Paul Bérenger estime qu’il y a trop de flou autour des trois mesures les plus importantes de ces textes : le Portable Retirement Gratuity Fund, le Wage Guarantee Fund Account et le Redundancy Board.
Publicité
Les trois principales mesures introduites par les deux nouvelles lois du travail sont des coquilles vides, selon Paul Bérenger. Le leader du Mouvement militant mauricien (MMM) estime que le Portable Retirement Gratuity Fund (PRGF), le Wage Guarantee Fund Account et le Redundancy Board sont les trois aspects les plus importants des textes de loi, mais a critiqué le fait que le ministre du Travail a laissé trop de flou autour de l’opération de ces trois nouveautés.
« Les aspects fondamentaux ont été renvoyés a plus tard, a affirmé le leader du MMM, c’est dans ce sens que j’ai parlé de coquille vide. Pour les trois principales mesures, les aspects fondamentaux restent à être finalisés et ne seront réglés qu’à l’avenir. » Paul Bérenger a commencé par relever le fait que la contribution des employeurs n’est pas définie dans le Workers’ Rights Bill. La loi précise que cette contribution sera prescrite et, pour Bérenger, il est insuffisant que le ministre dise que cette contribution sera de 4,8% : le chiffre devrait figurer dans le texte de loi, dit-il. Deux autres « anomalies » ont également été relevées concernant le PRGF : Soodesh Callichurn n’a fait aucune mention d’un rapport des actuaires qui auraient dû épauler le comité technique sur le PRGF et la disparition totale de la promesse faite dans le discours du Budget de mesures spéciales pour les PME. La deuxième mesure la plus importante de ces textes de loi, selon Paul Bérenger, est la création d’un Wage Guarantee Fund Account
Ici encore, le financement pose problème : « Un salaire de Rs 50 000 est garanti en cas d’insolvabilité. Très bien, mais d’où vient l’argent ? » Le texte de loi mentionne un « seed capital» qui sera prescrit. En ce qui concerne le Redundancy Board, la question de financement ne se pose pas, mais le leader du MMM a émis des réserves sur les échappatoires potentiels pour les employeurs. La première version de la loi permettait à l’employeur d’éviter l’étape des négociations « de bonne foi » . Cette clause a disparu et maintenant permet d’esquiver les négociations.
Adrien Duval: « L’erreur est de vouloir couvrir toute la main-d’oeuvre »
Adrien Duval a pris la peine de féliciter le ministre du Travail sur plusieurs aspects de ces nouvelles lois du travail, mais s’est attardé sur ce qu’il considère comme des faiblesses. Concernant les nouvelles provisions du Workfare Programme qui garantissent un salaire allant jusqu’à Rs 50 000 sur un maximum de trois mois pour un employé dont l’entreprise a fermé ses portes, il relève un bémol : « Le problème, c’est qu’on a essayé de couvrir toute la main-d’oeuvre dans ce texte de loi. C’est une grosse erreur ; si vous voulez donner des bénéfices, donnez-les aux personnes qui en ont le plus besoin. »
Au sujet d’un mois de congé payé chaque cinq ans, il considère que « cela permet à des employés critiques au fonctionnement de l’entreprise de s’absenter durant tout un mois au détriment de l’entreprise. Tous les employés ne sont pas égaux en termes d’importance au fonctionnement de l’entreprise. » Concernant le Redundancy Board, il a suggéré qu’une entité indépendante soit responsable de cette nomination.
Soodesh Callychurn « Une loi plus adaptée au monde actuel du travail »
Lors de la présentation de The Workers’ Rights Bill, le ministre du Travail, Soodesh Callychurn, à soutenu que la nouvelle loi est dans l’intérêt à la fois des employés et des employeurs. Elle correspond aussi à la l’évolution qu’a connue le monde du travail, notamment avec la mobilité des employés qui ne restent pas jusqu’à l’âge de la retraite chez un même employeur.
Il a aussi affirmé que l’Employment Rights Act comporte des lacunes que le nouveau projet de loi va corriger. Parmi, il y a le Portable Retirement Gratuity Fund qui va permettre à un employé de bénéficier, à la retraite, des fonds crédités lors de ses différents emplois successifs et non de ceux versés à son nom par son dernier employeur uniquement. Le Workers’ Rights Bill vise aussi à mieux protéger les employés en cas de la liquidation d’une entreprise et à prévenir le licenciement abusif et sans aucune compensation.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !