région pourrait compromettre l’équilibre des forces dans l’océan Indien. Ses récentes discussions avec l’Iran, perçues comme une provocation par les États-Unis, risquent de fragiliser sa position. Quant au Royaume-Uni, il doit naviguer entre son souhait de résoudre la question des Chagos et la nécessité de conserver un partenariat stratégique solide avec Washington. L’avenir des îles Chagos semble donc suspendu à des décisions où intérêts sécuritaires, géopolitiques et diplomatiques s’entremêlent de manière complexe.

  • salon

     

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !