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Me Robin Mardemootoo : «Les Anglais et les Américains sont désormais de vrais locataires et non des squatters»

Même s’il n’a pas été aussi volubile dans son intervention concernant la signature du traité entre Maurice et l’Angleterre, le jeudi 22 mai 2025, Me Robin Mardemootoo estime que la situation est gagnante pour l’Angleterre et Maurice. Le premier devenant locataire et non plus squatter, et le second recevant une rente en tant que propriétaire des Chagos.

Vous êtes connu pour être un fervent défenseur de la cause chagossienne. Quel est votre premier sentiment après la signature du traité entre le Royaume-Uni et Maurice, jeudi ?
Je suis heureux pour les Chagossiens, et j’ai une pensée spéciale pour tous ceux qui ne sont plus là et qui ont tellement lutté pour avoir le droit de retour. Je pense à Lisette Talate, Charlesia Alexis et à la maman d’Olivier Bancoult, Rita Élysée. Je suis également heureux pour Maurice. À chaque fois qu’on pense que l’avenir est sombre, le soleil réapparaît. Quelle chance nous avons d’être Mauriciens.

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Est-ce vraiment une situation gagnant-gagnant pour les deux parties ?
Pour les Anglais et les Américains, c’est une situation gagnant-gagnant. Les Anglais et les Américains sont désormais de vrais locataires et non des squatters. Pour Maurice, nous pouvons enfin bénéficier d’une rente pour l’utilisation de notre territoire par autrui.

Le traité concerne la rétrocession des Chagos, incluant Diego Garcia. Inattendu ?
Non, c’était prévisible.

L’enveloppe financière est-elle à la hauteur de vos attentes, soit Rs 10,3 milliards par an durant les trois premières années, puis Rs 7,3 milliards jusqu’à la 14e année de l’accord, le reste étant ajusté selon le taux d’inflation en vigueur ?
Ce ne serait pas juste pour moi de commenter le travail des autres, mais j’avais fourni, à ceux qui me l’ont demandé, des précédents où les Américains avaient payé davantage.

Un fonds de plusieurs millions de livres sterling est prévu, à travers un Trust, pour l’éducation, la réinstallation et l’accompagnement des Chagossiens. Quelle serait la meilleure formule à adopter ?
Il faut demander l’avis des Chagossiens. C’est à eux de décider comment se fera leur réinstallation, et non aux fonctionnaires siégeant à Port-Louis ou à Ébène, qui ne connaissent rien de la culture chagossienne.

D’autres conditions sont rattachées au traité : la protection d’une aire marine, le respect de l’environnement, la lutte contre la pêche illégale, et surtout un programme de retour qui semble satisfaire les natifs, comme Olivier Bancoult et ses amis du Groupe Réfugiés Chagos…

Oui, il y a tout un programme, et le travail enclenché par les Chagossiens continue.

Deux Chagossiennes vivant en Angleterre ont tenté de faire capoter la signature du traité, mais la Haute Cour de Londres a rejeté cette injonction. Quelle est votre lecture de cette posture : manipulation ou pure méconnaissance de la problématique, qui dure depuis des décennies ?
Pas de commentaire. Mais elles ne représentent pas la communauté chagossienne. Elles ne représentent qu’elles-mêmes.

Et maintenant, que prévoit l’avenir pour Maurice et les Chagossiens ?
Un grand chantier nous attend.

Le Premier ministre britannique a déclaré qu’il n’y avait pas d’autre alternative que de restituer les Chagos, pour la sécurité de son pays et des États-Unis. Y avait-il une autre voie possible ?
À mon avis, non. Sauf à rester dans l’illégalité.

Et les 50 années d’occupation illégale de Diego, sans qu’un seul sou n’ait été versé en compensation ?
C’est regrettable. Il faudrait continuer à réclamer cet argent. Il faudrait continuer à demander cette rente liée à la base militaire, due pour l’occupation de Diego Garcia par le tandem Royaume-Uni/États-Unis. Selon moi, cela est dû à notre pays. 
 

 

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