Pendant trois jours, un atelier vise à renforcer la couverture du changement climatique et la gestion des catastrophes.
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Du 27 au 29 octobre, Maurice accueillera un atelier de travail signé l’Union africaine de radiodiffusion (UAR) et l’UNESCO, dédié aux petits États insulaires en développement (PEID) du continent. Pendant trois jours, journalistes, experts et représentants institutionnels se retrouveront au Labourdonnais Waterfront Hotel pour partager expériences, stratégies et bonnes pratiques en matière de journalisme climatique et de réduction des risques de catastrophes.
Baptisé UAR–UNESCO Media Development and Training Programme for African SIDS, ce programme s’inscrit dans une initiative régionale qui relie quatre pays : Maurice, les Comores, le Cap-Vert et São Tomé-et-Príncipe. Des nations éloignées géographiquement, mais unies par la même vulnérabilité : montée des eaux, cyclones, sécheresses, inondations… des menaces de plus en plus récurrentes qui fragilisent écosystèmes, infrastructures et populations.
L’ambition du projet est claire : outiller les médias pour qu’ils deviennent des acteurs de résilience. Car au-delà d’informer, les journalistes sont désormais des médiateurs, pédagogues et sentinelles, chargés d’alerter, de contextualiser et d’accompagner les citoyens face aux bouleversements climatiques.
Selon la concept note du programme, l’initiative se déploie en trois phases : une formation en ligne en août sur le journalisme climatique, un microfinancement destiné à soutenir la production de contenus dans chaque île, ainsi que l’élaboration de plans de préparation aux catastrophes. Le tout culmine avec cet atelier en présentiel, pensé pour renforcer les capacités et encourager la collaboration entre pays insulaires.
Le Défi Media Group figure parmi les médias bénéficiaires. Durant deux mois, l’équipe a travaillé sur deux livrables : un documentaire de six minutes consacré à la restauration des coraux et un Plan de préparation et de réponse aux catastrophes (DPRP). Objectif : protéger le personnel, assurer la continuité éditoriale et garantir une information fiable, même en pleine crise.
Au cœur de ce plan, plusieurs mesures phares : un site de récupération des données en cas de sinistre, situé au centre de l’île ; la possibilité de télétravail lors d’événements extrêmes ; une stratégie de bascule vers les plateformes numériques si l’impression du journal devient impossible ; et un réseau de « journalistes citoyens » chargés de relayer des informations locales lorsque les équipes professionnelles sont entravées.
Autant d’outils, concrets et complémentaires, pour rappeler que dans l’ère climatique qui s’ouvre, l’information n’est pas seulement un service, c’est un pilier de résilience.
L’engagement du Défi Media Group
Avec ce projet, alliant documentaire et plan de préparation, Le Défi Media Group se positionne comme un acteur engagé face au changement climatique à Maurice. À travers la formation, la recherche et la création de contenus responsables, le groupe rappelle le rôle clé des médias dans la prévention, la préparation et l’adaptation aux catastrophes environnementales.
Coraux : la renaissance fragile
Sous la surface turquoise de nos lagons bat un cœur discret, mais essentiel : celui de quelque 160 espèces de coraux qui abritent une biodiversité foisonnante. Poissons multicolores, tortues marines, crustacés… un monde entier gravite autour de ces récifs. Un monde aujourd’hui en péril.
C’est ce que raconte le documentaire « Coraux : la renaissance fragile », réalisé dans le cadre du programme UAR–UNESCO. En six minutes, ce film propose un voyage aussi beau que brutal, révélant la fragilité de cet écosystème emblématique et les menaces qui pèsent sur lui.
Dès les premières images, le ton est donné : récifs blanchis, formations détruites, coraux agonisants. Les chercheurs du Mauritius Oceanography Institute (MOI) – dont Oocheetsing Sadasing et Sarvanen Curpen – y témoignent du choc climatique survenu en 2025. Cette année, l’augmentation des températures marines a provoqué un blanchissement massif touchant près de 80 % des coraux du lagon mauricien. Une statistique vertigineuse.
Mais le documentaire ne s’arrête pas au constat. Avec une approche résolument constructive, il met en lumière les projets de réhabilitation et de transplantation menés par le MOI, épaulé par plusieurs ONG. Caméra embarquée sous l’eau, le public découvre les pépinières de coraux, véritables jardins sous-marins où de minuscules fragments sont cultivés, puis replantés afin de régénérer progressivement les récifs endommagés.
Les scientifiques rappellent toutefois que ces efforts resteront vains si le réchauffement continue sa course. D’où l’importance de leurs recherches sur la résilience thermique des coraux, un enjeu crucial pour mieux anticiper leur capacité d’adaptation.
Au-delà des données et des protocoles, le documentaire porte un message citoyen : chacun a un rôle à jouer. Le film valorise la collaboration entre médias et chercheurs pour rendre accessibles ces enjeux souvent complexes. Et rappelle une évidence que l’on oublie trop facilement : les coraux ne sont pas un simple décor de carte postale. « Ils protègent nos côtes, nourrissent nos familles et incarnent notre identité insulaire. »
Présenté dans le cadre de l’atelier UAR–UNESCO, ce documentaire se veut autant outil pédagogique que plaidoyer. Il témoigne de la puissance des images pour faire émerger une prise de conscience collective. Et prouve qu’en matière d’environnement, l’information peut devenir un acte de résilience.
Une coproduction nommée « Îles en péril »
Aux côtés de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) et d’Al-Watwan Presse Edition (Comores), Le Défi Media Group signe une coproduction baptisée « Îles en péril », qui met en lumière les dangers liés au changement climatique à l’échelle régionale.
Chaque média y explore un angle spécifique :
- Le Défi Media Group s’intéresse à la dégradation des coraux,
- la MBC se penche sur les inondations et les risques pour les populations,
- tandis qu’aux Comores, le documentaire se focalise sur la disparition progressive des mangroves.
Cette série sera présentée lundi 27 octobre lors de l’atelier prévu au Labourdonnais Waterfront Hotel. Un rendez-vous où la voix des îles résonnera, pour rappeler, images à l’appui, que ce qui se joue sous nos pieds – et sous nos eaux – est l’affaire de tous.
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