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Maurice : eldorado pour les étrangers ?

Le pays a besoin de la main-d’oeuvre étrangère. L’expérience est un succès pour certains travailleurs et pas pour d’autres. Reportage.

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Amélie Vithilinga, 39 ans, ne s’imagine plus la vie ailleurs que sous le soleil mauricien. Le changement de rythme, par rapport à sa France natale, qu’elle vit depuis ses quatre dernières années ne lui fait que du bien. « Je ne me vois pas repartir vivre en France. Par rapport à tout ce qui s’y passe, c’est difficile de ne pas s’adapter à Maurice. Je suis bien ici. En tant qu’étranger, on a une qualité de vie qui fait qu’on vit mieux avec moins. Puis, je trouve tout ce dont j’ai besoin ici », explique-t-elle.

Comme elle, plus de 35 000 étrangers vivent à Maurice en ce moment. Et les statistiques démontrent que les chiffres ne cessent de grossir avec les efforts consentis par les autorités pour rendre Maurice séduisant aux étrangers.

Alors qu’en 2006, il n’y avait que 283 détenteurs d’un « occupation permit », le précieux sésame délivré aux investisseurs, aux retraités et une certaine catégorie de professionnels pour pouvoir vivre et travailler à Maurice, le chiffre  est actuellement de 2 212.

Et on ne tient pas compte de ceux qui sont mariés à un fils ou à une fille du sol, comme Amélie Vithilinga, qui n’ont plus besoin de permis spécifique pour rester et bosser.

Ce qui intéresse surtout les autorités, c’est de faire venir des expatriés prêts à investir et à apporter des capitaux et de l’expertise, et à ce niveau donc, les efforts portent des fruits.

Delphine et Olivier Binsse, propriétaires du restaurant-bar Le Off, sont de ceux qui ont été séduits par les facilités offertes aux entrepreneurs étrangers. « Nous n’avons pas eu de gros tracas pour ouvrir notre business. J’ai même trouvé cela assez simple. Par rapport à la France, c’est différent. Au niveau des impôts, c’est moins compliqué », explique-t-il.

Succès et échec

Depuis trois ans, son épouse et lui se consacrent à leur restaurant-bar et sont plutôt satisfaits. « Comme partout, avoir un commerce n’est pas chose aisée, mais quand on s’en donne les moyens et qu’on a de la bonne volonté, on y arrive », insiste Olivier Binsse.

L’aventure peut cependant être un échec cuisant. « On a vu pas mal de gens venir, puis repartir très déçu », concède ce dernier. « Certains, par méconnaissance des spécificités mauriciennes misent sur le mauvais créneau ou ne parviennent pas à s’adapter », ajoute-t-il.

Tel est le cas pour Eric (nom d’emprunt) et son épouse. « Nous rêvions de ce pays et avons tout vendu pour y venir. J’avais déjà obtenu un emploi avant de venir, mais je l’ai perdu il y a un an environ. Depuis, on vit difficilement. Trouver un autre boulot n’est pas facile pour un étranger », confie-t-il.


Plus de 40 000 permis émis

L’apport des étrangers dans l’économie mauricienne est importante. C’est ce que révèlent les chiffres. Le Board of Investment (BOI) comptabilise 2 212  permis de résidence et de travail destinés aux investisseurs et professionnels avec un apport financier important. Le ministère du Travail dénombre 38 501 de permis pour des travailleurs étrangers en général.

Les étrangers présents à Maurice et leur situation

Les étrangers présents à Maurice et leur situation

 

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