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Plaidoyer pour que les usagers de drogue soient considérés comme des malades

La drogue est un fléau qui ronge la société actuellement.

Ceux présents au collège Lorette de Rose-Hill ont pu prendre connaissance de la souffrance de nombreux parents et proches des usagers de drogue. C’était au cours de la journée de réflexion organisée par le Groupe A de Cassis et Lakaz A et leurs divers partenaires.

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Larmes aux yeux, nombreux sont ceux qui ont témoigné de leur souffrance face à la problématique de la drogue depuis que leur enfant ou un de leurs proches a succombé au fléau. Parmi les témoignages, il a été question du harcèlement moral pour obtenir de l’argent pour s’approvisionner en drogue, mais aussi de la violence physique et verbale que certains subissent avec leurs enfants. 

En dépit de toute la souffrance qu’ils endurent, pères et mères ont trouvé le courage d’extérioriser leurs sentiments et plaider de toutes leurs forces pour que le problème de la drogue puisse être résolu un jour. Parmi leurs revendications, il y a la fin de la discrimination et de la stigmatisation à leur égard, mais aussi envers les usagers de drogue, qu’ils considèrent comme des malades qui demandent à être soignés.

Au nom des parents, le travailleur social de Lakaz A, Cadress Rungen, a expliqué comment la problématique de la drogue est confrontée à plusieurs défis, parmi lesquels l’ignorance et l’indifférence. Selon lui, il est complexe de comprendre la situation. Pour lui, la répression ne suffit pas, et l’annonce de la quantité de drogue saisie, au prix de combien de milliards de roupies, n’est pas une finalité. « Le problème est beaucoup plus profond », a-t-il fait comprendre. Il a expliqué que Lakaz A a pris le pari de soutenir les parents et la famille des victimes de la drogue.

Il a également souligné que dans la lutte contre le fléau de la drogue, il est souvent question de répression, de réhabilitation, de réinsertion et de réduction des risques sans prendre en considération les parents. « Ils sont les oubliés, et c’est pour cela que nous demandons de donner toutes les considérations nécessaires aux organisations non gouvernementales (ONG) qui s’occupent des parents et des proches des usagers de drogue », a fait ressortir Cadress Rungen. Pour lui, ils ont aussi besoin de soutien et de l’encouragement nécessaire. « Ceux qui ont témoigné sont les mêmes humains qui sont restés silencieux dans leur maison et ont souffert dans la solitude et dont on a jusque-là ignoré l’existence », a-t-il fait ressortir. Cette rencontre a aussi vu la participation de quelques parlementaires : Arianne Navarre Marie, Karen Foo Kune et Tania Diolle. Une copie du plaidoyer sera envoyée à tous les parlementaires et partis politiques, a expliqué Cadress Rungen.

La drogue n’est pas une question de culture ou de religion, dit Mgr Jean Michaël Durhône

Il faut briser le silence. Pour les familles, c’est souvent le regard des autres qui pèse lourd. La drogue ne choisit pas ses victimes, a expliqué l’évêque du diocèse de Port-Louis. Selon lui, elle est présente dans toutes les familles, peu importe la communauté ou la religion, mais aussi dans toutes les régions. « La drogue n’est pas une question de culture ou de religion, mais un problème social car elle touche toutes les familles », a-t-il indiqué.

Mgr Durhône s’est dit très touché par le témoignage des parents qui sont meurtris parce que leur enfant est tombé dans l’emprise de la drogue. Il a soutenu que bien qu’il faille lutter contre le problème de la drogue, il faut aussi prendre en considération que ce sont des humains qui en sont victimes et que les parents voient avant tout leur enfant. Face à leur souffrance, il n’est pas possible de les accabler davantage en les jugeant, a soutenu l’évêque de Port-Louis. 

Selon lui, l’écoute est très importante, car c’est l’espérance qui pourra aider les victimes et leurs proches. Mgr Durhône a souligné que l’Église va donner tout son soutien pour continuer cette lutte.

 

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