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Politique monétaire - taux directeur à 4 % : l’effet sur l’épargne serait minime

Avec un niveau d’endettement élevé, l’effet positif d’un taux repo à 4 % sur l’épargne pourrait être moindre.
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L’épargne peut-elle être influencée par la révision du taux directeur désormais fixé à 4 % ? Les avis divergent.

Paul Baker, CEO d’International Economic Consulting.
Paul Baker, CEO d’International Economic Consulting.

Dans le dernier MCB Focus publié la semaine dernière, les analystes tablent sur un taux d’épargne intérieure brute de 10,5 % en 2022 et de 11,8 % en 2023 contre 10,3 % l’année dernière. D’un point de vue économique, Paul Baker, CEO d’International Economic Consulting, fait comprendre que l’effet d’une révision à la hausse du taux directeur devrait normalement être positif sur l’épargne. 

Un banquier, abondant dans le même sens, souligne que les banques vont augmenter le taux d’intérêt, mais aussi le taux d’épargne. « Cela va soulager les épargnants et encourager l’épargne. Le taux d’épargne est ajusté par rapport au taux directeur. Le taux d’épargne est différent pour chaque banque », soutient-il. Selon la logique et suivant la tendance historique, le taux d’épargne pourrait augmenter par 1 %. 

Toutefois, avec un niveau d’endettement des ménages très élevé, estimé à environ Rs 140,8 milliards en septembre dernier, l’effet positif d’un taux repo à 4 % sur l’épargne pourrait être moindre. Paul Baker explique que le taux d’épargne est faible en raison de l’inflation. 

« Les gens n’ont pas de gros surplus pour pouvoir épargner. Les emprunteurs devront dépenser plus en raison des taux d’intérêt. Le consommateur moyen aura de ce fait moins d’argent pour épargner », poursuit le CEO d’International Economic Consulting. 

Contexte inflationniste

Le comité de politique monétaire vise, par l’entremise de la révision par 100 points de base du taux repo à 4 %, à contenir l’inflation en dessous d’un taux à deux chiffres pour 2022. Or Joël Villeneuve Anaudin, Managing Director de CTA Services LTD, est d’avis que la Banque de Maurice n’a aucune maîtrise sur l’inflation. Il craint que l’effet de cette révision soit davantage négatif que positif. « La Banque centrale a revu le taux directeur à la hausse pour suivre la tendance aux États-Unis. Maurice n’est cependant pas comparable aux États-Unis où la création d’emploi et la consommation sont fortes. Contrairement à celle de Maurice, l’économie américaine est en surchauffe », fait-il ressortir. 

Par ailleurs, Joël Villeneuve Anaudin argue que l’augmentation du taux repo peut influencer positivement l’épargne dans l’éventualité que l’État émette, via la Banque de Maurice, des obligations de 5 ou de 10 ans. Pour l’heure, dit-il, il n’y a pas d’obligations dites « Long-term Paper » qui soient supérieures au taux d’inflation réelle du pays. 

 

 

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