Malgré les discours sur une reprise économique, le pouvoir d’achat des familles mauriciennes n’a pas suivi cette tendance positive. « Le coût de la vie est devenu excessivement élevé, ce qui a un impact direct sur la qualité de vie des Mauriciens », fait ressortir l’économiste Kugan Parapen lors de la conférence de presse du parti de gauche Rezistans ek Alternativ, samedi, à Moka.
« Il y a de plus en plus de Mauriciens qui se couchent le ventre vide, incapables de satisfaire leurs besoins alimentaires de base », affirme-t-il. Et selon lui, cette situation ne devrait pas s’améliorer à court terme.
L’économiste critique vivement le gouvernement pour son absence de réaction face aux problèmes économiques du pays. Selon lui, le gouvernement semble adopter « une politique de l’autruche en refusant de reconnaître la gravité des problèmes structurels auxquels le pays est confronté ».
Le ministre des Finances Renganaden Padayachy serait « incapable de reconnaître ces problèmes structurels qui entravent le progrès économique du pays ». Parmi ces problèmes structurels dont parle Kugan Parapen figurent la disparité salariale, un déficit chronique dans le commerce international, et une faible croissance de la productivité de la main-d’œuvre mauricienne. Kugan Parapen estime que ces problèmes doivent être abordés de manière urgente pour permettre une véritable amélioration de la situation économique du pays.
L’économiste rappelle que les chiffres publiés par Statistics Mauritius indiquent que 8 Mauriciens sur 10 perçoivent un salaire de base inférieur à Rs 30 000. Il se demande si la disparité salariale est vraiment chose du passé, malgré les diverses augmentations salariales. « Beaucoup de personnes éprouvent encore des difficultés à joindre les deux bouts avec un salaire mensuel de Rs 20 000, alors que les dépenses alimentaires oscillent entre Rs 10 000 et Rs 15 000 », déplore-t-il.
Kugan Parapen met également en évidence les défis économiques auxquels le pays est confronté, notamment la dépendance historique au sucre, le ralentissement des secteurs du tourisme et du textile, ainsi qu’un déficit commercial chronique. Ceux-ci doivent être traités de manière plus proactive pour assurer une véritable reprise économique.
Bien que Kugan Parapen ait reconnu les impacts économiques de la pandémie de la Covid-19 et du conflit russo-ukrainien, il insiste sur le fait qu’il ne faut pas tout attribuer à ces facteurs extérieurs : « Les problèmes économiques du pays nécessitent une attention sérieuse et une action concertée pour surmonter ces défis. »
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