L’année 2018 verra le démarrage de nouveaux projets, routiers ou autres. Les principaux observateurs économiques anticipent un taux de croissance plus élevé, en 2018. Statistics Mauritius prévoit un taux de 4 % alors que la SBM et la Banque de Maurice prévoient un taux de 4,1 et 4,2 % respectivement. Quelles sont les principales raisons derrière cet optimisme ?
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2018 est une année d’espoir. La plupart des projets non réalisés jusqu’ici vont démarrer cette année. Cette année verra aussi la restructuration ou la consolidation d’institutions clés du secteur public, parmi l’Economic Development Board et le SME Mauritius. 2018, c’est également l’année où le méga projet Metro Express connaîtra un stade avancé, avec l’entrée en vigueur de la première phase prévue vers fin 2019.
D’autres nouveaux secteurs émergeront, de nouveaux pôles d’activités feront leur apparition, bref, tous ces facteurs contribuent à afficher un certain optimisme pour un meilleur taux de croissance cette année. Nous analysons les principaux facteurs.
1. Les secteurs qui auront le vent en poupe
La construction
C’est le secteur qui sera le plus en ébullition cette année. Statistics Mauritius prévoit déjà un taux de croissance de 9,5 % en raison de nombreux projets publics et privés qui seront en chantier. Le Road Decongestion Programme se poursuit. Des projets d’hôpitaux, de drains ou encore d'infrastructures sportives s’ajouteront aux projets privés comme les smart cities ou les hôtels.
Le secteur de la construction touche toute une pléiade de services à plusieurs niveaux et occasionne une stimulation économique qui brasse large. Qui ne connaît pas l’adage « Quand le bâtiment va, tout va. » Il y a aussi des projets portuaires et aéroportuaires, des gares routières et des ‘business parks’. À ne pas oublier le programme de logements sociaux qui verront la livraison de pas moins de 1,500 unités de logement.
Le tourisme
C’est un des rares secteurs qui ne connaît jamais la crise. Statistics Mauritius prévoit l’arrivée de 1, 425,000 touristes à Maurice cette année. Même si nous sommes encore loin du chiffre de 2 millions que l'on souhaitait avoir, la croissance de 3,8 % dans ce secteur va contribuer à l’expansion du PIB cette année. Outre le tourisme traditionnel, il y a aussi un flux de visiteurs réguliers grâce aux projets RES/PDS dont les résidents non seulement voyagent souvent, mais dépensent beaucoup pour vivre à Maurice.
Services financiers
Oublions les avantages des traités fiscaux. Aujourd’hui, d’autres créneaux importants à fort potentiel se développent dans le secteur des services financiers. Désormais, les opérateurs diversifient leurs marchés et ciblent de plus en plus l’Afrique et l’Asie. Même au niveau des services, l’emphase est mise sur le family office, le wealth management et les investissements domestiques. Ce secteur est appelé à accroître cette année.
2. Réformes institutionnelles
Les réformes institutionnelles contribuent à une meilleure productivité et apportent plus de synergie pour accroître l’efficacité. L’Economic Development Board, qui va regrouper trois institutions clés, à savoir le Board of Investment, la Financial Services Promotion Authority et Enterprise Mauritius, a pour objectif de créer cette synergie nécessaire pour révolutionner le secteur ‘Doing Business’ et attirer plus d’investissements dans les divers secteurs de l’économie.
Les réformes institutionnelles concernent aussi la fusion d’autres entités, par exemple celle entre l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) et l’Independent Broadcasting Authority (IBA), ou la création de nouvelles entités, par exemple le SME Mauritius qui remplacera la SMEDA et MyBiz. À un certain moment, il était aussi question de fusionner la Banque de Maurice et la Financial Services Commission, mais ce projet a été abandonné.
À travers ces réformes, les autorités veulent améliorer le climat des affaires, afin de stimuler l’investissement, l’innovation et la création d’emplois. D’ailleurs, nous sommes à la 25e place dans le Doing Business Ranking de la Banque Mondiale, et il se peut que notre rang s’améliore davantage cette année. Les réformes administratives continuent, avec plusieurs services en ligne.
Cette année, c’est au tour des contributions au fonds national de pension d’être sur la toile. En effet, désormais, c’est la Mauritius Revenue Authority qui est responsable de la collecte des fonds destinés au NPF et au NSF. Au niveau de la Companies Division, le paiement de la Company Licence se fait en ligne. Les compagnies peuvent également soumettre leur bilan en ligne alors que les nouveaux entrepreneurs peuvent incorporer une compagnie sans avoir à se déplacer aux locaux de la Companies Division à Port-Louis, le tout en quelques clics.
3. Salaire minimum et NIT
Le salaire minimum prend effet ce mois-ci. Désormais, à Maurice, un travailleur, quel que soit le secteur, touchera au moins Rs 9,000 par mois. Les bas salaires seront donc automatiquement revus à la hausse, ce qui veut dire augmentation du pouvoir d’achat d’au moins 100 000 travailleurs.
Cela représente une injection additionnelle dans le circuit monétaire, minime certes, mais suffisant pour stimuler la consommation. Ainsi, cela aura un impact indirect sur la croissance économique. L’autre facteur salarial, la Negative Income Tax (NIT) en vigueur depuis l’année dernière, aura aussi son rôle à jouer. À ne pas oublier également la compensation salariale de Rs 360, qui nécessite une injection globale dépassant Rs 2 milliards.
4. La stabilité politique
La stabilité politique semble être de retour après la partielle. Le Premier ministre ayant maintes fois déclaré qu’il ira jusqu’au bout de son mandat afin de réaliser les promesses électorales et a encore réitéré dans son message de fin d’année sa détermination de poursuivre son programme gouvernemental, il semble que les ardeurs politiques se sont calmées.
5. Le chômage
Le taux du chômage est à la baisse. Cette année, des milliers de recrutement sont prévus dans les secteurs public et privé qui va créer un nombre important d’emplois. Le projet de la National Employment Agency est aussi à l’agenda.
Les craintes
L’impact réel du salaire minimum sur les PME est toujours incertain. Certaines entreprises craignent ne pouvoir soutenir la charge salariale additionnelle. D’autres facteurs qui peuvent poser obstacle aux projets sont la bureaucratie, les protestations comme dans le cas des projets d’hôtels sur les pas géométriques, ou encore des procès éventuels en cour, causant des retards.
L’approvisionnement du pays en carburants n’a pas encore connu la stabilité et d’autres crises peuvent se profiler à l’horizon. L’issue de certains procès impliquant des membres du gouvernement est un autre facteur perturbateur.
Le problème d’eau dans le pays, même si en ce moment est quelque peu atténué par les récentes pluies, demeure un obstacle majeur au développement.
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