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Malgré des chantiers en souffrance à Pailles et Grand-Baie : la WMA envisage un projet de ferme solaire

Des questions se posent sur la capacité de la WMA à réaliser un projet de ferme solaire.

À la suite aux problèmes rencontrés dans la réalisation de ses projets d’assainissement à Pailles et à Grand-Baie, la Wastewater Management Authority envisage désormais de concrétiser un projet de ferme solaire sur l’un de ses sites de traitement.

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C’est un projet ambitieux qu’envisage la Wastewater Management Authority (WMA). Trop ? L’organisme, qui s’est récemment retrouvé empêtré dans des difficultés sur les chantiers de Pailles et Grand-Baie, envisage de se tourner vers la production d’énergie, à travers la construction d’une ferme solaire d’une capacité de 9 mégawatts.

Ce projet sera réalisé à titre pilote à la station d’épuration des eaux usées de St-Martin, dans le cadre d’un « Public-Private Partnership ». Au préalable, la WMA, qui tombe sous la tutelle du ministère des Services publics et de l’Énergie, mènera une étude de marché afin d’identifier des parties privées potentielles et compétentes. En cas de succès de cette démarche, la WMA signera un Contrat d’approvisionnement et d’achat d’énergie ou un accord de raccordement avec le Central Electricity Board (CEB) et recevra un tarif convenu pour chaque unité d’énergie exportée vers le réseau. 

Le promoteur privé sera tenu de fournir son électricité au réseau du CEB au nom de la WMA et sera rémunéré sur une base mensuelle ou annuelle pendant une période déterminée convenue avec la WMA. Cette initiative de la WMA contribuera finalement à augmenter la part de la production d’énergie renouvelable à Maurice.

Si ce premier projet est un succès, la WMA prévoit de mettre en œuvre deux projets similaires à la station d’épuration des eaux usées de Grand-Baie et à celle de Mt Jacquot, avec une capacité estimée de 6 MW et 4 MW respectivement. Or cette initiative suscite des commentaires divers, tant au sein du CEB que de certains représentants du ministère des Services publics. Des doutes sont notamment émis quant à sa capacité technique de superviser un projet qui ne relève pas directement de ses compétences.

En effet, l’on fait remarquer la direction de la WMA a récemment rencontré d’importantes difficultés pour mener à bien ses propres projets d’assainissement. D’aucuns rappellent que la WMA a été incapable de superviser correctement un projet d’une valeur de Rs 2,5 milliards, pour lequel il avait déjà décaissé Rs 500 millions ; le promoteur du projet a finalement abandonné le chantier. La WMA a également rencontré des difficultés sur un autre chantier, au coût de Rs 979 millions, à Pailles. 

De son côté, une autre source au sein du ministère des Services publics n’hésite pas à mentionner le projet de Corexsolar International Ltd, qui a décroché un contrat du CEB pour le développement d’une ferme solaire d’une valeur de Rs 5 milliards dans des conditions suspectes. Ce projet fait d’ailleurs l’objet d’une enquête de l’Independent Commission against Corruption. Ainsi, certains soulignent qu’après l’échec de CorexSolar, le ministère semble précipiter les choses afin de pouvoir présenter un projet de ferme solaire avant la fin du mandat en 2024.

Le député du Parti travailliste (PTr) et responsable du dossier énergétique fait, lui, remarquer qu’« il y a déjà deux projets à Pailles et Grand- Baie que le conseil d’administration n’a pu mener à terme. À Pailles, près de Rs 600 millions n’ont pas encore été payées, et à Grand-Baie, c’est près de Rs 700 millions ». Patrick Assirvaden aborde aussi le projet de Corexsolar, qu’il qualifie de scandale sans précédent, marqué par une totale opacité. « Ne risque-t-on pas de gaspiller des fonds publics une nouvelle fois ? » s’interroge-t-il.

  • LDMG

 

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