Le ministère des Collectivités locales a porté plainte contre la société indienne Kanta Electricals India. Il estime qu’il y a non-respect du contrat concernant la livraison de seize incinérateurs. L’avis du DPP sera sollicité.
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Comment relancer le projet de fours crématoires fonctionnant au gaz qui devaient être opérationnels à travers l’île depuis l’année dernière ? Le ministère des Collectivités locales a porté plainte contre la firme Kanta Electricals India (KEI), au Central Criminal Investigation Department (CCID), il y a un mois. Il accuse la firme indienne de n’avoir pas respecté des clauses du contrat qui lui a été octroyé le 26 juillet 2019. C’était à travers une ligne de crédit accordée par la Grande péninsule via l’EXIM Bank.
Unique soumissionnaire pour la mise en service de seize incinérateurs, KEI a déjà empoché 1,2 million de dollars américains (environ Rs 48,3 millions). C’est sur les 2 256 000 dollars américains (près de Rs 91 millions) qui représentent le coût total du projet.
Rs 16 millions
Huit incinérateurs ont été installés, mais ils ne répondent pas aux critères du contrat des Collectivités locales. Pire : il manque des équipements pour leur bonne marche. Ce qui a poussé le CCID à se tourner vers la firme mauricienne Steam House qui agissait comme « service provider » de KEI.
Christian Lafraisière, patron de Steam House, a été appelé à s’expliquer sur ce dossier. Les équipements cruciaux pour ce projet sont en sa possession. Il a cependant fait ressortir aux hommes de l’assistant-commissaire de police Heman Jangi qu’il a un accord de principe avec KEI et pas avec le gouvernement mauricien. Il a aussi présenté des factures qui montrent qu’il a importé, à ses frais, des équipements pour un montant de USD 400 000, soit Rs 16 millions, dans le cadre de ce projet.
Christian Lafraisière a aussi révélé que KEI ne lui a pas versé la moindre roupie. D’où sa décision de couper les ponts avec elle. « KEI a sollicité mes services, étant donné que je suis le seul au niveau local à avoir de l’expérience dans ce domaine. Mais cet accord est uniquement entre elle et moi. Elle n’avait pas encore été payée par le gouvernement, lorsque j’ai importé les instruments nécessaires. Mon rôle consistait également à équiper les fours crématoires de brûleurs et de système de contrôle de pollution », confie-t-il au Défi Quotidien.
Ce dossier sera soumis au directeur des poursuites publiques (DPP). Toutefois, il a d’ores et déjà été évoqué à l’Assemblée nationale, le mardi 6 avril. Le député bleu Kushal Lobine a interrogé le vice-Premier ministre Anwar Husnoo sur le crématoire dans sa circonscription, à Solferino. Celui-ci a été complété le 12 juin 2020. Les équipements y avaient été installés quatre mois plus tôt. Une équipe de KEI devait être au pays en mars de cette année-là pour une série de tests avant la livraison. Mais l’exercice a été annulé en raison de la pandémie de Covid-19.
Nouveau four crématoire de KEI
Deux techniciens ont pu faire le déplacement en novembre 2020 et la livraison devait se faire le 19 mars 2021. Encore une fois, elle a été annulée, en raison du second confinement. En mai dernier, répondant au député Mahen Gungaparsad au sujet de l’incinérateur de Belmont, à Goodlands, le ministre Husnoo a expliqué que celui-ci est censé être remplacé par un nouveau four crématoire de KEI. L’appareil a été installé en septembre 2020, tandis que le réservoir LPG l’a été le mois dernier. Le ministre a déclaré qu’il sera livré, après qu’il soit équipé de brûleurs et d’un système de contrôle de pollution. « However, this exercise has been delayed due to Covid-19 and the Indian Team is expected in July 2021 », a renchéri le ministre Husnoo.
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