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Le guide zéro déchet pour un Halloween fun et écolo

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Derrière citrouilles et masques, Halloween laisse traîner plastiques et déchets. Et si on brisait la malédiction ? Avec Victoria Desvaux de Marigny et Sylvia Landez (Zero Waste Mauritius), découvrez un Halloween frissonnant, réutilisable, DIY et zéro pollution !

Halloween débarque à Maurice ! Costumes effrayants, décors spectaculaires, montagnes de bonbons… le vendredi 30 octobre, petits et grands seront ensorcelés à travers l’île. Mais derrière les citrouilles souriantes se cache une réalité bien moins réjouissante : des tonnes de déchets plastiques qui finiront dans les poubelles… et parfois dans la nature. Alors, peut-on imaginer un Halloween sans déchets ? Festif, créatif et respectueux de la planète ?

Pour répondre à ces questions, Le Dimanche/L’Hebdo a sollicité Victoria Desvaux de Marigny et Sylvia Landez, membres de Zero Waste Mauritius (ZWM). «  À Maurice, Halloween s’installe doucement dans nos habitudes  », observe Victoria. «  Dès octobre, les vitrines se remplissent de déguisements et décorations en plastique, et les pubs envahissent les réseaux sociaux. La fête, popularisée par l’Europe et les États-Unis, prend racine ici aussi.  »

Le problème ? La surconsommation et son impact environnemental. «  Halloween est devenue une machine commerciale : déguisements, maquillages, décorations, sucreries… tout est prétexte à vendre.  » Et elle ajoute : « C’est peut-être le moment idéal pour se demander : avons-nous vraiment besoin de tout ça ?  »

Sylvia complète : « Les magasins l’ont bien compris et proposent une avalanche de produits “spécial Halloween”. Mais souvent de qualité médiocre, ils servent une seule fois avant de finir à la poubelle. Et la plupart sont en plastique, aggravant encore la crise de pollution.  » Elle rappelle que cette frénésie d’achats a un coût : gaspillage massif, accumulation de déchets, et questions éthiques sur les conditions de fabrication.Quels

sont les principaux déchets ? D’abord, les décorations bon marché, fragiles, qui se déchirent après une ou deux utilisations. Les costumes et accessoires suivent le même chemin : synthétiques et à usage unique, ils finissent oubliés dans un placard avant d’être jetés.

Sans oublier les emballages plastiques des bonbons, une véritable montagne en une seule soirée. Même les citrouilles, pourtant bio, ne sont pas épargnées : sculptées puis jetées, leur production consomme eau et espace, et elles sont souvent non consommées. «  Un énorme gaspillage alimentaire qui pourrait être évité  », regrette Sylvia.

Alors, que faire ? Sylvia insiste : «  Réutiliser, recycler, fabriquer soi-même ! Ce sont des gestes simples pour conjurer le gaspillage et fêter Halloween autrement, avec style, frissons… et conscience !  »

1. Créer un costume effrayant sans polluer !

Halloween, c’est fun, mais pas question de laisser une montagne de déchets derrière soi ! Victoria Desvaux de Marigny rappelle que chacun est libre de célébrer ou non, mais si on participe, autant le faire écolo et créatif.

Sylvia Landez voit Halloween comme un véritable terrain de jeu : «  Upcyclez de vieux vêtements, recyclez des matériaux ou utilisez des matières naturelles pour fabriquer votre déguisement. » Elle conseille aussi d’acheter de seconde main, d’emprunter ou d’échanger entre amis : «  Pas besoin de neuf pour se renouveler ! »

Quelques idées simples, rapides et effrayantes :

  • Un vieux drap blanc = fantôme instantané.
  • Un T-shirt taché + ketchup = zombie sanglant.
  • Une robe noire + balai + feuilles dans les cheveux = sorcière sauvage.
  • Un T-shirt noir + peinture blanche = squelette DIY.
  • Avec un peu d’imagination, Halloween devient fun, créatif… et zéro déchet !

2. Alternatives écolos aux décorations en plastique

Dites adieu aux décorations jetables et laissez parler votre créativité. « Avec les enfants, on peut fabriquer des décorations en papier, en vieux journaux ou à partir de tissus récupérés. Ludique, économique et respectueux de l’environnement ! » explique Sylvia Landez. 

Internet regorge d’idées originales pour transformer son intérieur sans plastique à usage unique. « Et pensez aussi à réutiliser ce que vous avez déjà : guirlandes lumineuses, bougies, objets d’autres fêtes… il suffit de les customiser avec des touches orange, rouge ou noire pour recréer l’ambiance d’Halloween », ajoute-t-elle.

3. Une chasse aux friandises sans déchets

Organiser une chasse aux friandises sans emballages jetables peut être fun et responsable. Sylvia conseille de préparer ses propres friandises maison et de privilégier la qualité plutôt que la quantité. «  Internet propose plein de recettes originales et faciles à réaliser.  » Elle recommande aussi de se tourner vers des douceurs locales, vendues sans suremballage ou dans des boîtes en carton. Une manière simple et savoureuse de réduire les déchets tout en régalant les enfants.

4. Maquillages plus respectueux de la planète

Pour le maquillage, le mot d’ordre est naturel et durable. «  On peut utiliser du charbon pour le noir, de la betterave pour le rouge ou du curcuma pour le jaune. Ces pigments naturels sont sûrs pour la peau et faciles à trouver  », explique Sylvia. Elle conseille aussi les maquillages écologiques, réutilisables pour d’autres occasions. «  Le but, c’est de limiter le jetable et de privilégier des solutions durables.  »

5. Réutiliser les décorations, année après année

Comme pour Noël, Divali ou Pâques, inutile de tout racheter chaque année. « L’ambiance reste la même avec les mêmes décorations », rappelle Sylvia Landez. Pour apporter un peu de nouveauté sans passer par la caisse, elle suggère d’échanger décorations et costumes avec la famille, les voisins ou les amis. Et pour l’extérieur, mieux vaut investir dans des pièces solides, capables de résister plusieurs années. « Ce principe peut s’appliquer à toutes les fêtes : consommer moins, mais mieux », insiste-t-elle.

6. Après Halloween : comment éviter le gaspillage alimentaire ?

Premier réflexe : privilégier les produits locaux. « Pour limiter la pollution liée au transport, évitez les citrouilles importées. Utilisez plutôt des ‘giraumons’ ou des papayes cultivés à Maurice pour vos décorations », conseille Sylvia. 

Autre astuce : ne pas creuser les fruits, afin de pouvoir les consommer ensuite. Après la fête, place à la cuisine : soupe, gratin, purée de ‘giraumon’, compote de papaye, graines grillées pour l’apéro… « Il y a plein de façons de les savourer », sourit-elle. Avec un clin d’œil : « Évitez juste d’en acheter trop… à moins d’être prêts à manger du ‘giraumon’ pendant deux semaines ! » 

Et si certaines décorations organiques ne sont plus consommables ? « Pensez au compost ! C’est toujours mieux que de les jeter à la poubelle. »

Les avantages d’un Halloween DIY

Pour Sylvia, opter pour un Halloween DIY c’est avant tout l’occasion de partager de vrais moments créatifs avec ses enfants. « Que ce soit pour Halloween ou une autre fête, proposer des ateliers créatifs et manuels stimule leur imagination et leur montre qu’on peut célébrer autrement, sans perdre la magie de l’événement », dit-elle. 

Ce n’est pas toujours simple, surtout pour les plus jeunes, de ne pas faire comme les autres, reconnaît-elle. « Mais justement : l’originalité marque les esprits, et c’est souvent ce qui rend une fête mémorable. »

L’éducation à l’écologie doit avant tout rester ludique et positive, souligne-t-elle. « Il ne s’agit pas d’interdire la fête, mais de proposer des alternatives enthousiasmantes. » Impliquer les enfants dans la création de leurs costumes, décorations ou friandises maison est une manière simple et joyeuse de les sensibiliser.

Résultat : on prolonge le plaisir d’Halloween, tout en transmettant des valeurs durables. Une approche gagnante, où l’apprentissage se glisse naturellement au cœur de la fête, sans jamais en ternir la magie.

Repenser nos traditions de manière durable

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Sylvia Landez

Halloween peut-elle devenir un moment fort d’éducation à l’écologie ? Sylvia Landez nuance d’emblée : « Je ne dirais pas qu’Halloween est un moment fort d’éducation à l’écologie, mais c’est assurément un bon prétexte pour sensibiliser à l’impact de la surconsommation et remettre en question certaines pratiques. »

Selon elle, cette réflexion dépasse largement le cadre du 31 octobre. Noël, Divali, le Nouvel an, la Fête des mères, la Saint-Valentin… Toutes ces célébrations sont marquées par une explosion des déchets plastiques et alimentaires. « Comme ces fêtes ont une forte dimension sociale et culturelle, elles représentent des leviers précieux pour encourager des choix plus conscients et sortir de la tendance de masse », souligne-t-elle.

Victoria Desvaux de Marigny partage ce constat, en l’élargissant au contexte global : pollution plastique, sur-extraction des ressources, crise climatique, effondrement de la biodiversité, limites planétaires dépassées… Autant d’alertes qui poussent à repenser nos habitudes. « Nos choix de consommation influencent directement les modes de production », rappelle-t-elle.

Pour autant, hors de question d’éteindre la magie des fêtes. « On peut tout à fait continuer à célébrer ce qui nous tient à cœur, mais de manière plus consciente. Il suffit parfois de quelques ajustements, quelques ‘tweaks’, pour faire la différence sans perdre l’esprit de la fête », assure-t-elle.

Et de conclure : « On peut célébrer toutes les fêtes de façon plus responsable, sans que la planète en paie le prix. » Une invitation à repenser nos traditions, pour des moments tout aussi joyeux… et nettement plus durables. 

Faire autrement grâce à Zero Waste Mauritius

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Victoria Desvaux de Marigny

La mission de Zero Waste Mauritius (ZWM) est claire : sensibiliser aux impacts environnementaux de nos gestes du quotidien et montrer qu’il existe toujours une façon de « faire autrement », sans sacrifier la planète. « Sur nos réseaux sociaux, nous partageons régulièrement des informations sur les effets de la surconsommation et des alternatives durables. Car ce qui est peut-être le plus effrayant à Halloween, c’est le nombre de déchets qu’elle génère », explique Victoria Desvaux de Marigny.

Face à l’essor de la fête à Maurice, l’équipe de ZWM a décidé de se mobiliser spécifiquement cette année. « Nous avons lancé une campagne de sensibilisation sur nos réseaux et au sein de notre communauté Facebook, toujours très active pour proposer des idées zéro déchet », ajoute Sylvia Landez.

Au programme : posts thématiques, astuces DIY, stories inspirantes… et bientôt, encore plus de contenus lorsque le site web de ZWM sera officiellement en ligne. « Notre objectif est d’accompagner les Mauriciens vers des fêtes plus conscientes et tout aussi fun. »

 

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