Maryse Busooa d’En Avant Maurice : «On nous a pris pour des dépôts fixes» 

Pour Maryse Busooa d’En Avant Moris (EAM), les citadins de Beau-Bassin/Rose-Hill auront, à travers ces élections municipales, l’opportunité de démontrer qu’ils ne sont pas de simples “dépôts fixes”. Elle se dit confiante que son parti, EAM, grâce à sa proximité avec la population, son bilan et son programme, réalisera une belle performance lors de ce scrutin.

Pourquoi avoir choisi En Avant Maurice (EAM) et non le Mouvement militant mauricien (MMM) dans un bastion dit mauve ? 
Avez-vous constaté l’état de la ville de Rose-Hill ? Elle est dans un état d’abandon. Justement, le fait qu’elle soit un bastion du MMM n’a rien arrangé. Mon choix d’adhérer à EAM, un regroupement de citadins pour reprendre les choses en main, s’imposait comme une évidence. 

Quel est la raison principale qui vous a poussée à rejoindre ce mouvement ? 
Sa proximité avec les citoyens et sa vision constituent ses forces principales. Bien qu’EAM ne compte aucun représentant à l’Assemblée nationale ni au conseil municipal, notre bilan d’activités est très flatteur. Sous la férule de Patrick Belcourt, nous avons enchaîné des rencontres citoyennes ainsi que des diverses initiatives : journées sportives familiales, sponsoring des athlètes, formation des femmes et les colloques des métiers, entre autres. 

En tant qu’enfant des quartiers dits oubliés des villes sœurs, qu’est-ce qui, selon vous, n’a pas fonctionné ? 
Nous constatons une déconnexion totale des élus avec la population. On nous a pris pour des dépôts fixes. Les choses ne fonctionnent pas aujourd’hui : trottoirs non existants ou cassés ; absence de considération pour les personnes en situation de handicap ; chemins troués ; fuites d’eau ; insalubrité ; pauvreté ; escalade de la drogue ; et insécurité. 

Après 10 ans sans élections municipales, EAM ne devrait-il pas remercier l’Alliance du Changement d’avoir rétabli le processus électoral au lieu de la critiquer ? 
À deux semaines des élections, l’Alliance du Changement n’a même pas un programme digne de ce nom. C’est un manque total de respect envers les citoyens. Justement, vu qu’il y a eu un 60-0, nous savons pourquoi. 

L’occasion est donnée de faire un rééquilibrage. On ne leur fait pas du rentre-dedans. Au contraire, EAM pourrait alléger leur fardeau. Cela leur permettrait de remonter la pente et de retrouver la confiance du peuple.

EAM concentre ses efforts sur les villes sœurs. Serait-ce désormais votre bastion après la quatrième place obtenue par Patrick Belcourt aux dernières législatives ? 
Les travaux accomplis par les citoyens nous encourage à nous positionner dans un premier temps dans cette ville. Mais nous restons ouverts à ce que d’autres personnes qui se reconnaissent dans nos valeurs prennent le relais dans leurs régions respectives. 

Pensez-vous qu’EAM ait une chance de défier le gouvernement en remportant au moins un siège aux villes sœurs ? 
Nous présentons 24 candidats, dont neuf femmes. C’est désormais aux citadins de Beau-Bassin/Rose-Hill de faire leur choix.

EAM mise tout sur les villes sœurs. Pensez-vous que votre parti pourrait défier le MMM à Beau-Bassin/Rose-Hill, son bastion historique ? 
Encore une fois, notre adversaire n’est ni le MMM, ni les autres partis. Il faut dépassionner les élections municipales. Nos véritables ennemis demeurent la drogue, la pauvreté et l’insalubrité.

En tant que femme, épouse et mère, quels problèmes vous semblent particulièrement préoccupants à Beau-Bassin/Rose-Hill ? 
Je ne peux rester insensible à la douleur des mères de famille quand elles voient leurs conjoints et leurs enfants tomber dans le fléau de la drogue. L’insécurité est encore plus accablante pour les femmes. 

Si vous deveniez maire, quelles seraient vos priorités ? Le ramassage des déchets, l’éclairage public ou d’autres idées novatrices émanant du « think tank » d’EAM ? 
Je vous invite fermement à consulter notre manifeste « De l’abandon à l’abondance ». Vous comprendrez qu’avec les citadins, nous avons élaboré un programme complet. 

Une dernière question, peut-être un peu lapidaire : si EAM essuyait un échec cuisant aux élections municipales, abandonneriez-vous la partie ? 
Nous sommes avant tout des citoyens engagés. Nous irons jusqu’au bout pour améliorer notre environnement, quels que soient les résultats. Rendez-vous après le scrutin. Laissons les citoyens s’exprimer dans les urnes et nous ferons le bilan après.