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Mariages religieux non reconnus : une décision politique attendue d’ici octobre

Bibi Faeza Bholla se bat pour que son nikah soit enfin reconnu.

Privée de pension de veuve après le décès de son mari, Bibi Faeza Bholla mène un combat pour faire reconnaître son mariage religieux non enregistré. Une réforme de la loi pourrait tout changer.
Le gouvernement pourrait bientôt trancher sur une réforme légale très attendue. En jeu : la reconnaissance des mariages religieux non enregistrés, comme celui de Bibi Faeza Bholla, 47 ans, privée de la pension de veuve après le décès de son époux.

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Lors d’une audience tenue à la Cour suprême le 16 juillet 2025, Me Priya Ramjeewon-Varma, représentant l’État, a indiqué que le dossier est actuellement à l’étude. Une décision politique pourrait intervenir d’ici octobre. L’affaire a été renvoyée au 4 novembre 2025.

À l’origine de cette affaire : l’appel à la justice de Bibi Faeza Bholla. Depuis le décès de son époux, elle se bat pour obtenir la reconnaissance de son mariage religieux et accéder à la pension de veuve qui lui est refusée. Cette éducatrice du primaire, qui élève seule ses deux fils, a saisi la justice et place désormais ses espoirs dans une éventuelle réforme de la loi, susceptible d’officialiser son union célébrée selon les rites musulmans (nikah).

Son combat a débuté il y a deux ans, après le décès de Mahendranath Birju Ahotar, son mari. Résidant à Quatre-Bornes, le couple avait contracté un mariage religieux en avril 2004, non enregistré officiellement ni par eux ni par l’officiant. Privée de reconnaissance légale, Bibi Faeza Bholla se retrouve exclue du dispositif de pension de veuve. « Kan mo finn al fer demars pou gagn pansion, mo inn aprann ki mo mariaz pa finn anrezistre. Se la ki tou finn vinn difisil », dit-elle.

Seuls ses enfants, âgés de 19 et 15 ans, bénéficient aujourd’hui d’une allocation mensuelle versée par le Civil Service Family Protection Scheme Board. « Mo bizin tir mo saler, servi mo lekonomi pou fer viv mo lakaz. Ek lavi vinn pli difisil zordi. Tou zafer pli ser », confie-t-elle. 

Une tentative de régularisation s’était dessinée avec un amendement de la loi en 2022, qui offrait une période limitée pour enregistrer les mariages religieux contractés entre le 1er décembre 1990 et le 31 août 2022. Cette fenêtre légale a expiré le 31 décembre 2022, et faute d’information en temps utile, Bibi Faeza Bholla n’a pu déposer sa demande à temps. Depuis, selon une correspondance du Muslim Family Council, 
« aucun mécanisme légal » n’existe pour une déclaration tardive. Ses avocats, Me Hiteshwar Gunesh et Me Sultan Sohawon, dénoncent cette situation comme « discriminatoire et inconstitutionnelle ».

Lors d’une audience à la Cour suprême, le 13 mai 2025, l’avocat de la veuve a indiqué qu’une lettre avait été adressée au Premier ministre pour solliciter une réforme législative. Le 16 juillet 2025, Me Priya Ramjeewon-Varma, représentante de l’État, a précisé que le dossier était à l’étude et qu’une décision politique pourrait intervenir d’ici octobre 2025. L’affaire a été renvoyée au 4 novembre 2025 pour la suite des débats.

En attendant, Bibi Faeza Bholla, qui élève seule ses deux fils de 19 et 15 ans, reste dans l’incertitude, espérant que la loi évoluera enfin pour reconnaître des mariages tels que le sien, souvent célébrés mais non enregistrés : « Mo espere ki la loi pou sanze pou bann madam kouma mwa. »
 

 

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