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Nouvelle agression en milieu hospitalier : le syndicat monte au front

En 23 ans de service, le Health Care Assistant affirme n’avoir jamais vécu une agression d’une telle intensité.

Un Health Care Assistant a été agressé à la médiclinique de Floréal par un proche de patient mécontent. Le syndicat dénonce une insécurité grandissante et exige des mesures concrètes pour protéger le personnel hospitalier face à la recrudescence des violences. 

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Un nouveau cas d’agression a été enregistré en milieu hospitalier. L’incident s’est produit en début de matinée du vendredi 4 avril à la médiclinique de Floréal, où un Health Care Assistant (HCA) a été pris à partie par un proche d’un patient. Tout a commencé quand le HCA a demandé à ce dernier d’attendre. Refusant que le patient fasse la queue, il l’a alors agressé verbalement. 

Quelques minutes plus tard, la situation a dégénéré : l’individu est revenu à la charge et a frappé le HCA avec une canette de boisson énergisante. En ce faisant, il lui a cassé ses lunettes et déchiré sa chemise. « J’ai été obligé de me défendre afin de me protéger, et mes collègues sont venus à ma rescousse », relate le HCA. Ce dernier, légèrement blessé, a porté plainte à la station de police de Floréal. Son agresseur a été arrêté. 

Le HCA souligne que la situation aurait pu être encore plus dramatique si l’individu avait eu une arme tranchante ou contondante en main. « C’est la première fois que je vis une telle agression en 23 ans de service. C’était très stressant. Mon estomac s’est retourné face à cette violence. J’aurais pu perdre la vie », confie-t-il. Malgré cette expérience traumatisante, il assure qu’il ne compte pas abandonner son travail, mais appelle à une meilleure sécurisation des centres de santé. « Que se serait-il passé si l’agresseur s’en était pris à un autre patient ? » s’interroge-t-il. 

Inaction des autorités ? 

Pour Amarjeet Seetohul, président du Ministry of Health Employees Union (MHEU), cette nouvelle agression est inacceptable. « La situation est grave. Nous avons déjà alerté sur le problème d’insécurité, mais rien n’a été fait », indique-t-il. Ces dernières semaines, plusieurs médecins, infirmiers et Health Care Assistants ont été agressés. Toutefois, il déplore qu’aucune mesure tangible n’ait été prise par le ministère de la Santé. « Tout le personnel hospitalier est exposé à la violence dans l’exercice de ses fonctions », fait-il remarquer. 

Face à cette montée des agressions, la MHEU envisage une manifestation symbolique devant le ministère de la Santé. Le syndicat sollicite une rencontre urgente avec les autorités pour exposer ses doléances et obtenir des solutions concrètes. « Le nouveau ministre doit entendre toutes les parties prenantes avant d’initier des réformes », souligne Amarjeet Seetohul. Selon lui, les récentes visites des établissements hospitaliers n’ont pas permis de  cerner les réels problèmes du secteur. « Il faut traiter les causes et non se contenter de solutions superficielles », dit-il.

Manque de personnel 

Parmi les causes de cette insécurité grandissante, Amarjeet Seetohul pointe du doigt le manque de personnel. « Ce sous-effectif entraîne un épuisement professionnel, une baisse de productivité et un absentéisme accru. Cela ralentit les services et exacerbe la frustration des patients », explique-t-il. 

Notre interlocuteur dénonce également l’absence de mesures de protection pour le personnel, notamment depuis que la distribution de la méthadone s’effectue dans les centres de santé sans dispositif de sécurité adapté. « Depuis cette décision, nos collègues travaillent sous tension, exposés à des patients au comportement à risque », prévient-il, citant un cas récent à l’hôpital de Mahébourg. 

Autre faille soulevée : le manque de formation des agents de sécurité. « Beaucoup sont trop âgés ou insuffisamment formés pour intervenir efficacement en cas de violence », regrette Amarjeet Seetohul. Il affirme que, faute de personnel suffisant, les services hospitaliers sont sous pression, ce qui alimente les tensions et les agressions. 

Enquête policière 

Un cadre du ministère de la Santé assure qu’une enquête policière est en cours pour faire la lumière sur cette affaire. « Ce n’est pas normal que les soignants soient agressés sur leur lieu de travail. Ils sont là pour soigner, pas pour subir des violences », affirme-t-il.  Il reconnaît lui aussi que le manque de personnel complique la situation. « Le service de santé est déjà confronté à un manque de personnel. Il est urgent de prévenir ces incidents, car cela dissuade les jeunes de rejoindre le secteur », dit-il. 

 

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