Certains, à sa place, auraient peut-être perdu la volonté de vivre. Ils auraient peut-être décidé de quémander pour survivre. Mais pas Krishna Gokhool. Après avoir perdu ses poignets dans une électrocution, il refuse de laisser ce handicap limiter son quotidien.
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Dans l’atelier de l’ONG Good Shop à Floréal, Krishna Gokhool, 31 ans, perce, visse des pièces en bois qu’il amasse pour faire des cubes qu’il va peindre par la suite au pistolet. Il se démène avec sa perceuse… qu’il tient entre le coude. Le jeune homme n’a pas de mains. Il a perdu ses poignets après avoir été électrocuté à l’âge de 24 ans. « Je me débrouille, je me sens bien. Je suis bien entouré, on me cajole. » Pas parce qu’il est « handicapé », fait-il comprendre. « Mais parce que je me donne à fond pour l’atelier », précise ce père de deux enfants, Aarav, 5 ans, et Deisha, 3 ans.
Dans l’atelier, il y a d’autres ouvriers, dont Marcelino, soudeur en fer forgé. « Ce jeune homme est un exemple. C’est quelqu’un qui veut surmonter les épreuves, il n’a plus de poignets, mais il travaille avec ses coudes et c’est extraordinaire ce qu’il fait. Alors que d’autres, qui ont tout, ne font rien », lance-t-il. Krishna Gokhool a mis fin à sa scolarité alors qu’il était en Form III (Grade 9). Il a suivi par la suite des cours en mécanique. « J’ai été mécanicien, puis soudeur, puis menuisier », dit-il.
Sa vie a basculé il y a sept ans. Il s’affairait à installer un toit en tôle lorsqu’il a été électrocuté par une ligne de 240 volts du Central Electricity Board (CEB). « Je tenais une barre de fer que je devais placer, mais en la soulevant, elle a touché une ligne du CEB et puis je ne sais plus ce qu’il s’est passé, j’ai été projeté », raconte Krishna Gokhool en larmes. Il est resté deux mois à l’unité des grands brûlés, un mois en salle et trois mois au lit à la maison, sans qu’il puisse s’occuper de lui.
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