Le Gouverneur de la Banque de Maurice a apporté des précisions quant à la ‘one-off contribution’ accordée par la Banque centrale au gouvernement l’an dernier. La provenance des Rs 60 milliards (Md) avait suscité des interrogations des spécialistes.
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Qui dit contexte exceptionnel, dit mesure exceptionnelle : c’est en somme le justificatif employé par l’état-major concernant la ‘one-off contribution’ à hauteur de Rs 60 Md accordée au gouvernement l’année dernière. Le rapport de la Banque de Maurice, pour l’année financière se terminant au 30 juin 2021, précise que Rs 55 Md ont cependant été radiées des réserves de la Banque, dont Rs 52 Md du Special Reserve Fund et Rs 3 Md du General Reserve Fund. Le solde restant de Rs 5 Md, qui a cependant été comptabilisé comme « Financial Assets Held At Amortised Cost » sera réglé par la suite.
Face à la presse après la rencontre du Monetary Policy Committee le mercredi 15 décembre, Harvesh Seegolam a souligné que le pays a connu sa pire récession l’année dernière à hauteur de -15 %. Il a affirmé que la Banque centrale a considéré une ‘one-off contribution’ de Rs 60 Md à l’État pour des raisons de stabilité économique. « Sans cela, la situation économique aurait été vraiment difficile. Nous avons fait cela pour nous assurer que chaque citoyen de ce pays soit capable de survivre d’une façon décente durant cette crise inédite. Cette contribution devait être traitée d’un point de vue comptable et c’est ce dont la Banque de Maurice a fait. Nous avons vu ce qui était disponible en termes de réserves dans ce cas exceptionnel », a expliqué le Gouverneur de la Banque de Maurice. Il a également fait ressortir que c’est en ligne avec des normes comptables internationales, ainsi qu’avec ce que disent les auditeurs externes de la BoM.
La situation économique et sectorielle
Avec 92 % de la population adulte qui est complètement vaccinée à Maurice, l’économie locale est en quête de reprise. Le Gouverneur de la Banque centrale dira que cela, couplé à la réouverture des frontières, a renforcé la confiance des entreprises et des consommateurs.
Quid de la performance économique du secteur manufacturier ? Il s’est appuyée sur l’amélioration de la demande extérieure. L’activité dans le secteur des exportations, a argumenté Harvesh Seegolam, a repris, stimulée par de fortes commandes dans le segment textile, même si les ruptures d’approvisionnement et les pénuries de main-d’œuvre pèsent sur les capacités de production. « La BOM a consulté des représentants de l’Ahrim et de la MEXA afin de suivre les développements en cours dans ces secteurs, et continuera à le faire. Nous voulons nous assurer que nous restons proactifs et prêts à prendre les mesures appropriées conformément à notre mandat pour orienter l’économie dans la bonne direction », a poursuivi Harvesh Seegolam.
Par ailleurs, un rebond de 123,2 % a été enregistré pour l’investissement au deuxième trimestre de 2021. Cela s’est traduit par des dépenses supérieures dans les travaux de construction et l’achat de machines et d’équipements. Les perspectives sont bonnes pour les deux derniers trimestres de 2021, alors que l’activité d’investissement devrait continuer à augmenter avec la poursuite des dépenses en capital dans les projets d’infrastructure.
Statu quo du taux directeur
1,85 % : c’est le taux directeur qui est d’actualité à Maurice depuis avril 2020. Le comité de politique monétaire (MPC) de la Banque de Maurice a décidé de maintenir ce taux après la réunion du 15 décembre 2021. Selon le Gouverneur de la Banque centrale, les risques pesant sur les perspectives de croissance et d’inflation ont été pris en compte dans la décision du MPC. L’orientation actuelle de la politique monétaire, dit Harvesh Seegolam, sera appropriée et favorable à la reprise économique.
Inflation : La BoM table sur un taux de 4 % pour 2021
Sauf chocs exogènes, le taux d’inflation pour 2021 devrait, selon la Banque de Maurice, se situer à 4 %. C’est pour le Gouverneur de la Banque de Maurice « une fourchette acceptable sur la base des données historiques ». Avec un taux d’inflation de 3,7 % en novembre dernier, la hausse des prix des produits alimentaires notamment s’est poursuivie dans le pays. Cela s’explique, selon Harvesh Seegolam, par des chocs d’offre transitoires, en particulier des coûts de fret plus élevés, des prix de l’énergie, des denrées alimentaires et d’autres produits de base. « Ces pressions sur les prix ont résulté des perturbations persistantes de la chaîne d’approvisionnement au milieu des nouvelles vagues de la Covid- 19 et de l’émergence de nouveaux variants », a-t-il souligné.
Marché monétaire : Des titres valant Rs 97,4 Md émis depuis janvier 2021
La Banque de Maurice a émis des titres d’un montant de Rs 97,4 Md depuis le début de cette année. Le niveau de liquidité excédentaire en roupies dans le système bancaire s’est élevé en moyenne à Rs 26,9 Md sur la période du 20 octobre au 13 décembre 2021 contre Rs 29,4 Md du 4 août au 20 octobre 2021. Harvesh Seegolam affirme que, conformément à sa politique monétaire, la Banque a géré la situation de liquidité excédentaire en roupies pour s’assurer que les rendements à court terme restent dans le corridor des taux d’intérêt. « La Banque reste déterminée à poursuivre une gestion active des liquidités afin d’assurer des conditions de liquidité appropriées, alors que la reprise économique s’accélère », dit-il.
En chiffres : Marché des changes
- USD 1,5 Md : C’est le montant total vendu par la BoM sur le marché depuis janvier 2021, soit environ Rs 62 Md.
- USD 2,6 Md : La Banque a vendu ce montant depuis le début de la pandémie en mars 2020.
Réserves
- USD 7,8 Md : Les réserves officielles brutes de change du pays s’élevant à USD 7,8 Md à fin novembre 2021 représentent 19,7 mois d’importations.
Croissance : La BoM table sur un taux de 5 %
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