Les enquêteurs en possession de nouvelles preuves
Après Dassen Narayanen, les Casernes centrales ont dans le viseur d’autres protagonistes dans le meurtre de l’Irlandaise Michaela Harte, commis le 10 janvier 2011. Onze ans après les faits, à la suite de l’arrestation de Dassen Narayanen, un ancien agent de sécurité de l’hôtel ex-Legends, les limiers de la Major Crimes Investigation Team (MCIT) veulent poursuivre sur leur lancée. Les éléments dans l’enquête, lors des prochaines auditions du suspect Narayanen, seront déterminants, confie-t-on à la MCIT. À vendredi, aux Casernes centrales, on évoquait un dossier avec de nouveaux éléments de preuve contre l’ancien vigile. Une thèse que réfute Vikash Teeluckdharry, avocat de Dassen Narayanen.
Au quartier général de la police, on explique que l’arrestation de Narayanen, 11 ans après les faits, survient avec de nouveaux éléments qui sont entre les mains des enquêteurs. L’audition de ce suspect était resté en suspens depuis la mi-semaine, l’ancien vigile ayant été hospitalisé. La police attend le feu vert des médecins pour la suite de son interrogatoire.
Outre Dassen Narayanen, la police compte procéder à l’interpellation d’autres protagonistes. L’ancien Floor Supervisor de l’ex-Legends Hotel, Sandip Moneea, est cité dans l’accusation provisoire contre Dassen Narayanen.
Que reproche la police à Narayanen ?
Menés par l’ASP Ghoorah, les limiers de la MCIT, sous la houlette du DCP Heman Jangi du Central Criminal Investigation Department (CCID), reprochent à Dassen Narayanen d’avoir ourdi un complot pour voler la carte magnétique de la chambre 1025 de l’hôtel. Une chambre occupée par le couple John McAreavey et Michaela Harte. Cette carte magnétique codée aurait été volée avant qu’Avinash Treebhoowon et Sandip Moneea n’arrivent sur les lieux.
Lors de son interrogatoire, en fin de semaine dernière, Dassen Narayanen n’avait répondu qu’à des questions préliminaires de la MCIT. Les questions étaient axées sur les volets abordés lors des auditions de janvier 2011, peu après le meurtre de l’Irlandaise. L’exercice devrait se poursuivre en début de semaine prochaine à la MCIT, « under camera » et uniquement en présence de son avocat.
Les principaux protagonistes
Sandip Moneea
Cela fait 11 ans depuis qu’il a été blanchi par la cour d’assises. Il ne cache pas tout le tort que cette affaire lui a causé. Surtout qu’il venait à peine de se marier. Depuis cette affaire, il a essayé de se reprendre en main. Ce qui n’a, selon lui, pas été facile. Cet habitant d’un village du Nord n’a pas grand-chose à dire pour le moment. « Mo bizin dimann mo bann avoka si pou dir kiksoz », confiait-il au Défi Plus, jeudi. Dans l’entourage proche de Sandip Moneea, on dit prier pour que justice soit rendue à Michaela Harte. « Sandip inn ferme alor ki li inosan. Me enn madam inn perdi lavi, koupab-la bizin peye », laisse-t-on entendre.
Avinash Treebhoowon
Blanchi aux Assises en juillet 2012, il n’est plus au pays depuis plusieurs années. Après le procès, ses proches expliquent qu’Avinash Treebhoowon a quitté le pays pour aller travailler sur un bateau de croisière. Pour les enquêteurs de la MCIT, si besoin est, il pourrait être interpellé pour enquête à son retour. Il serait confronté aux nouveaux éléments de preuve.
Raj Theekoye
L’habitant de Cottage avait été retrouvé mort le dimanche 3 octobre 2021, à Goodlands. Cet ancien employé de l’hôtel avait été le témoin de la poursuite dans le procès. Il avait affirmé avoir entendu des cris de détresse provenant de la chambre 1025, le jour du drame. C’est lui qui avait balancé les noms d’Avinash Treebhoowon et de Sandip Moneea. Ces derniers étaient, selon lui, dans les parages de la chambre 1025. Raj Theekoye avait pour tâche de faire le guet au moment du vol, selon l’enquête de la police.
MCIT : un appel à témoins lancé
Des responsables de la MCIT, chargés de l’enquête, lancent un appel à témoins. « Toute personne ayant des informations sur cette affaire est priée de venir de l’avant », laisse entendre un cadre de l’unité. Pour les limiers, l’affaire peut toujours être résolue s’ils obtiennent « une bonne piste ».
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