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Le combat de la famille Etwaree : «Nous sommes tellement pauvres que je dois vivre sans nos enfants»

La famille Etwaree éprouve toutes les peines du monde à joindre les deux bouts.

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C’est avec le regard rempli de tristesse que Kamla, 41 ans, nous ouvre les portes de sa modeste maison, à Mare-d’Albert, pour nous montrer les conditions inhumaines dans lesquelles ses proches et elle sont contraints de vivre.

Le lieu où vit Kamla respire la pauvreté. La devanture de sa modeste maison à Mare-d’Albert est dépourvue de crépissage et de peinture. Il faut enjamber une planche pour accéder à la modeste demeure. À l’intérieur, c’est un véritable fourre-tout. On y voit une petite cuisine avec des ustensiles empilés sur un four à gaz en piteux état. Une odeur nauséabonde s’en dégage. Les rats semblent y avoir élu domicile.

Privée d’eau, Kamla, âgée de 41 ans, doit solliciter la générosité de ses voisins pour obtenir de temps en temps un seau de ce précieux liquide. « J’utilise le seau d’eau pendant trois à quatre jours », explique Kamla, qui semble perdue face à ses problèmes quotidiens. L’eau restante au fond du seau paraît croupie. « Je l’utilise pour faire la vaisselle et préparer le repas », poursuit-elle. Un couloir se trouve tout juste à côté de sa cuisine. On y voit un vase de toilettes sans raccordement ni système d’évacuation.

« Je n’ai ni toilettes ni salle de bains. Pour nous soulager, nous nous servons d’un seau et de journaux. Puis je me débarrasse des journaux dans le champ de canne situé en face de ma maison », ajoute-t-elle, les yeux rivés au sol. Elle ajoute qu’elle n’est pas en bons termes avec les frères de son époux qui vivent au rez-de-chaussée. « Ils ont refusé de m’accorder une parcelle du terrain pour que je puisse construire une fosse septique », déclare-t-elle.

Pension d’invalidité supprimée

L’état de la chambre est plus déplorable et insoutenable. On y retrouve des vêtements éparpillés çà et là, ainsi qu’une armoire et un lit branlants. Ils témoignent de la misère extrême dans laquelle vit la famille Etwaree. Elle est confrontée non seulement à la pauvreté mais également à la maladie.

Mookesh, l’époux de Kamla, est alité depuis plus d’un an. Dans une pièce, on y trouve une éponge, mince et sale, mordue par les rongeurs, posée à même le sol. C’est là où dort Mookesh. « Mon époux exerçait comme maçon. Il a été victime d’un accident sur son lieu de travail il y a deux ans. Depuis, il est paralysé et ne peut pas bouger », explique Kamla. Cette dernière et ses deux enfants ne pouvaient compter que sur la pension d’invalidité de Mookesh pour survivre.

Comme un malheur n’arrive jamais seul, cette pension a été supprimée en février. Kamla arrive difficilement à couvrir les besoins de la famille. « Je ne cache pas que parfois, nous n’avons rien à nous mettre sous la dent. Je me vois alors obligée de mendier pour nourrir mes deux filles. J’erre dans les rues afin de trouver quelque chose à manger.

Certaines fois on ne mange que du riz. D’autres fois on se contente de pain rassis », avoue la quadragénaire, les larmes aux yeux. Elle ajoute qu’elle ne peut pas chercher un emploi pour assurer la survie de sa famille, car elle doit s’occuper de son époux grabataire.

Pas de couches

De plus, en août dernier, un incendie a éclaté dans leur maison. Forte heureusement, le feu a été circonscrit à temps et la pièce où se trouvait l’époux de Kamla a été épargnée. « J’ai tout perdu dans cet incendie. Avec une partie de la pension que percevait mon époux, j’ai pu rénover les deux pièces qui ont été détruites par les flammes. J’ai également acheté des matériaux pour tenter de remettre la maison un tant soit peu en état. Avec l’annulation de la pension, le projet est en suspens », dit-elle.

« Je n’ai même pas de quoi acheter des couches pour mon époux. Il doit utiliser du  chiffon. Parfois il est contraint de faire ses besoins dans ses vêtements », avance Kamla. Vu l’insalubrité de la maison, elle confie avoir du mal à fermer l’œil de la nuit.

Sa plus grande crainte est de devoir faire subir le même sort à ses deux filles. « J’ai dû me séparer de mes deux filles. C’est ma mère qui s’occupe d’elles . Je ne voulais pas qu’elles vivent dans la précarité totale ou qu’elles souffrent de malnutrition. Cette maison est invivable », confie Kamla, tout en essuyant ses larmes avec sa blouse. 

Sa situation financière ne lui permet pas de penser à l’avenir. Elle dit vivre au jour le jour. Elle lance un appel à l’aide pour qu’on lui fournisse des denrées alimentaires et des couches pour son époux. « J’invite les autorités concernées à me venir en aide. J’aimerais aussi réparer ma maison pour que mes enfants puissent s’épanouir dans une atmosphère saine. Je veux leur donner une vie meilleure », conclut-elle.

 

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