Depuis le 1er juin, les examens pour l’obtention de la licence pour motocyclistes sont plus dures. Pour preuve : un seul candidat a réussi durant la première semaine.
Sans maîtrise du guidon, mieux vaut ne pas faire une demande de permis de motocyclette. Dorénavant, les examens pour l’obtention d’une licence pour deux-roues (classés sous quatre catégories, notamment AM, A1, A2 et A) comprennent trois épreuves qui durent pratiquement une journée. Un second examen pratique, d’une vingtaine de minutes, a lieu un mois et demi après.
Première partie des examens
La première partie des examens (Part 1) comprend trois épreuves : l’examen de la vue réalisé à une distance de 27.5m, le Vehicle safety check test (où le candidat devra marquer au moins six points sur dix aux questions de l’examinateur, axées sur l’état de son véhicule) et le maniement du véhicule sur deux pistes improvisées (piste lente et rapide), aménagées dans l’enceinte des Casernes centrales. Le Défi Plus était sur les lieux mercredi après-midi pour assister à l'épreuve du maniement du véhicule, d’une durée approximative de deux heures.
Les anciens examens étaient de la rigolade»
Les deux pistes, aménagées sur l’aire de stationnement pour hélicoptères, comprennent une trentaine de cônes réparties. « Pour réussir l’épreuve du maniement de la motocyclette, le candidat doit manoeuvrer son véhicule à une petite vitesse tout en négociant des tournants sans que les pieds ne touchent le sol et les cônes, puis répéter les mêmes gestes sur une autre piste mais à une vitesse de 50 km/h, voire plus, tout en appliquant un freinage d’urgence à quelques mètres de l’arrivée. La vitesse des motocyclettes est mesurée par un appareil », explique l’inspecteur Narainsamy Vinktaremdoo, responsable de la section des examens théorique et pratique au Traffic Branch.
Deuxième partie des épreuves
La deuxième partie des examens (Part 2) est l’épreuve pratique. Selon le haut gradé, le candidat doit prendre la route sur sa moto. Ce dernier sera alors suivi de l'examinateur en voiture, muni d'une oreillette. Équipé d'un émetteur radio, le policier donnera des directives au candidat. Lors de l’examen pratique, qui se déroulera certainement à Port-Louis, les candidats seront évalués en fonction de leurs notions du code de la route et du respect des piétons. Les modalités concernant la finalisation du circuit et du lieu pour la tenue de l'examen pratique sont en phase terminale.
Cinq cônes et une route improvisée
Les nouvelles épreuves sont totalement différentes de celles du passé. Celles d'avant, explique notre interlocuteur, comprenaient deux étapes notamment l'oral et la pratique. « Pour l’examen oral, les candidats étaient confrontés à un questionnaire en anglais, français ou créole mauricien. Ils étaient ensuite appelés à passer l’épreuve pratique dont le maniement du véhicule sur une piste improvisée ainsi qu’un exercice d’équilibre entre cinq cônes (slalom) relatif aux code de la route », précise l’inspecteur Narainsamy Vinktaremdoo.
Les haut gradés saluent les nouveaux examens
Rencontrés aux Casernes centrales par Le Défi Plus, des hauts gradés de la Traffic Branch, saluent l’implémentation de ces nouveaux examens en vigueur depuis une semaine. « Ils visent non seulement à juger la notion des motocyclistes sur les aspects tels que l’état de leurs véhicules et autres code de la route, mais aussi à évaluer les candidats qui postulent pour une licence. Les nouvelles épreuves ne sont pas difficiles mais dignes d’un vrai examen de conduite. Les anciens examens étaient une rigolade ! On recherche des conducteurs avec de l'habilité à manier une moto. Ceux qui ont un manque de pratique ignorent les bonnes méthodes à appliquer pour réussir les épreuves. C’est la raison pour laquelle la majorité des candidats, qui ont pris part aux examens depuis le 1er juin, ont échoué. »hr ok
Un seul candidat réussit la première phase
Selon des recoupements, un seul candidat a réussi la première phase des nouveaux examens, lundi dernier, aux Casernes centrales. D’après des sources de la Traffic Branch, le candidat s’est déjà inscrit pour l'épreuve pratique qui se déroulera « dans un à un mois et demi ». Les 21 autres candidats, ayant pris part aux examens du vendredi 1er juin, ont tous échoué. Même scénario pour la session du mardi 5 juin. Échec sur toute la ligne pour les aspirants motocyclistes. Idem pour le mercredi 6 juin où les 12 candidats devront retourner aux Casernes centrales pour repasser les épreuves.
Décès de 37 motocyclistes
La Traffic Branch a établi les derniers chiffres du nombre d’accidents impliquant les deux-roues ainsi que les motocyclistes décédés depuis le début de l’année. Le bilan est de 37 morts, soit 30 conducteurs et sept passagers. La police a aussi enregistré 37 cas d’accidents fatals impliquant 29 motocyclettes et huit mobylettes depuis janvier 2018. En 2017, cinq motocyclistes et huit passagers sont décédés.
La grogne des candidats : «C’est dangereux de freiner à plus de 50 km/h»
C’était la grogne mercredi après-midi, aux Casernes centrales, peu après les examens de conduite pour motocyclistes. La majorité des 12 candidats ont échoué sur la piste rapide où ils doivent rouler à plus de 50 km/h en négociant des tournants et en freinant d’urgence à quelques mètres avant la ligne d’arrivée. Ils ont dû débourser Rs 500 pour l’inscription d’un autre examen qui aura lieu dans quelques semaines.
« J’ai fait jusqu’à 46 km/h, puis j’ai appliqué mes freins. Ma moto, qui est une Suzuki de 112 cc armée de freins à disques, n’est pas suffisamment performante pour négocier les tournants à la vitesse recommandée sur la piste rapide », avance Fabrice, l’un des candidats ayant échoué. Sous le couvert de l’anonymat, un autre candidat qui possède une Honda de 125 cc, ne mâche pas ses mots concernant l’épreuve de la piste rapide. « C’est dangereux de freiner à plus de 50 km/h car le véhicule peut déraper avant la ligne d’arrivée. Les examinateurs doivent ramener la vitesse à 40 km/h au moins. »
Bissoon, qui a aussi échoué, demande aux autorités de revoir l’examen de piste rapide et souligne : « C’est l’épreuve la plus dure de tout l’examen qui n’est pas si difficile. Le seul aspect à revoir est le kilométrage des deux-roues sur la piste. Toutes les motos étaient différentes lors de l'examen. Certaines ont une capacité de 125 cc et d’autres plus de 300 cc. Je pense que le kilométrage imposé doit, par exemple, varier entre 50 et 70 km/h dépendant de la capacité des véhicules. C’est ainsi que l’examen sera équitable. »
Clifford, un aspirant motocycliste de Saint-Paul, est dubitatif. Son examen est prévu le 17 juillet et il n’est pas confiant.Tout en enfourchant son engin, il lâche : « Les anciennes épreuves étaient mieux. Pourquoi les avoir changées ? Les anciennes évaluations ont eu les résultats escomptés. Il suffisait de répondre à un examen oral, de faire le slalom des cinq cônes et de démontrer une connaissance du +code de la route lors du second examen qui s’ensuivait immédiatement. »
Détenteurs de Learners - Autoroutes et artères : à éviter
Les autorités ne feront pas de cadeau aux détenteurs de la licence provisoire (learner). Selon la loi, ces derniers ne sont pas autorisés à emprunter l'autoroute (M1, M2 et M3), 12 voies à Port-Louis et quatre à Curepipe. C'est pourquoi un détenteur de learner est conseillé d'obtenir un permis pour motocyclette, s'il souhaite circuler dans ces deux régions sans être inquiété.
La Traffic Branch a dressé une liste contenant les noms des routes interdites aux détenteurs de licence provisoire sauf en présence d'un moniteur.
Les voies mentionnées de la capitale ne doivent pas être empruntées (à condition que le détenteur de Learner soit accompagné de son moniteur) de 6 à 10 heures et de 15 à 19 heures en semaine. Celles à Curepipe ne doivent pas être utilisées de 8 à 10 heures et de 13 à 17 heures en semaine sauf en présence d'un moniteur.
Port-Louis :
Rue Mgr. Leen à partir de la rue Labourdonnais jusqu’à Bell-Village, rue Labourdonnais, rue Volcy-Pougnet, rue Pope-Hennessy, rue Jemmapes, rue SSR, rue Royale, rue La-Chaussée, rue John-Kennedy/rue Moka, rue Deschartres et rue d’Entrecasteaux
Curepipe :
Rue Winston Churchill, rue du Jardin Botanique, rue Eucalyptus et rue Royale à partir de la jonction de l’avenue Sivananda jusqu’à celle de la rue Sir Célicourt-Antelme.
Les motocyclettes sont classées en quatre catégories :
AM : moins de 50 cc
A1 : au-dessus de 50 cc mais moins de 125 cc
A2 : au-dessus de 125 cc mais moins de 300 cc
A : au-dessus de 300 cc
Pour rappel, avec une licence provisoire, les moins de 17 ans sont autorisés à conduire des mobylettes (moins de 50 cc) seulement. Passé cet âge, le candidat doit faire une demande de licence provisoire. C’est ainsi que, conformément aux nouveaux règlements de la Traffic Branch, le candidat devra passer des épreuves théorique et pratique menant à l’obtention de sa licence. Toutefois, l’examen varie en fonction de la catégorie de motocyclette du candidat.
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