La DCIU accusée de vol de Rs 1,6 million - Le sergent Arnasala : «A okenn moman nou pa’nn trouv kas laba» 

Le sergent Paramasiven Arnasala soutient que son ancienne équipe fait l’objet d’un règlement de comptes visant l’ex-commissaire de police, Anil Kumar Dip. Il estime que sa proximité avec l’ancien chef des Casernes centrales est utilisée pour ternir sa réputation.

Le sergent de police Paramasiven Arnasala, 43 ans, fait actuellement l’objet d’un ordre d’émission d’arrestation immédiate (Arrest Upon Arrival). Il se trouve en Inde, aux côtés d’un proche malade. Accusé d’avoir fait main basse sur Rs 1,6 million lors d’une opération policière à Fond-du-Sac avec ses anciens collègues de la défunte Divisional Crime Intelligence Unit (DCIU) de la Northern Division, il rejette en bloc ces allégations. « A okenn moman nou pa’nn trouv kas laba », assure-t-il, depuis la Grande péninsule, dans une interview accordée à Le Dimanche/L’Hebdo.

Les faits remontent au 15 juillet 2024. Ce jour-là, une descente policière a lieu chez l’éleveur d’animaux Iqbal Ramchurn. Officiellement, l’équipe de police repart bredouille. Pourtant, dix jours plus tard, Iqbal Ramchurn affirme que Rs 1,6 million lui ont été subtilisées par les limiers. Selon ses dires, chaque membre de l’équipe composée de cinq policiers, aurait reçu Rs 200 000, soit une somme totale de Rs 1 million. Mais par la suite, Iqbal Ramchurn raconte avoir remarqué qu’une somme de Rs 1,6 million, au lieu de Rs 1 million, manquait. 

Des accusations que le policier qualifie de pures inventions destinées à salir sa réputation. « Kifer apre dis zour ki dimounn-la al denons enn zafer koumsa ? » demande-t-il.

Un complot contre l’ancien CP ? 

Le sergent Arnasala estime que son équipe est la cible d’une machination visant à discréditer l’ancien commissaire de police (CP) Anil Kumar Dip. « Tou dimounn kone mo ti enn polisie efikas ek pros savek ansien komiser », lance-t-il. Selon lui, cette affaire s’inscrit dans une série de règlements de comptes visant l’ancien régime. « Zot pe rod regle kont ansien rezim, donk zot pe sible sa lekip-la. » Il s’interroge sur les raisons de ces deux transferts depuis les élections de novembre 2024.

Le sergent Arnasala assure qu’il rentrera à Maurice sous peu et se mettra à la disposition des autorités. « Très bientôt, je serai de retour et je serai à la disposition de la FCC », promet-il. Il dément toute tentative de fuite, précisant que son départ vers l’Inde était prévu depuis le 20 janvier dernier pour accompagner un proche malade.

Il reconnaît cependant avoir avancé son voyage, initialement prévu pour le 7 février, après avoir appris que ses anciens collègues étaient convoqués par la FCC. « Mo ti fini inform Kazern santral depi le 15 zanvie ek fer enn demann Vacation Leave », affirme-t-il. À Le Dimanche/ L’Hebdo, le sergent Arnasala affirme qu’au samedi 8 février, il n’avait pas réceptionné quelconque convocation de la FCC, avant son départ de Maurice. 

Revenant sur l’opération de Fond-du-Sac, le sergent Arnasala insiste sur le fait qu’elle avait été minutieusement préparée sur la base de renseignements concernant des transactions douteuses. Il explique que le mandat de perquisition a été signé après l’arrivée de l’équipe sur place, car des agents en surveillance avaient confirmé des soupçons d’activités illicites. « Nou pa kapav rantre san enn warrant kot enn lespas prive », souligne-t-il. Il soutient avoir personnellement présenté le mandat à Iqbal Ramchurn avant la fouille des lieux.

Incohérences 

Concernant l’argent qui aurait été dérobé, le sergent Arnasala souligne plusieurs incohérences dans la version du plaignant. Selon lui, si une partie de la somme avait été emportée, le plaignant aurait dû produire la partie restante à la police pour des examens d’empreintes digitales. « Si polisie finn pran enn parti ek finn manipil kas, pou bizin ena lanprint », argue-t-il. 

Il critique également les variations dans les montants avancés par Iqbal Ramchurn. « Enn kout dir Rs 2 milyon, apre sa vinn Rs 3 milyon », fait-il remarquer. Il rappelle aussi que le plaignant avait d’abord nié que son poulailler avait été perquisitionné, avant d’affirmer par la suite qu’un DVR avait été emporté à cet endroit par la DCIU. 

Alors que l’enquête de la FCC se poursuit, le sergent Arnasala maintient sa version des faits et affirme qu’il viendra s’expliquer en personne. L’affaire reste à suivre.