Le Premier ministre adjoint a passé de longues minutes à s’expliquer sur les négociations de son ministère avec Altéo. Cela pour le renouvellement de son contrat de production d’électricité et la décision d’y utiliser les déchets de la canne.
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Le Premier ministre adjoint et ministre de l’Énergie, Ivan Collendavelloo, a saisi l’occasion des débats sur le Budget 2019–2020 pour clarifier la situation concernant un dossier qui fait polémique. Il s’agit des négociations entre son ministère, le Central Electricity Board (CEB) et Altéo Energy Ltd (AEL) pour l’extension du Power Purchase Agreement (PPA) de la compagnie sucrière et le contrat pour une nouvelle centrale. Le ministre a rappelé que le prix convenu pour les déchets de la canne (lapay kann) dans l’extension de l’actuel PPA est expérimental.
Le Premier ministre adjoint a d’abord expliqué que le contrat entre le CEB et Altéo comprenait une clause de reconduction automatique de trois ans sauf si l’une des parties signifiait son intention de renégociation deux ans avant son expiration. C’est ce qu’a fait le CEB en 2016. C’est dans le cadre de ces négociations qu’Altéo mentionne une nouvelle centrale à 50 % charbon et 50 % bagasse/déchets de canne.
Au départ, il est question d’utiliser les déchets de la canne uniquement dans la nouvelle centrale. Puis, AEL décide de l’utiliser dans l’ancienne centrale et de l’inclure dans l’extension du PPA : « Le 21 août 2018, AEL est venue avec une proposition commerciale pour utiliser les déchets de la canne comme projet pilote. » L’électricité produite à partir des déchets ne représenterait que 1,7 % du total afin de tester les implications financières et techniques.
Ivan Collendavelloo a également expliqué pourquoi le CEB paiera l’électricité produite des déchets de canne au même tarif que le charbon : « Altéo a informé le CEB qu’il n’y aurait aucun ‘incentive’ pour utiliser les déchets de la canne si le tarif est le même que pour la bagasse. Il faut faire la collecte et inclure les frais de transport, alors que la bagasse se trouve déjà à l’usine. »
Le 18 février, l’accord a été finalisé au ministère de l’Énergie. L’électricité sera vendue à Rs 4,45 kWh pour la production au charbon, Rs 2,80 kWh pour la bagasse et Rs 4,45 kWh pour les déchets de la canne. Le tout indexé sur l’inflation locale. « L’accord avec Altéo est sur une base expérimentale », a précisé le numéro deux du gouvernement.
Économies de Rs 140 millions
S’il a reconnu que le principe de payer Rs 1 kWh aux planteurs sera marginal avec une production représentant à peine 1,7 % de la production de la centrale, selon Ivan Collendavelloo, le principe est acquis pour la première fois que les producteurs d’électricité indépendants payent les planteurs pour l’utilisation de sous-produits de la canne pour la production d’électricité.
Le ministre a indiqué que les nouveaux tarifs négociés avec Altéo pour les trois prochaines années permettront au CEB de réaliser des économies annuelles de Rs 140 millions. Un argent qui sera utilisé pour payer la bagasse des planteurs.
Durant son discours, Ivan Collendavelloo a également déclaré : « Nous avons un problème avec le charbon. » Il a insisté sur le potentiel du gaz naturel liquéfié comme moins polluant, citant la SADC qui estime que la région de l’océan Indien compte un stock naturel de 600 trillions de mètres cubes. Il est également revenu sur les efforts consentis dans le sillage de l’annulation du projet CT Power, accusant les opposants aux nouveaux moteurs de St-Louis d’avoir voulu intentionnellement retarder le projet. Il a parlé des projets de fermes solaires qui se multiplient, annonçant un projet du CEB et Rose Belle Sugar Estate pour une ferme de 15 MW à Rose-Belle.
Ivan Collendavelloo s’est également attardé sur quelques grosses décisions de son gouvernement, dont la résiliation du contrat de Betamax et l’annulation du projet CT Power. Selon lui, ces deux projets comportent le même « modus operandi » et cela mènerait au même coupable. Il a mentionné l’affaire BAI, faisant le lien entre la taxe sur les intérêts, introduite en 2006, et la popularité du plan Super Cash Back Gold, dont les gains n’étaient pas taxables.
Le Premier ministre adjoint a également égratigné le Directeur des poursuites publiques quant à sa décision d’avoir recours au Privy Council dans l’affaire MedPoint. « Il a expliqué qu’il y avait d’importants points de droit sur lesquels les Law Lords devaient statuer, a-t-il déclaré, pourtant, il n’y en a eu aucune mention dans sa soumission. Il n’y en a pas eu non plus dans la décision du Privy Council. »
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