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Mauritius-Africa Fund : l’argent public ne sera plus investi dans l’aventure africaine

Alors que Rs 500 millions avaient été allouées au Mauritius-Africa Fund en 2014 pour soutenir financièrement les entreprises voulant s’implanter sur le continent noir, cette formule a été abandonnée. C’est la création d’une plateforme de financement privé qui est l’option privilégiée.

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L’argent des contribuables ne sera plus utilisé pour financer l’aventure africaine des sociétés privées. Le Mauritius-Africa Fund (MAF) songe plutôt à une plateforme d’investissements qui regroupera tout le financement privé disponible.

Pourtant, l’argent a été prévu dans le Budget présenté par Xavier-Luc Duval en 2014 avec une dotation de Rs 500 millions des fonds publics. Depuis, la vocation du MAF a changé et son rôle principal est la création de zones économiques exclusives en Afrique. L’organisme a l’intention de revenir à sa vocation première de soutien financier, sauf que l’argent ne viendra plus des fonds publics.

« Quand la masse critique d’entreprises sera atteinte, nous allons relancer le programme de financement, assure Yash Manick, directeur du MAF. Mais nous n’allons plus utiliser les fonds publics. Il y en a suffisamment dans le global business et il faudra simplement trouver des projets viables. »

Le raisonnement est qu’on peut difficilement justifier l’injection d’argent public dans des initiatives du privé. Les Rs 500 millions sont donc chose du passé. L’alternative est de regrouper tout le financement disponible dans le privé.

« Nous pensons davantage à une plateforme de financement qui regroupera les fonds privés disponibles, et on peut se tourner vers les options d’equity funding par exemple », explique Yash Manick. Le fait que le MAF soit une compagnie privée lui donne un champ d’action conséquent, avec la possibilité pour lui de se lancer dans des joint-ventures avec d’autres partenaires. « Nous allons participer uniquement aux projets qui ont une valeur stratégique pour le gouvernement mauricien, » précise le directeur.

Pour l’heure, le MAF se concentre toutefois sur l’éclosion des zones économiques spéciales et tout le soutien logistique nécessaire. « On travaille en amont pour sécuriser l’environnement en signant des accords, explique Yash Manick.

Nous rassemblons aussi toutes les données nécessaires sur les obstacles potentiels et les problèmes sur le marché africain, sans compter la création d’un réseau comprenant des institutions comme le Board of Investment dans tous ces pays. » L’échec du budget de Rs 500 millions qui n’a jamais été utilisé est attribuable au manque d’information sur les différents marchés africains, affirme notre interlocuteur.

Des structures à mettre en place

Quand cette plateforme de financement privé sera-t-elle une réalité ? « Dans un ou deux ans tout au plus, le temps de mettre en place les structures nécessaires. Cela prend du temps. »

Et pour cause : en termes de structures, ce n’est qu’au Sénégal que le MAF présente du concret : les premiers bâtiments seront livrés au cours du premier trimestre. Il s’agit d’espaces pour les activités économiques, des bureaux, des hangars industriels, mais aussi des terrains vides où les entreprises peuvent construire leurs propres bâtiments selon leurs besoins.

Au Ghana et à Madagascar, on en est encore à l’étape des négociations. Quant à la Côte-d’Ivoire, un accord a été signé en septembre 2016. « Dans cinq ans, on aura une bonne idée du succès de cette initiative », assure Yash Manick.

 

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