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À l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam : une dizaine d’étrangers refoulés chaque jour

Trois Sri Lankais Trois Sri Lankais interpellés durant la semaine écoulée, encadrés par des officiers du Passport and Immigration Office.

L’arrestation de sept « touristes » srilankais venus chercher du travail à Maurice lève le voile sur les fausses promesses d’emploi faites par des agents recruteurs. Le Passport and Immigration Office est sur la trace de quelque 400 étrangers qui travaillent illégalement à Maurice. Une dizaine d’étrangers sont rapatriés à leur descente d’avion par jour.

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Il ne se passe pas un jour sans qu’un étranger ne soit refoulé à l’aéroport de Plaisance. Hommes et femmes, venus des quatre coins du globe, tentent d’entrer sur le territoire avec un visa touriste avec l’espoir de trouver du travail à Maurice. Selon des officiers basés au comptoir de l’Immigration à l’aéroport, une dizaine d’étrangers sont rapatriés chaque jour dès leur descente d’avion. Ils ne détiennent pas les documents réclamés par le Passport and Immigration Office (PIO), notamment un billet retour, une assurance voyage et un montant de USD 100 pour chaque jour au pays.

Des femmes, dans la vingtaine, originaires des pays de l’Europe de l’Est, sont, quant à elles, sont interrogées sur leurs « vacances » à Maurice. Entre deux et cinq de ces ressortissantes étrangères sont renvoyées vers leur terre natale quotidiennement.

Visa touriste

Selon des recoupements, parmis les étrangers qui tentent de passer entre les mailles de l’immigration ont relève trois principaux modes opératoires. « Les Népalais, qui sont bien souvent des cuisiniers, ont pas d’agent. Ils sont en contact avec des propriétaires de restaurants. Une fois sur le sol mauricien, ils contactent ces derniers et c’est ainsi qu’ils obtiennent de l’emploi. Les Indiens emploient la même ruse », expliquent des agents du PIO.

Selon nos interlocuteurs, des clandestins népalais et indiens travaillent dans des restaurants, et autres fast-foods à Port-Louis, Grand-Baie et dans le centre du pays.

Une fois sous les verrous, les sans-papiers sont interrogés. Nous tentons de remonter la filière en vue de connaître le lieu de résidence d’autres clandestins, l’identité des Mauriciens qui les hébergent...»

Pseudo-étudiants

Une minorité de ressortissants africains arrivent au pays avec un visa touriste d’une durée de 14 jours. Pendant ces deux semaines, ils trouvent du travail dans des boulangeries, sur des chantiers de construction, dans des pizzerias et des supermarchés et jouent à cache-cache avec les autorités.

Mais la majorité des Africains (originaires du Nigeria, du Ghana, du Togo, du Congo et du Cameroun) utilisent le visa étudiant pour entrer sur le territoire mauricien. « Les clandestins africains travaillent principalement comme serveurs dans des fast-food le soir. Ils séjournent chez leurs compatriotes et travaillent dans le centre du pays et sur le littoral, notamment à Flic-en-Flac et à Grand-Baie. Pour échapper à la vigilance de la police au comptoir de l’Immigration, ils se mélangent aux autres Africains qui viennent à Maurice pour étudier. Ce qui fait que, par moment, on n’arrive pas à différencier le clandestin de l’étudiant qui est en règle avec les autorités », confie un haut gradé des services de l’Immigration.

Clandestins diplômés

Il existe un troisième mode opératoire peu connu. Selon notre enquête, des étudiants (Nigérians, Bangladais et Indiens) viennent poursuivre des études supérieures à Maurice et une fois leurs cours terminés, ils prennent de l’emploi sur le sol mauricien.

L’Immigration Act est claire à ce sujet : un ressortissant étranger devient clandestin aussitôt que son visa étudiant expire. Des recoupements sur le terrain démontrent que ceux qui usent de ce stratagème sont majoritairement diplômés en informatique. Pour échapper au contrôle des services de l’Immigration, ces clandestins diplômés ne travaillent que durant la journée. C’est dans le milieu de la restauration rapide qu’ils gagnent leur vie.

Nomades

L’assistant surintendant de police (ASP) Narendrakumar Boodhram, responsable du PIO, déclare qu’il y a quelque 400 clandestins dans la nature à Maurice. Ces derniers, qui sont d’origines africaine (une soixantaine), indienne (aux alentours de 300) et occidentale (une vingtaine), jouent au chat et à la souris avec la Tracking Team du PIO. Si certains séjournent clandestinement dans le pays depuis quelques mois, d’autres se cachent depuis des années. Pour échapper aux autorités, ils s’installent chez des Mauriciens et changent régulièrement de lieu de résidence.

Depuis le début de l’année, la Tracking Team a retracé une soixantaine de clandestins lors des opérations crackdown. « Le nombre de personnes qui séjournent illégalement dans le pays interpelle. Notre travail ne se cantonne pas à l’arrestation des clandestins. Une fois sous les verrous, les sans-papiers sont interrogés. Nous tentons de remonter la filière en vue de connaître le lieu de résidence d’autres clandestins, l’identité des Mauriciens qui les hébergent, mais surtout d’avoir des informations sur les agents-recruteurs qui ont mené ces étrangers en bateau en leur promettant du travail à Maurice. La majorité finit par cracher le morceau et avoue s’être fait duper par des pseudo-agents-recruteurs », explique le patron des services de l’Immigration.

‘Request to leave’

Concernant les ressortissants étrangers qui ne veulent pas quitter le pays après leurs études, l’ASP Boodhram indique qu’une request to leave leur est servie. Dans la pratique, souligne-t-il, l’étudiant reçoit ce document quelques jours avant l’expiration de son visa. Il a alors un délai d’un mois pour prendre l’avion. Au cas contraire, la Tracking Team du PIO entre en jeu et les procédures de rapatriement sont enclenchées.

Ce que dit l’Immigration Act

L’Immigration Act est claire concernant la durée de séjour d’un étranger sur le sol mauricien. Il peut y passer 180 jours du moment que ses documents sont en règle et qu’il a l’argent (USD 100/jour) nécessaire, comme réclamé par les services de l’Immigration. Cela sous certaines conditions.

Les Européens et les Canadiens peuvent séjourner à Maurice pendant 90 jours consécutifs. Pour une extension du visa, une demande de prolongation doit être faite auprès du Passport and Immigration Office. Ils peuvent ainsi obtenir le droit de passer 90 jours supplémentaires sur le territoire mauricien.

Pour les ressortissants de high risk countries (comme la Syrie, l’Afghanistan ou le Pakistan) les choses sont différentes. S’ils bénéficient d’un visa touriste de 180 jours, l’extension du visa se fait graduellement, soit pour une dizaine de jours « pour des raisons de sécurité ».

 

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