Médecin de profession, Kamleshsingh Shadhu s’apprête à défiler à la Global Student Fashion Week du Vietnam, prévue pour 2026. Plus tôt cette année, il a brillé à l’India International Fashion Week 2025. À 34 ans, il jongle entre sa carrière médicale et sa passion pour le mannequinat.
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Initialement prévu pour décembre 2025, l’événement au Vietnam a été reporté à l’année suivante. Kamleshsingh Shadhu, 34 ans, s’y prépare déjà, aussi bien physiquement que mentalement. « Mon objectif principal est de faire honneur à Maurice », confie cet habitant de Floréal. Médecin de profession, il est aussi connu sous le nom de Vasu.
Ce ne sera pas sa première apparition sur la scène internationale. Les 15 et 16 août derniers, il a participé à l’India International Fashion Week.
Son aventure dans le mannequinat a débuté en 2022, lorsqu’il s’est présenté à un concours de beauté. Il y a été désigné premier dauphin dans la catégorie Most Popular Face, tout en remportant le titre de Best Leadership et la troisième place du classement général. La même année, il a participé à un second concours, où il a terminé sixième dauphin.
Un smoking qui attire tous les regards
En août 2024, il a été couronné Mister Friendship Mauritius. Ce titre a marqué un tournant dans son parcours. Ce sacre lui a ouvert les portes de la finale internationale de Mister Friendship à Taïwan. Il a captivé le public, vêtu d’un smoking original : une veste et un pantalon conçus en maille. L’habit, de couleur noire, était orné de motifs floraux. Cette tenue audacieuse lui a valu la reconnaissance d’organisateurs de défilés, de créateurs de mode et de magazines spécialisés. « C’est ainsi que j’ai été repéré par les organisateurs de la Global Student Fashion Week. Ils m’ont invité à participer à leur événement », raconte-t-il.
Le Mauricien s’est distingué en remportant le titre de Mister Friendship Africa, une place dans le Top 12 mondial, ainsi que celle de premier dauphin dans la catégorie Public Choice Award. « Devenir ambassadeur de l’Afrique m’a ouvert les portes de l’international, mais je n’oublie jamais de porter des créations mauriciennes pour mettre en valeur la créativité de mon île », souligne-t-il.
Pourtant, Kamleshsingh Shadhu ne se destinait pas à une carrière de mannequin. « J’ai grandi en regardant ma grand-mère et ma mère coudre. Leurs créations, à la fois élégantes et raffinées, m’ont initié à l’esthétique et au goût du beau », confie ce jeune homme originaire de Grand-Port. Parallèlement, il nourrissait le rêve de devenir médecin, passionné par les sciences, notamment la biologie et la chimie.
De la couture à la chirurgie
Après avoir terminé sa scolarité au Sookdeo Bissoondoyal State College de Rose-Belle, il s’est envolé pour la Chine en 2010 afin d’y poursuivre des études de médecine. Il a obtenu son MBBS (Bachelor of Medicine and Bachelor of Surgery) à la Nanjing Medical University, avant de poursuivre sa formation au First Affiliated Hospital de la même université. « C’est la couture, d’ailleurs, qui m’a inspiré à choisir une spécialisation en chirurgie générale », explique-t-il avec un sourire. Il est rentré au pays fin 2019.
Son parcours n’a pas été de tout repos. « J’ai souvent été rabaissé et moqué. On me disait que je ne pourrais jamais devenir médecin, car je ne venais pas d’une famille de médecins, ni mannequin, parce que je ne connaissais personne dans ce milieu. J’ai décidé de dépasser ces limites », confie-t-il.
Il puise son inspiration dans le parcours de Reita Faria Powell, première femme médecin à remporter le titre de Miss World en 1966. « Son histoire m’a convaincu que moi aussi, en tant qu’étudiant en médecine, je pouvais y arriver », ajoute-t-il.
Kamleshsingh Shadhu estime que le monde du mannequinat à Maurice gagnerait à mieux soutenir les créateurs locaux. « Si nous voulons faire progresser l’industrie, il faut donner davantage de visibilité aux artistes mauriciens », affirme-t-il. Lors des défilés qu’il organise sur l’île, il collabore régulièrement avec des créateurs pour promouvoir leur travail.
Médecine et mannequinat : deux univers complémentaires
Aujourd’hui, il met à profit ses connaissances médicales et sa notoriété de mannequin pour venir en aide aux plus démunis. Pour lui, médecine et mannequinat se complètent. « Ces deux mondes m’ont appris à rester positif face aux critiques, à gérer le stress et à garder les pieds sur terre. Sans l’un de ces univers, je ne serais pas moi-même », affirme-t-il.
Il souhaite également briser les préjugés autour du mannequinat. « Beaucoup pensent que c’est un milieu facile, peuplé de visages parfaits. Mais ils ignorent les efforts et les sacrifices que cela demande. La préparation physique et mentale est essentielle », insiste-t-il.
A-t-il déjà eu à choisir entre ses deux carrières ? « Oui, cela m’est arrivé. Lorsque je devais représenter Maurice à l’international, certaines tensions sont apparues dans mon travail. Mais grâce à une discipline rigoureuse, j’ai réussi à surmonter ces difficultés », raconte-t-il.
En dehors de sa profession et du mannequinat, Kamleshsingh Shadhu aime les randonnées en pleine nature, pratique le yoga, l’équitation et la danse. Il confie également avoir hérité de sa mère sa passion pour la philatélie.
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