Economie

Les snacks de SLK Gold Taste prennent l’avion

Encore un palier à franchir et ses pâtés et autres snacks garniront les assiettes en Afrique, voire en Europe. C’est le bond effectué par SLK Gold Taste sise à Saint-Pierre en cinq ans. D’une production manuelle, l’entreprise est passée à l’industriel tout en respectant les normes sanitaires.

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Au fil des participations dans des campagnes de promotion à l’étranger, Kevin Sanassy Ramanah, 40 ans, a fait un constat positif. Les amuse-gueules mauriciens, prêts à cuire et vendus en congelé, ont la côte que ce soit dans les pays du Golfe ou africains tels que la Zambie et la Tanzanie, et en Australie. De fait, les échantillons envoyés auprès des acheteurs potentiels ont titillé les papilles.

« Le marché local est saturé et nous avons confiance dans la qualité de nos produits, qui résume le savoir-faire mauricien, indique Kevin Sanassy Ramanah. L’entreprise a atteint un niveau qui lui ouvre les portes de l’exportation. Une récente mission de promotion en Australie, organisée par Enterprise Mauritius, a été un succès. La chaîne de supermarchés Coles a montré un vif intérêt pour la gamme de produits. Idem pour la Zambie et l’Afrique du Sud. Nous sommes en négociations. »

Seul hic : le fret aérien. Car les clients exigent que la cargaison soit acheminée dans les plus brefs délais. Le directeur de SLK Gold Taste Limited se dit confiant que le gouvernement introduira les plans nécessaires pour que l’exportation se fasse à un meilleur prix. Car, jusqu’ici, l’Etat n’a pas lésiné sur les moyens pour venir en aide aux exportateurs, dit-il.

Avant d’arriver à un tel niveau de qualité, le chemin a été long. C’est au début des années 2000 que le prédécesseur de SLK Gold Taste prend forme. La société, une entreprise familiale, commence avec la fabrication artisanale de pâtés et de samossas végétariens et à base de poisson et de poulet. Ces produits congelés sont vendus aux supermarchés. La décennie aide la compagnie à se faire un nom. Parallèlement, la compétition devient de plus en plus rude. Les marges s’amenuisent alors que les coûts de production sont en hausse.
En 2012, Kevin Ramanah, qui compte une riche carrière dans le service-traiteur (voir hors-texte), rachète les parts de ses associés. C’est ainsi que naît SLK Gold Taste, SLK étant les premières initiales de ses parents et de son prénom. Il est alors question de moderniser la production. L’investissement sera conséquent pour l’entrepreneur, soit un montant de Rs 5 millions, de la Banque de Développement, SBM et MCB.

« Nous avons doublé notre capacité de production, le coût a chuté et nous avons donc pu absorber les investissements, explique Kevin Ramanah. Puis, la multiplication des chaînes de supermarchés a aidé à doper les ventes à travers le pays. En plus des pâtés et des samoussas, nous faisons d’autres snacks dont les rouleaux de printemps, les fameux gâteaux-piments et surtout le ti-puri qui est aujourd’hui notre produit de référence sur le marché local. »

En parallèle, l’entreprise investit dans la création d’un environnement de production qui adhère aux strictes normes sanitaires. Le fameux certificat HACCP (Hazard Analysis and Critical Control Points) est un gage de qualité pour le client. Selon Kevin Ramanah, elle apporte un élément de valeur ajoutée sur le marché local et qui ouvre les portes au marché externe.
« Même après l’approvisionnement du marché local, nous fonctionnons toujours en-deçà de notre capacité optimale, ajoute le directeur de SLK Gold Taste. Il nous faut donc rentabiliser nos infrastructures et l’exportation est la meilleure voie… »

Profil-minute : la passion du chef

C’est une relation intime qui existe entre Kevin Ramanah et la restauration, si on peut dire, puisque sa carrière ne tourne qu’autour de ce secteur. Au collège, il fait partie des rares élèves qui optent pour le Food & Nutrition, une matière considérée comme l’apanage des filles… Passé le cap du School Certificate, il intègre l’École hôtelière de Curepipe où il décroche son Certificat d’Aptitude Professionnelle. Ses premières armes, derrière les fourneaux, se font dans les hôtels Le Saint-Géran et Le Touessrok. Il y reste jusqu’à 1995. Par la suite, il se joint à la force policière en tant que cuisinier. Deux ans plus tard, il soumet sa démission pour partir en Afrique du Sud. À coups de formation et des boulots dans la restauration rapide, il apprend les rigueurs du métier de traiteur. En l’an 2000, le seul fils de la famille retourne au bercail à la demande du père. Sans oublier de ramener tous ses équipements à Maurice pour tenter une nouvelle aventure…

 

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