Live News

Meurtre de Mahazir Muhamudally à Camp-Chapelon - Shahana : «Mon père se réjouissait à l’idée que je me marie en mars»

Publicité

Mazahir Mohamudally, 44 ans, se réjouissait à l’idée de voir sa fille Shahana, 23 ans, se marier, en mars. Mais cet habitant de Camp-Chapelon a reçu un coup violent sur la tête avec un parpaing. Et il a rendu l’âme cinq jours après cette sanglante agression.

La victime se faisait une joie d'assister aux noces de sa fille en mars prochain.
La victime se faisait une joie d'assister aux noces de sa fille en mars prochain.

Il y a eu un vol de fils électrique dans la maison de Mazahir Mohamudally. Et il voulait avoir des explications de Nadim Murthen, 37 ans, le présumé auteur de ce vol. Le 14 février, il a rendu visite au suspect qui l’aurait agressé avec un parpaing.

Sa fille Shahana est dévastée. « Mon père ne sera pas là pour la cérémonie religieuse (Nikka) », lâche-t-elle au bord des larmes. Avec son futur époux, elle avait déjà fixé la date du mariage. « Nous comptions nous unir le 26 mars. Et cette nouvelle réjouissait mon père », relate-t-elle.

Mazahir Mohamudally et son épouse se sont séparés il y a de nombreuses années. Ils habitent chacun de leur côté. « Ils ont des caractères différents et leur couple n’a jamais fonctionné », explique Shahana.

Son père habite la maison que lui avait léguée son ex-beau-père, Hassenjee Cheekhoory, 69 ans, à Camp-Chapelon. Son ex-épouse s’est installée dans la région de Beau Bassin. 

Cependant, Mazahir Mohamudally faisait en sorte que sa fille et son fils de 20 ans ne manquent de rien. Les enfants, désormais adultes, partagent leur temps entre la maison de leur père et celle de leur mère. 

Nadim Murthen suspecté de meurtre dans cette affaire.
Nadim Murthen suspecté de meurtre dans cette affaire.

« Linn tout le temps la pou nou », indique Shahana. « Linn konn bann difikilte dan so lavi, me zame lin fer nou santi li », poursuit-elle. Le père avait souhaité que sa fille poursuive ses études. « Après avoir obtenu le Higher School Certificate, j’ai voulu arrêter pour travailler. Mais il avait souhaité que je poursuive mes études. Il disait qu’il était disposé à faire ce qui pouvait pour que je réussisse. Mo papa ti enn lot kalite », poursuit-elle.

Elle se souvient d’un incident qui avait bouleversé la famille, l’année dernière. « Mon frère a eu des démêlés avec des individus, car ils ne l’avaient pas payé pour un travail de nettoyage. Ils avaient injurié mon frère et voulaient attenter à sa vie. Et il ne s’est pas laissé faire. Mon père en sortant de la prière ce jour-là s’est enquis de la situation. Il avait mandé la police. Blessé, mon frère avait été conduit à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo par la police. Mon fiancé et mon père les ont suivis et à peine cinq minutes après, il a surpris un policier qui assenait des coups de casque intégral à mon frère. Il a sorti un couteau pour l’intimider, mais il n’avait blessé personne ce soir-là », raconte-t-elle. 

Cette année, Shahana et son fiancé veulent franchir une autre étape dans leur relation. « Mon père et mon fiancé étaient très proches. Il nous conseillait », dit-elle. « Linn kontan nou pe marye. Linn fer bokou zefor. Li ti travay plis pou gard so kass. Mo papa ti pe fini dir mwa ki linz li pou mete pou Nikka e reseption tou. » Elle voulait également que son père puisse venir vivre chez elle dans sa nouvelle maison à Curepipe.  

« En janvier de l’année dernière, mon grand-père est mort. Il était tombé et avait rendu son dernier souffle dans les bras de mon père. J’étais très attaché à mon grand-père. Il avait 83 ans. Je souhaitais à mon père l’autre jour une longue vie comme son père, mais lui disait que c’était impossible. Li dir mwa si bondie bizin mwa aster la mem, mo ale la. »

Vols de fils électriques

Les fils électriques dans la maison de Mazahir Mohamudally avaient été arrachés. Le 14 février, il est allé chez Nadim Murthen, 37 ans, un habitant de la localité pour des éclaircissements. Le suspect a lancé un parpaing sur lui de l’étage. Et il a été grièvement blessé au crâne. Il a été conduit à l’hôpital A. G. Jeetoo.

Hassenjee Cheekoory l'ex beau pere de la victime indiquant des fils  electriques decoupés et emportés dans la maison de la victime.
Hassenjee Cheekoory l'ex beau pere de la victime indiquant des fils  electriques decoupés et emportés dans la maison de la victime.

« Monn al get mo papa, mo mem pann kapav donn li enn dernie ver delo. Dernie fwa monn trouv li dan ICU, so larm lizie ti pe koule. » Shahana ne peut cacher l’immense peine qui l’afflige. Le samedi 19 février, son père a rendu son dernier souffle. « Nous avons appris qu’il avait aussi contracté la Covid-19 », avance-t-elle. Le suspect a été arrêté par la Major Crimes Investigation Team et il est passé aux aveux.

Hassenjee Cheekhoory, 69 ans, l’ex-beau-père de Mazahir Mohamudally est tout aussi peiné par cette perte. Il déplore ses fréquentations. « C’était un travailleur doué de ses mains, mais il a eu de mauvaises fréquentations. Il avait lui-même construit la maison et posé les carreaux. Il a aussi installé les câbles électriques. Mais un jour en voulant installer la télévision de son père ici, il s’est aperçu que ses fils avaient été arrachés », confie le sexagénaire. 

Cuivre et ferrailles volées : « Nous demandons aux fonderies de signaler les irrégularités »

Les vols de cuivre et de vieille ferraille ont pris de l’ampleur durant ces derniers mois. L’inspecteur Shiva Coothen de la cellule de presse de la police explique qu’il est du devoir de tout un chacun de dénoncer ces vols. 

« Ce délit est très courant. Il y a même des vols de câbles sur les lignes du métro. Les policiers travaillent d’arrache-pied pour mettre un terme à ces agissements. Il y a eu plusieurs arrestations. Nous demandons aux fonderies de signaler les irrégularités. Il est important d’avoir la collaboration du public pour combattre ce délit et la criminalité », explique l’inspecteur.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !