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Le Syndicat des sucres tire sur le tandem Omnicane-Médine

Médine est-elle victime d’une décision du Syndicat des sucres (SDS) ou d’un accord commercial avec Omnicane qui a mal tourné ? Le SDS et  Médine donnent des versions contradictoires. Le ministre de l’Agro-industrie a convoqué les deux parties afin qu’une solution soit trouvée.

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Le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, devra enfiler son habit d’arbitre aujourd’hui. Il a convoqué des représentants du Syndicat des sucres et de Médine pour tenter de trouver une solution à l’impasse dans laquelle les deux partenaires se trouvent.

Le ministre avait déclaré, la semaine dernière, que l’usine de Médine risquait de fermer à cause de la décision du Syndicat de revoir les tarifs pour le raffinage. Médine a même porté le litige en Cour. Du côté du Syndicat des sucres, on digère mal ce différend, accusant Médine de vouloir reporter la responsabilité d’un accord privé avec Omnicane.

Le fond du problème c’est que Médine est la seule usine à ne pas produire de sucre destiné à la vente directe. Elle doit le faire raffiner ailleurs au préalable. Le groupe a donc conclu un accord avec Omnicane pour pouvoir utiliser sa raffinerie. En contrepartie, Omnicane lui refilait une partie des fonds qu’elle recevait du Syndicat pour les opérations de raffinage.

Sauf que l’accord est arrivé à terme en juin 2015 et le Syndicat est en plein processus de révision des tarifs. Du coup, Omnicane ne peut plus payer Médine selon les anciens barèmes et ne peut négocier de nouveaux prix. Une situation qui inquiète Médine, mais qui met en rogne le Syndicat.

« C’est plus pratique de traîner le Syndicat dans la boue que son proche partenaire commercial ! » s’emporte un membre de cette organisation, faisant référence à la décision de Médine de déclarer litige sur la question. « Il y avait un accord privé entre Omnicane et Médine, assure notre source. Le Syndicat n’était pas partie prenante. Omnicane a pris seule la décision de payer Médine et par la suite, a pris la décision, seule, de ne plus le faire ! » Puisqu’il s’agit d’une affaire entre partenaires privés, cette source estime que le Syndicat n’a pas un sou de plus à donner à Médine.

Le nouveau président du Syndicat des sucres, Kreepalloo Sunghoon, est du même avis. « Ce n’est pas le Syndicat qui payait Médine pour le raffinage de son sucre mais Omnicane. C’était un contrat entre les deux et il faut désormais établir un nouveau prix », explique-t-il. Selon le président du Syndicat, PricewaterhouseCoopers, qui est le consultant sur le nouveau tarif du raffinage, n’a pas encore soumis son rapport. Mais le nouveau prix devrait éliminer le loan component, vu que les emprunts contractés à l’époque pour la construction des raffineries ont été remboursés. « Médine veut que le Syndicat lui paie pour une partie du raffinage qu’elle fait dans son usine », explique Kreepalloo Sunghoon.

Les responsables de Médine n’ont pas souhaité commenter la situation, expliquant qu’il y a une affaire en Cour, mais Jacques d’Unienville, Chief Executive Officer d’Omnicane, affirme que le Syndicat était partie prenante de l’accord. « L’accord a été conclu entre Omnicane et Médine avait la bénédiction du Syndicat. Le mécanisme de prix utilisé était transparent. Peu importe qui payait. Une partie, de manière directe ou indirecte, provenait du Syndicat, une partie provenait d’Omnicane. Il s’agit simplement d’un accord commercial. »

Industrie cannière : la récolte 2016 passe le cap des 200 000 tonnes

Au 1er octobre, les quatre usines en opération – Alteo, Omnicane, Terra et Médine – ont produit 223 447 tonnes de sucre. Cela représente une amélioration de quelque 8,1 % par rapport à pareille époque l’année dernière, affirme la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA) dans son bulletin sur la présente campagne sucrière.

Même si le taux d’extraction est supérieur à celui de 2015 (une année marquée par des intempéries), le volume de cannes broyées est moindre de quelque 25 000 tonnes. La baisse est concentrée dans le Sud. Selon les données de la MCIA, c’est Alteo qui est en tête avec une production de 83 444 tonnes de sucre, suivi d’Omnicane (66 893 tonnes), Terra Mauricia (52 835 tonnes) et Médine (20 275 tonnes).

À ce jour, la production pour 2016 est estimée à 400 000 tonnes, sauf révision par le Crop Estimate Coordinating Committee. En se basant sur le prix actuel, les revenus pour les producteurs devraient atteindre les Rs 6 milliards (à raison de Rs 15 000 par tonne). Pour la coupe de 2015, les producteurs ont perçu Rs 13 166 par tonne (sans compter le montant versé par le Sugar Insurance Fund Board).

« (…)Quant à la nouvelle campagne 2016, les contrats de vente ont été influencés par des niveaux élevés de Spot Prices (sur le marché mondial). Ils ont été finalisés avec une augmentation des prix allant jusqu’à 20 % par rapport à la dernière année. Le syndicat a donc été en mesure d’augmenter ses recettes découlant des ventes pour la récolte de 2016, d’où un prix estimé à Rs 15 000 par tonne de sucre, voire plus, pour les producteurs », a affirmé Devesh Dukhira, Chief Executive Officer du Mauritius Sugar Syndicate, dans son discours lors de l’assemblée générale annuelle de l’organisation, fin septembre. « Tenant compte des présentes prévisions mondiales, nous nous attendons à ce que la campagne 2017 soit favorable en termes de prix actuels. Car la production mondiale sera une fois de plus inférieure à la consommation. »

Superficie de cannes récoltées au 1er octobre

Région Superficie (hectares) Productivité (tonnes/hectare)
Nord 3 615 81,3
Est 6 547 78,3
Sud 6 000 81,5
Ouest 1 737 91,6
Centre 1 315 70,5
Ensemble de l’île 19 214 80,5
   

(Source : Mauritius Cane Industry Authority)

 

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