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Marché des changes : les importateurs confrontés à un manque de devises 

Outre le fret et les perturbations sur la chaîne d’approvisionnement mondiale, les importateurs font face à une nouvelle contrainte liée aux devises. Plusieurs d’entre eux évoquent un contrôle de change masqué pratiqué par certaines banques. 

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À fin février, les réserves de change officielles brutes du pays étaient estimées à environ 7,8 milliards de dollars. « La Banque a effectué des interventions sur le marché des changes afin de contenir la volatilité excessive du taux de change et assurer un approvisionnement adéquat du marché en devises », déclarait Harvesh Seegolam, le gouverneur de la Banque de Maurice, à l’issue de la dernière réunion du Monetary Policy Committee. 

Sauf que dans la pratique, les importateurs disent être confrontés à un manque de devises. Cela concernerait surtout le dollar américain et l’euro, font-ils ressortir. Un problème qui serait d’actualité depuis la première fermeture des frontières.

Le tourisme est la source principale de devises. Or les espoirs placés dans ce secteur peinent à se matérialiser. Certes, Harvesh Seegolam s’est montré rassurant, en affirmant que l’ouverture des frontières et la relance du tourisme ont contribué à améliorer les conditions sur le marché des changes. Une amélioration que les importateurs ne ressentent pas.

À travers la Mauritius Chamber of Commerce and Industry, ils ont remonté l’information à plusieurs reprises aux autorités concernées, précise un haut cadre d’Innodis. 

« En 2020, la situation était encore gérable mais elle se détériore maintenant. Cela débouche sur un retard dans le paiement de nos fournisseurs. Il est primordial de les payer dans le délai prescrit si on souhaite maintenir un approvisionnement fiable et régulier. » 

Les banques imposeraient-elles un quota ? Riad Chitabahal, directeur d’Iglo Aluminium, indique qu’il est aujourd’hui difficile d’obtenir le montant approprié de devises auprès des banques. « Quand nous demandons à la banque 20 000 dollars, on reçoit uniquement la moitié par jour. De plus, le transfert prend plus d’une semaine. Or, un conteneur d’aluminium coûte 48 000 dollars sans compter le coût du fret », souligne-t-il. 

La situation est compliquée pour Iglo Aluminium qui importe une douzaine de conteneurs mensuellement. En février, dit Riad Chitabahal, sa compagnie obtenait entre 18 000 et 20 000 dollars par jour à des fins d’importation. « Nous sommes contraints de payer les indemnités de stockage en raison du retard dans l’obtention de devises. Dans l’éventualité que la situation perdure, nous serons dans l’obligation de diminuer nos coûts. Cela pourrait impliquer une réduction de notre effectif. »

Le contrôle de change pratiqué par certaines banques amplifie la difficulté des importateurs. Selon Azim Currimjee, directeur général de Quality Beverages Ltd, les banques sont moins flexibles pour l’achat de devises en avance. 

« Nous ne rencontrons pas d’obstacles pour trouver des devises destinées à l’approvisionnement en matières premières. Toutefois, il y a des difficultés si nous souhaitons faire des prévisions et acheter des devises pour en garder », précise-t-il. Quality Beverages Ltd importe entre 30 et 40 conteneurs mensuellement en provenance d’Europe, d’Afrique du Sud et d’Asie. 

Thelma MaharaulleeLe virement bancaire, une alternative

Certains opérateurs, à l’instar de Blinds.mu Ltd, règlent leurs importations via des virements bancaires. Cela permet d’éviter de faire la demande pour des devises auprès des banques. Cependant, Thelma Maharaullee, la directrice générale, affirme que cette méthode peut être défavorable en fonction du taux de change.  

 

 

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