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Kawaguchi Shuichiro, ambassadeur du Japon à Maurice : «Ceux impactés par l’échouement du MV Wakashio seront dédommagés»

14 mois après l’échouement du navire japonais MV Wakashio au large de Pointe-d’Esny, Le Défi Media Group fait le point avec l’ambassadeur du Japon à Maurice, Kawaguchi Shuichiro.

En juillet 2020, le MV Wakashio s’est échoué au large de la côte Sud-Est de l’île Maurice causant de nombreux drames. Beaucoup de personnes ont été affectées économiquement par cette catastrophe sans précédent à Maurice. Le Japon a promis une aide pour soutenir les pêcheurs mauriciens. Où en sommes-nous sur ce dossier ?
C’est une question importante que nous ne pouvons pas éviter. L’échouement a été un choc terrible pour tous, et notamment pour le Japon. Les Japonais sont désolés de cette catastrophe. Depuis, le gouvernement et le secteur privé de nos deux pays ont fait de leur mieux pour apporter leur aide à Maurice. 

300 millions de dollars (Rs 12 milliards 750 millions) ont été déboursés pour soutenir le pays sur plusieurs dossiers.  Mais l’assistance n’est pas que financière, nous offrons aussi une aide humaine et technique. 

Qui sont ceux qui ont reçu ce soutien ? Ils sont nombreux à souhaiter davantage de transparence sur l’aide que vous offrez ? 
Je crois que les 300 millions de dollars ont déjà été versés au gouvernement mauricien. C’est à lui de décider comment l’utiliser selon ses priorités.

Vous avez rencontré des pêcheurs du Sud-Est, suivant cette catastrophe. N’est-ce qu’une campagne de relations publiques ou est-ce que le gouvernement japonais s’engage vraiment à aider les gens qui ont été impactés ?
J’ai été sur leur lieu de travail et je connais l’état d’esprit de ces pêcheurs. J’aime connaître le sentiment des gens pour savoir comment notre aide pourrait être bénéfique à la population locale. 

Quelles sont les leçons à tirer après les problèmes survenus avec l’échouement du MV Wakashio ?
C’est pour cela que nous comptons fournir un système de radar dernier cri à Maurice. Nous avons conclu un accord, en ce sens, il y a deux mois avec le gouvernement mauricien. 

Une importante délégation du Japon viendra à Maurice l’année prochaine pour rencontrer le secteur public et le secteur privé.»

Environ 3 000 particuliers et entreprises se sont enregistrés auprès du ministère de l’Économie océanique et de la Pêche et ont fait une réclamation à l’assureur japonais. La plupart d’entre eux n’ont pas travaillé pendant environ huit mois. Est-ce que le Japon suit la situation ? 
Oui, bien sûr. Nous suivons ce dossier avec attention. Je dois aussi dire que l’assureur japonais est reconnu mondialement et travaille honnêtement avec de bons experts pour calculer les préjudices causés cette catastrophe. Le travail continue et toutes les personnes impactées par l’échouement du MV Wakashio seront dédommagées.

Cela fait quatre ans depuis que le Japon a établit une ambassade à Maurice. Pourquoi ce soudain intérêt pour cette région du monde ?
Maurice est l’un des pays les plus démocratiques en Afrique. De plus, c’est un endroit géographiquement et politiquement important. C’est pourquoi nous avons établi une ambassade ici.

De nombreux observateurs économiques estiment que Maurice peut être un canal pour les investissements entre l’Asie et l’Afrique. Pensez-vous que les investisseurs japonais puissent utiliser Maurice pour investir en Afrique ?
Oui absolument. Le point important ici, c’est le niveau d’éducation et les compétences de la population. Le secteur privé japonais est intéressé à y investir dans le futur. Une importante délégation du Japon viendra à Maurice l’année prochaine pour rencontrer le secteur public et le secteur privé.

Le Japon et Maurice ont conclu un accord pour établir un marché à l’encan de produits de la mer. Comment le Japon peut-il aider Maurice à développer l’économie marine ?
Comme Maurice, le Japon est entouré par la mer. Notre industrie de la pêche est très performante. Nous souhaitons avoir une coopération dans ce secteur dans le futur. 

Certains sont d’avis que le Japon aimerait pêcher la baleine dans les eaux mauriciennes. À quel point cela est-il vrai ?
C’est totalement faux. Nous avons cessé la pêche à la baleine dans l’hémisphère Sud. Nous ne pêchons la baleine que dans les eaux territoriales japonaises. 

Les 300 millions de dollars ont déjà été versés au gouvernement mauricien. C’est à lui de décider comment l’utiliser selon ses priorités.»

Vous avez annoncé en février 2021 que le Japon fournira son expertise à Maurice dans plusieurs domaines dans le cadre de l’accord Free and Open Indo-Pacific (FOIP). Quels en sont les résultats jusqu’à l’heure ?
Je dois d’abord expliquer le concept FOIP qui  est une politique basique qui couvre beaucoup de domaines. L’un de ces domaines est la sécurité maritime. Nous continuerons à donner ce type de soutien à l’avenir. 

Le Japon a joué un rôle crucial dans le comité implémenté par le conseil des Nations unis pour combattre la piraterie dans la région. Pensez-vous que cette assistance puisse être étendue à, par exemple, la lutte contre le trafic de drogue  ? 
Oui, c’est l’un des piliers les plus importants de l’accord FOIP, de coopérer avec les pays bénéficiaires comme Maurice. 

Maurice a de nombreux accords de libre-échange (FTA) avec des nations comme la Chine, l’Inde et des pays africains. Est-il envisageable à ce stade d’avoir un accord de libre-échange entre Maurice et le Japon ?
Oui. En général, nous sommes en faveur de tels accords de libre-échange. C’est important de promouvoir de telles coopérations. Mais je fais de mon mieux pour conclure des investissements tangibles. C’est la priorité des priorités. 

Le Japon a un nouveau Premier ministre et un nouveau ministre des Finances. L’empire du Soleil levant étant une puissance économique majeure, ces développements auront un impact sur des pays comme Maurice. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
C’est une importante et bonne question. Notre nouveau Premier ministre a pris ses fonctions hier. C’est un bon politicien. J’espère qu’il fera un bon Premier ministre, notamment pour l’économie japonaise.

 

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