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Journée mondiale de l’eau De l’eau pour tous !

L’eau est vitale pour l’humanité. Le droit à l’eau doit être reconnu comme un droit universel, estime l’Organisation des Nations unies. Malheureusement, dans le monde certaines personnes ne disposent pas de ce droit fondamental. À Maurice, malgré les nombreux progrès, certains foyers souffrent encore de manque d’eau. Tour d’horizon… 

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«Leaving no one behind. » Thème choisi cette année pour la Journée mondiale de l’eau, observée chaque année le 22 mars. Alors que les autorités se préparent à des diverses activités dans l’île, plusieurs familles sont très préoccupées par le problème de fourniture d’eau à leur domicile. Leurs robinets étant à sec, elles  réclament l’intervention des autorités. 

« Chez moi à Union-Park, il y a un manque de pression d’eau depuis l’année dernière », se plaint Kaviraj, 25 ans. Ce qui ne lui permet pas de remplir ses deux réservoirs d’eau. « Je n’exige pas que l’eau coule 24 heures sur 24. Mais, qu’elle coule avec une pression normale pendant une heure ou deux, permettant ainsi à nos ‘tanks’ de se remplir. Hélas, la pression est souvent faible.» Toutefois, il souligne que depuis quelques jours, la pression est redevenue normale. Ce qui lui a permis de remplir ses réservoirs.          « Est-ce que cela va durer ? » se demande-t-il.

Le manque de pression affecte la région à partir du rond-point de Nouvelle-France, près de la station d’essence IndianOil jusqu’à Union-Park, fait ressortir Kaviraj. Ce dernier rappelle qu’à Union-Park coule une rivière qui déborde lors de grosses averses.      «Plusieurs familles sont affectées quand cette rivière est débordée. Nous avons soumis une requête aux autorités concernées pour que le lit de la rivière soit rendu plus profond ou qu’il soit élargi. La requête a été soumise depuis l’an dernier mais il n’y a eu aucun développement depuis. » Kaviraj tient à préciser que cette eau alimente une station de la Central Water Authority (CWA)  située à Cluny. « Un aménagement de la rivière ne serait-il pas bénéfique ? » Il invite les autorités à réfléchir sur cette question. 

Ali, la cinquantaine, se plaint lui aussi d’une pénurie d’eau à la rue La Croix et à la rue Commerson, Curepipe. « L’eau ne coule plus depuis plusieurs jours. Quand je me suis plaint auprès de la CWA, on me dit de boire l’eau vendue en bouteille. » Malgré les quelques camions-citernes envoyés par la CWA, c’était loin d’être suffisant pour autant d’habitants, souligne-t-il. Idem à Solférino No 3, Vacoas. Des habitants disent être privés d’eau depuis plusieurs jours.

On comprend qu’à Curepipe et les régions avoisinantes, c’est principalement le remplacement des tuyaux de la CWA qui prive les habitants d’eau potable. Si bien que la semaine dernière, les robinets étaient à sec pendant plusieurs jours chez certains résidents. Chez d’autres, la pression d’eau était insuffisante. Les régions les plus affectées de Curepipe et des alentours sont Forest-Side, Cité Atlee, rue La Croix et rue Bestel.

Intervenant sur le problème d’eau, la chargée de communication de la CWA, Dorina Prayag, a expliqué que « quatre camions-citernes assurent la fourniture d’eau. Cette situation existe parce qu’il ne pleut pas et le niveau d’eau dans le réservoir de Mare-aux-Vacoas est alarmant. » Elle rassure que le remplacement des tuyaux vise à réduire considérablement les pertes sur le réseau de distribution, pertes qui seraient de 50 % actuellement. 

Dorina Prayag conclut que « les travaux pour la pose des tuyaux sont achevés. On attaque maintenant à la phase de mise en service. Apparemment, les ingénieurs devraient terminer leur travail demain, mercredi 20 mars. Après quoi, la fourniture d’eau devrait revenir à la normale. »


Pourquoi une Journée mondiale de l’eau ? 

Chaque année, la Journée mondiale de l’eau célébrée le 22 mars invite les États à la célébrer au niveau national, avec des actions concrètes et des campagnes de sensibilisation autour de l’eau.  La première journée a été célébrée le 22 mars 1993. C’est le 22 décembre 1992 que l’Organisation des Nations unies (Onu) a adopté une résolution pour décréter le 22 mars la Journée mondiale de l’eau. 

L’Onu demande  que  la Journée mondiale de l’eau doit être célébrée « afin que personne ne soit ‘laissée de côté’, nous devons concentrer nos efforts pour intégrer les personnes qui ont été marginalisées ou négligées. » Les services d’approvisionnement en eau doivent répondre, selon l’Onu, à leurs besoins et il faut tenir compte de leur existence dans les processus décisionnels. Le droit à l’eau doit être reconnu comme un droit universel dans les cadres juridiques et réglementaires et il est capital d’allouer de manière juste et efficace des ressources financières suffisantes à ceux qui en ont le plus besoin. » 


Message de Yousouf Ismaël, directeur général de la CWA : «Que toute la population reçoive l’eau de manière équitable» 

Yousouf Ismael

Dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau, le directeur général de la CWA, Yousouf Ismaël, a tenu à adresser un message à toute la population. Il lance un appel à la responsabilité individuelle. Voir ci-dessous: « Chaque année, le 22 mars, l’Organisation des Nations unies célèbre cette journée et invite tous les pays à réfléchir autour d’un thème. Cette année, le thème nous interpelle encore plus car tous les États sont invités à s’assurer à ce que toute la population reçoive l’eau de manière équitable. De notre côté, nous faisons en sorte de distribuer l’eau à tout le monde et de façon juste, que ce soit aux individus mais également aux industries, entre autres. Nous ne faisons aucune discrimination. » Le directeur ajoute que la CWA  offre une eau de qualité. Il souligne que dans le monde, il y 2,1 milliards de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable. Cela cause beaucoup de problèmes, notamment l’augmentation des maladies chez les enfants et divers problèmes de santé chez les femmes. Certaines personnes perdent même la vie en raison des problèmes d’eau.  Heureusement, soutient-il que Maurice ne connait pas de telles difficultés. « Mais, ce n’est pas pour cette raison que nous devons considérer que c’est un acquis », dit-il 

Le directeur général de la CWA fait un appel à la responsabilité individuelle : « Au niveau de la CWA, nous faisons beaucoup d’efforts pour que chaque maison soit fournie d’eau. Nous avons augmenté notre production de 40 %, comparé à 2015. Nous continuons à offrir de meilleurs services, que ce soit au niveau des réservoirs, des réparations des tuyaux etc. Cependant, tout cela coûte énormément d’argent. De son côté, le gouvernement a également investi beaucoup de ressources afin de garantir une fourniture d’eau propre à la consommation de tous les habitants.

Nous devons tous réaliser que chaque être humain a besoin de l’eau pour vivre et devons aussi réaliser la valeur de l’eau. » 

Yousouf Ismaël estime que seul le gouvernement ne peut pas faire des efforts : « Chaque personne doit être responsable. Le gaspillage d’eau concerne tout le monde. Pour ne pas faire de gaspillage, il n’y a pas à soulever des montagnes, de petits gestes au quotidien suffisent. Comme par exemple : savoir quand arroser les plantes ; ne pas laisser couler l’eau du robinet pendant longtemps dans la salle de bains ; savoir bien utiliser l’eau pour le lavage des vêtements. Il ne faut pas oublier que nous faisons aussi face à des changements climatiques. Par exemple à St Denis, île de La Réunion, il a fait jusqu’à 43 degrés. Et il faut toujours se dire que l’eau est primordiale pour nous soulager ». 


Les activités organisées par la CWA 

La CWA reprendra le thème choisi au niveau international pour ses activités. Ainsi depuis hier, une journée portes-ouvertes est organisée pour sensibiliser le public en général sur l’importance de l’eau. 

Ci- dessous les activités proposées : 

Portes-ouvertes 
La Marie et Pailles – Traitement des eaux – De 9 heures à 15 heures. Les responsables d’écoles sont invités à y accompagner leurs élèves. Le public en général peut se rendre sur place pour en savoir plus sur le traitement des eaux. 

Exposition
Aujourd’hui, une exposition aura lieu de 9 heures à midi au bâtiment, BPML, à Ébène. Le ministre Ivan Collendavelloo sera sur place pour une conférence de presse. Y participeront d’autres organismes tels que l’Université de Maurice, la Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI), la Station météorologique de Vacoas, la Wastewater Management Authority, entre autres. Cette exposition aura lieu dans d’autres régions de l’île comme décrit ci-dessous : 

21 mars : Goodlands Farmers Service Centre 
25 mars : CWA de Souillac
27 mars : CWA de Rose-Belle  
3 avril : CWA de Flacq 
5 avril : Bambous Social Welfare Centre


Quelques faits et chiffres dans le monde 

• 2,1 milliards de personnes ne disposent pas d’eau potable chez elles.
• Une école primaire sur quatre ne dispose pas d’eau potable : soit les enfants ne boivent pas, soit ils consomment de l’eau provenant de sources non protégées.
• Chaque jour, plus de 700 enfants, de moins de cinq ans, meurent de diarrhées causées par la consommation d’eau insalubre ou le manque d’assainissement.
• À l’échelle mondiale, 80% des personnes utilisant une eau impropre à la consommation et des sources non protégées vivent en milieu rural.
• Les femmes et les jeunes filles sont chargées de la collecte d’eau dans 8 ménages sur 10 n’ayant pas de point d’eau à domicile.
• Plus de 800 femmes meurent chaque jour de complications qui surviennent pendant la grossesse ou l’accouchement.
• Pour les 68,5 millions de personnes qui ont été forcées de fuir leur foyer, l’accès à l’eau potable est très problématique.
• Près de 159 millions de personnes puisent l’eau de boisson dans des eaux de surface (exemple : mares ou cours d’eau).
• Près de 4 milliards de personnes – près de deux tiers de la population mondiale ont été confrontées à de graves pénuries d’eau pendant au moins un mois au cours de l’année.
• 700 millions de personnes dans le monde pourraient être déplacées en raison d’une aggravation de la pénurie d’eau d’ici 2030.
• Les personnes les plus fortunées ont en général accès à des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène de haut niveau, à des prix (souvent) très bas, alors que les personnes pauvres paient un prix beaucoup plus élevé pour un service de qualité identique voire inférieure.

Source : Onu-Eau 

 

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