Plus de 120 contaminés à la Covid-19 à ce mariage qui ne s’est pas tenu dans les règles sanitaires le 26 juin, à Vallée-des-Prêtres. Actuellement, ces derniers sont dans les centres de quarantaine ou dans des centres de traitement. À savoir, les deux mariés, le prêtre, leurs proches et des centaines d’invités. Cette insouciance, non pas sans conséquences, de la part des organisateurs vis-à-vis de la population coûte plusieurs millions de roupies à l’État.
Depuis le 5 mars, le gouvernement fait tout son possible pour contenir la deuxième vague de l’épidémie de la Covid-19 dans le pays. Cela en multipliant les consignes sanitaires pour assurer davantage la santé publique. En juin 2021, pas plus de dix personnes n’étaient autorisées à assister à un mariage. Néanmoins, deux familles habitant à Terre-Rouge ont célébré en présence de 225 invités le mariage de leurs enfants à Vallée-des-Prêtres. Leur insouciance met maintenant à risque toute une population. À cela s’ajoute des conséquences financières et sociales sur le pays.
Un mariage sans le respect des règles sanitaires et cinq zones rouges. Est-ce décourageant pour la lutte des autorités contre la Covid-19 ? À cette question, la conseillère au Bureau du Premier ministre, la Dr Catherine Gaud, répond par le négatif : « Non. Ce n’est pas le cas. Car notre métier est de nous battre pour la santé publique et la santé curative. Nous faisons actuellement un travail gigantesque pour soigner les personnes infectées à la Covid-19 et pour placer tous ceux qui ont été exposés au virus en quarantaine. Mais encore pour limiter la contagion ».
Cependant, elle précisera que c’est inacceptable en ce qu’il s’agit des conséquences de cette effraction à la loi. Une centaine de personnes ont été infectées. Ce mariage a suffi pour que le feu se remet en termes de contamination locale. « Cette insouciance a mis la santé de tous les habitants de l’île en danger. Mais encore, elle est une menace à la vie économique du pays qui vient d’enclencher sa 3e phase de réouverture », explique-t-elle. Et de préciser que sous peu, le pays enclenchera la première phase de la réouverture des frontières. La Dr Catherine Gaud tient à évoquer une autre conséquence de cette insouciance à l’horizon. « Ayant un nombre élevé de cas positifs, Maurice risque d’être classé dans la liste des pays rouges de la Covid-19. Si cela se produit, ce sera encore plus catastrophique pour l’économie du pays. »
Cette insouciance a mis la santé de tous les habitants de l’île en danger. Mais encore, elle est une menace à la vie économique du pays qui vient d’enclencher sa 3e phase de réouverture»
Quant au coût de cette insouciance qui n’est pas sans conséquences, la Dr Catherine Gaud indique qu’elle coûte plusieurs millions de roupies actuellement à l’État. Elle donne des explications sur le comment. « Le traitement des personnes infectées, la mise en quarantaine des cas contacts et des personnes exposées au virus, les tests PCR, les médicaments, les scans, les radiographies, les analyses en laboratoires, les heures supplémentaires du personnel soignant, les policiers dans les zones rouges pour ne citer que quelques-uns », soutient la Senior Advisor du ministère de la Santé.
Travail gigantesque pour contenir la contagion
Pour rappel, les plus de 200 invités à ce mariage ont été ensemble pendant des heures sans le respect des gestes barrières. La transmissibilité du virus a été faite en moyenne d’une personne à une dizaine d’autres. Cela en moins temps. Par ricochet, l’exercice de traçage de contacts a été plus qu’éreintant en tenant compte du nombre actuel de personnes contaminées.
Est-ce un travail gigantesque qui se fait en ce moment pour contenir la contamination au virus ? « Effectivement. Nous avons renforcé les équipes de traçage de contact en déployant plus de personnel. Idem pour les centres de traitement et de quarantaine. Bien que les heures de travail s’allongent sur le terrain pour les dépistages en masse et dans les laboratoires pour l’analyse des tests PCR, une centaine de personnes travaillent d’arrache-pied pour sauver des vies, et ce, sans voir leurs familles. Tandis que des personnes insouciantes mettent la vie des autres en danger, selon leur bon vouloir », soutient la Dr Catherine Gaud.
Toutefois, la conseillère au Bureau du Premier ministre pour la Covid-19 salue le travail remarquable que font les hôteliers dans cette lutte contre la pandémie. Mais encore celui des officiers de police qui sont debout pendant toute une journée et durant la nuit pour faire respecter la loi dans les zones rouges. Sans oublier le personnel de l’éducation qui a fait un travail énorme pour que la rentrée des classes en présentiel se fasse au mieux possible.
Piqûre de rappel : le respect des autres
Pour rappel qu’après ce mariage célébré à Vallée-des-Prêtres, il y a eu cinq zones rouges à travers le pays. Risque-t-on un troisième confinement ? « Je ne pense pas. Cela n’est pas de mon ressort. Pour l’éviter, il faut que chaque Mauricien y mette du sien pour ne pas mettre en danger la vie des autres », soutient Dr Catherine Gaud. Et d’ajouter que la solidarité de toute la population est de mise pour que personne ne meurt de la Covid-19. « Si les personnes insouciantes ne respectent pas la vie des autres en faisant selon leur bon vouloir, plus de personnes seront contaminées. De ce fait, plus de personnes se retrouveront en centres de traitement et en quarantaine. Et plus de personnel soignant sera mobilisé pour le traitement des cas. Donc, le respect envers les autres est primordial. Idem pour les règlements sanitaires et les gestes barrières », renchérit-elle.
Et de faire ressortir qu’il ne faut pas oublier qu’en sus de la Covid-19, les traitements de santé continuent dans les hôpitaux et les centre de soins. « Nous avons toujours des accidents et des personnes malades ainsi que des pathologies plus sévères à soigner parmi tant d’autres au quotidien. La vie et la santé des gens ne doivent pas être pris à la légère. Donc agissons tous ensemble de façon responsable dans cette lutte contre la Covid-19 », conclut Dr Catherine Gaud.
Efficacité des zones rouges
Qu’en est-il de l’efficacité des cinq zones rouges pour limiter la propagation du virus en ce moment ? Hyper efficaces. Telle est la réponse de la Dr Catherine Gaud. « La classification des endroits en des zones rouges de la pandémie ne se fait pas au petit bonheur, mais d’après des critères scientifiques. C’est tout un travail qui se fait en tenant compte des énormes clusters ; des cas éparpillés recensés par le Contact Tracing ; des habitudes des habitants qui ont été contaminés vivant dans ces endroits ; la localisation des boutiques, des marchés, des bureaux de services tels que la poste et le CEB, etc. ; les déplacements des habitants pour les courses parmi tant d’autres choses », soutient-elle.
Elle ajoute que par-dessus tout en faisant le mapping des endroits ayant une concentration de cas positifs, le High Level Committee pour la Covid-19 trouve ainsi des solutions pour minimiser le plus possible l’ampleur de la contamination et de sa propagation dans d’autres endroits à travers le pays. « En ce sens, dépendant du type de contagion, il se peut qu’une ville entière, une moitié d’elle ou encore une partie d’elle soit classée en zone rouge de la pandémie. Au niveau des routes et des contrôles d’accès, cela se fait en collaboration avec la police. C’est pour cela qu’il est important que tout le monde suive les consignes sanitaires pour ne pas mettre d’autres endroits non-contaminés du pays à risque », déclare-t-elle.
Questions au Dr Vasant Rao Gujadhur : «La seule solution efficace : un total lockdown»
Depuis le 1er juillet, le gouvernement a entamé une troisième phase de la réouverture du pays avec des consignes sanitaires strictes. Cependant, la tenue d’un mariage non conforme au règlement de la Quarantine Act 2021, le 26 juin, à Vallée-des-Prêtres, par deux familles à Terre-Rouge, est venue tout compromettre et retient toute l’île en haleine. Avec plus d’une centaine de personnes contaminées à ce mariage s’ensuivent cinq zones rouges de la pandémie décrétées par les autorités ainsi qu’une montée en flèche des cas actifs qui ont dépassé la barre de 300 personnes. L’impact de cette insouciance est lourd : des innocents bloqués chez eux, des écoles fermées, des lieux de travail contaminés et des personnes vivant au jour le jour qui ne peuvent gagner leur vie et subvenir aux besoins de leurs familles. « Eski nou ti bisin sa-la ? », s’interroge l’ancien directeur de la santé, le Dr Vasantrao Gujadhur.
Quel est le prix de cette insouciance ?
Tout d’abord, il faut comprendre que ce mariage a été organisé en présence de plus de 200 personnes alors qu’officiellement à cette date, uniquement dix personnes étaient autorisées à assister à un mariage. En tenant un tel mariage, les organisateurs et les invités ont agi de façon irresponsable. Cette désinvolture n’a pas été sans conséquences pour le pays. Plus d’une centaine de personnes contaminées à ce mariage, cinq endroits passés en zone rouge de la pandémie. De plus chaque jour, le nombre de contaminations locales ne cesse de monter en flèche. De ce fait, la prise en charge médicale des personnes infectées et la mise en quarantaine des personnes qui ont été en contact avec elles expliquent le prix de cette insouciance qui représente des millions de roupies déboursées par l’État.
Chaque jour, le nombre de contaminations locales ne cesse de monter en flèche»
Quelles répercussions sur les plans financier et social ?
Avec l’insouciance de certains, plusieurs personnes ont été contaminées. Par ricochet, des milliers d’innocents sont actuellement bloqués chez eux en raison des zones rouges de la pandémie décrétées par les autorités. Des pères et des mères de famille ne peuvent pas se rendre au travail. Les marchands des foires ne peuvent pas se déplacer pour gagner leur vie. Idem pour les marchands ambulants. De plus, les écoles sont fermées et des élèves sont pénalisés par rapport à leur scolarité. Il y a aussi un nombre conséquent de personnes qui travaillent au jour le jour et qui se retrouvent maintenant dans l’incapacité de nourrir leurs familles. À cela s’ajoute, l’incapacité des éleveurs de bétail habitant dans les zones rouges de circuler pour vendre leurs animaux pour la cérémonie du Qurbani en marche de la célébration prochaine de la fête Eid-Ul-Adha. La liste des conséquences liées à cette insouciance est longue. Tout cela amplifie l’impact financier et social sur le pays.
Est-ce que cela aurait pu être évité ?
Bien sûr que oui. Tout cela aurait pu être évité si les organisateurs du mariage non conforme à la loi à Vallée-des-Prêtres et les invités avaient respecté les règlements sanitaires. Et non d’agir selon leur bon vouloir. Résultats de cette insouciance : un nombre énorme de ressources humaines déployées dans les zones rouges et dans les centres de traitement et de quarantaine. Aussi des millions de roupies déboursées par l’État en termes de salaires pour leurs heures supplémentaires de travail. S’il n’y avait pas eu ce mariage qui a mis à risque la vie des gens, ces policiers et personnel soignant auraient pu faire autres choses plus importantes pour le pays. À cela s’ajoute le coût des dépistages en masse, les tests PCR, la quarantaine, les traitements, les analyses en laboratoires et les salaires de toutes ressources humaines impliquées. Et encore une fois, ce sont les payeurs d’impôts qui sont pénalisés rien qu’à cause d’une bêtise humaine. Avec la mobilité des personnes infectées, un autre problème en cours est la contamination sur des lieux de travail. De ce fait, d’autres personnes seront pénalisées.
Cependant, la question qui se pose : pourquoi les autorités et la police n’ont pas eu vent de la foule de 200 personnes présente à ce mariage en juin dernier. Ce n’est pas normal qu’il n’y a pas eu un système de surveillance.
Avez-vous des conseils à prodiguer à la population ?
« Piblik bizin asim so responsabilite ek kone ki li pe fer. Pa azir ninport kouma. » À tout le monde, je dirai aussi de continuer à respecter les consignes sanitaires qui ont été mises avec raison pour la santé publique. Donc, il faut poursuivre les gestes barrières, porter correctement les masques et se désinfecter les mains en continu. Il faut aussi comprendre que nul n’est à l’abri de la contamination au virus, même pas les vaccinés. En conséquence, tout le monde doit prendre des précautions.
Quant aux autorités, elles doivent augmenter la sensibilisation de la population sur la Covid-19. Mais encore, elles doivent communiquer plus d’informations sur les pathologies autres que la Covid-19, dont décèdent les gens en centres de traitement.
En ce qu’il s’agit de l’efficacité des zones rouges, je ne pense pas qu’elles ont atteint leurs objectifs, vu le nombre de cas positifs recensés tous les jours et dans les différentes parties de l’île. Pour moi, la seule solution efficace serait de mettre un total lockdown pour contenir l’épidémie. Car le virus circule partout dans le pays depuis mars dernier.
Cluster Maryaz : Ki news?
Ce mariage qui ne s’est pas fait dans les règles sanitaires à Vallée-des-Prêtres et qui a mis à risque toute la population mauricienne s’ancrera à tout jamais dans l’histoire et aussi tant dans la mémoire des invités qui ont participé à l’évènement malgré les restrictions sanitaires que dans celle de tous ceux fâchés par cette insouciance des organisateurs du mariage par rapport à la santé des autres. À travers le pays, les langues se délient et les commentaires fusent tout en espérant que la contagion soit maîtrisée au plus vite.
Ci-dessous des « News » confiées à Le Dimanche/ L’Hebdo de bouche à oreille…
Lune de miel Covid-19 : les nouveaux mariés actuellement dans un centre de traitement à Flic-en-Flac.
Leurs proches et eux ont des remords d’avoir engendré par insouciance une telle situation au pays.
Ils sont de Terre-Rouge.
Le mariage a été fait dans une mosquée à Vallée-des-Prêtres.
Le prêtre qui a officié le mariage a été testé positif à la Covid-19.
225 invités étaient présents à la cérémonie religieuse.
La réception a été faite dans une salle à Terre-Rouge.
Une quinzaine de « degs bryani » servis à un copieux parterre d’invités.
La dame employée pour faire la vaisselle après « ki zot tou fini manz bryani » a été infectée ainsi que sa famille.
Le repas de bryani oblige que tous étaient sans masque pendant des heures.
Après la cérémonie nuptiale, les invités se retrouvent encore une fois : cette fois-ci à distance dans les centres de quarantaine et dans les centres de traitement de la Covid-19.
Parmi : enfants, jeunes, femmes, hommes, personnes âgées et vaccinées.
Cependant, ils vont tous médicalement bien.
Les organisateurs et quelque 200 invités seront interrogés par les forces de l’ordre après leurs traitements de la Covid-19.
Ils risquent une amende de Rs 500 000 et une peine d’emprisonnement de pas moins de cinq ans.
Désormais la police doit être informée de toute célébration de mariage par les familles des mariés ayant lieu dans un quelconque quartier.
Les images de drones décollés par la police sur les zones rouges indiquent que la plupart des habitants des localités concernées restent chez eux et se conforment aux règlements, affirme le DCP Krishna Jhugroo.
Au matin du vendredi 9 juillet, 1984 personnes étaient en centres de quarantaine.
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